taoïsme (suite)
La situation de la religion taoïste ne fut pas beaucoup améliorée sous la dynastie des Qing (Ts’ing, 1644-1911). Condamné par le gouvernement comme doctrine perverse et dangereuse pour la société, le taoïsme fut également la cible de la révolte des Taiping (T’ai-p’ing, 1851-1864), mouvement d’inspiration chrétienne qui occupa la majeure partie de la Chine du Sud, ruinant les temples taoïstes de la montagne Longhu. Dès lors, l’Église taoïste n’eut plus qu’une existence précaire.
Après la fondation de la république en 1911, le gouvernement mena des campagnes contre les superstitions. La plupart des propriétés des temples taoïstes furent saisies au profit de l’État. Mais dans le peuple la croyance inspirée du taoïsme resta bien enracinée. Une nouvelle édition du canon taoïste fut achevée en 1926 dans un but de conservation du patrimoine national. Après la fondation de la république populaire, la religion taoïste fut condamnée comme réactionnaire.
Apports de la religion taoïste
1. La recherche des mystères biologiques du corps. Les exercices de respiration, de concentration, de gymnastique, les méthodes de kinésithérapie, de massage, d’hypnose, de diète, etc., représentent une somme non négligeable de connaissances psychosomatiques, psychologiques, physiologiques, pharmaceutiques, etc.
2. La recherche des mystères de la nature. L’alchimie des taoïstes a beaucoup contribué au cours de l’histoire au développement de certaines branches de l’artisanat chimique. La force explosive chimique et la polarité magnétique se sont développées à partir de la magie taoïste.
3. L’esprit subversif. Au déclin d’une dynastie, la doctrine de la religion taoïste a souvent été utilisée par les chefs d’une révolte pour exalter leur mouvement et pour renverser l’ordre établi.
4. L’influence sur la littérature. Les textes taoïstes sont riches de termes ésotériques et éblouissants qui frappent l’imagination : fille de jade, éphèbe d’or, forêts de phénix, fruit du vent, semence des nuages, palais d’orchidées pourpres, prunelles de Dragon blanc, etc. Ce surréalisme taoïste nous introduit dans un monde ensorcelant. Son influence sur la littérature et en particulier sur le roman et la nouvelle est très importante. Dans le domaine de la poésie, le meilleur représentant des poètes taoïstes est sans aucun doute le célèbre poète Li Bo (Li Po*, 701-762). Ses poèmes chantent la tristesse de la finitude humaine et la passion de vivre. Le confucianisme, réaliste et positiviste, a créé une littérature de l’histoire. La philosophie taoïste a enfanté la littérature pure et la religion taoïste la littérature du fantastique.
P.-M. H.
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