Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
T

tabac (suite)

La Caisse autonome réussit alors tellement bien son œuvre d’amortissement de la dette à court terme qu’elle est dissoute en 1959, après trente-trois ans d’existence, le S. E. I. T. A. recevant un statut, peu retouché avant les effets de l’adhésion au Marché commun. La première réforme a concerné le domaine des ventes, que ce service partageait avec la Direction générale des contributions indirectes, qui a fusionné avec d’autres administrations fiscales dans la Direction générale des impôts. Les entrepôts de gros des tabacs fabriqués que géraient les Contributions indirectes ont été supprimés, et la livraison directe aux débitants a été organisée dans des centres expéditeurs créés dans certaines usines du S. E. I. T. A. et au Magasin général de Paris. La Direction générale des impôts continue à être chargée du personnel des débits de tabac ; mais, depuis 1976, elle a repris au « 7 A » ses attributions de contrôle de leur gestion ainsi que la facturation et l’encaissement de la valeur des livraisons, en application des décisions prises à Bruxelles.

M. L.

Le tabagisme

Considéré initialement comme un médicament potentiel, le tabac s’est révélé, surtout en raison de la nicotine qu’il contient, comme un produit modifiant notablement les réponses sympathiques de l’organisme. Certaines personnes s’habituent rapidement à sa consommation et arrivent à fumer plusieurs dizaines de cigarettes par jour dans des conditions qui rappellent assez des phénomènes de dépendance. Le sevrage devient alors difficile et s’accompagne de troubles de comportement : irritabilité, anxiété. On peut, dans ce cas, parler de tabagisme.

L’inhalation de la fumée du tabac provoque un certain nombre de troubles. Les uns, immédiats, sont de caractère neurovégétatif : céphalées, nausées, accélération du transit intestinal. Les autres, d’apparition plus tardive, s’observent aux fortes doses ; ce sont des troubles nicotiniques importants intéressant le système nerveux et le cœur. Les accidents les plus graves sont habituellement consécutifs à l’absorption orale (par accident ou au cours de tentatives de suicide) d’extrait de tabac réservé à l’usage agricole. L’absorption et l’inhalation régulières de fumée de tabac, pendant plusieurs années, provoquent une élévation de l’oxycarbonémie qui atteint fréquemment de 8 à 12 ml d’oxyde de carbone par litre de sang. L’absorption porte aussi sur des aldéhydes irritants, dont l’acroléine, ce qui explique les troubles respiratoires chroniques. Le plus banal inconvénient du tabac est la bronchite, phénomène essentiellement irritatif, mais qui peut se compliquer de lésions obstructives, de fibrose alvéolaire et même de pneumothorax.

Les cancers* du poumon, dont le nombre croît avec la consommation de tabac, sont considérés comme relevant pour une part importante de l’action du 3-4-benzopyrène, qui est un facteur cancérigène.

Les avis sont plus discutés en ce qui concerne les troubles neuropsychiatriques. Les modifications de réponses neurovégétatives suffisent à expliquer la majeure partie des signes invoqués : excitation ou malaise. Dans tous les autres cas, l’association à l’alcool ou à d’autres produits de consommation anormale paraît prépondérante.

Les troubles cardio-vasculaires, enfin, sont classiques : exagération des signes d’insuffisance coronarienne et des signes artéritiques. Le tabac favorise certainement les manifestations cliniques sans que l’on soit certain du rôle direct sur l’apparition d’une sclérose artérielle.

Les troubles chroniques du tabagisme n’apparaissent, habituellement, qu’après plusieurs dizaines d’années. Les autres manifestations invoquées classiquement — cancer de la langue et du pharynx des fumeurs de pipe, cancer de la vessie — ne sont pas démontrées avec certitude.

E. F.

➙ Cigare / Cigarette / Solanales.

 A. Provost, l’Industrie du Tabac (Dunod, 1935) ; Technique du Tabac (Héliographia, Lausanne, 1961). / H. Hitier et L. Sabourin, le Tabac (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1965 ; 2e éd., 1970). / H. Schievelben (sous la dir. de), Nikotin. Pharmakologie und Toxicologie des Tabakrauches (Stuttgart, 1968). / H. Assaël, le Tabac d’Orient. Ses caractéristiques et son traitement (Roulet, Carouge et Genève, 1972). / M. R. Israël, le Tabac en France et dans le monde (Berger-Levrault, 1973).

tableau de bord

Rassemblement systématique des éléments essentiels dont un dirigeant a besoin pour suivre la marche de son entreprise.


Ce terme, dont l’organisateur français Robert Satet a vulgarisé l’emploi, a été emprunté à l’automobile ou au pilotage d’avion ou de bateau. Tout pilote d’un engin complexe a besoin d’avoir sous les yeux un ensemble de cadrans qui lui permettent, d’une part, de vérifier si les différents organes fonctionnent de façon satisfaisante et, d’autre part, de détecter les anomalies.


Contenu du tableau de bord

Selon l’entreprise (taille, profession, degré d’évolution) et la personnalité de ses dirigeants, la nature et la présentation des renseignements contenus dans le tableau de bord varient beaucoup. Certains dirigeants se contentent de quelques chiffres clefs, à périodicité rapide, comme les commandes enregistrées quotidiennement, les positions de trésorerie et de stocks hebdomadaires, les situations comptables mensuelles. À d’autres, il faudra un ample recueil de données diverses, mises à jour mensuellement.

Le tableau de bord ne doit pas servir uniquement à détecter les anomalies. Il doit permettre au chef d’entreprise d’étayer ses décisions. Il faut donc y trouver des chiffres clefs extraits du budget et reflétant la marche de l’entreprise (vente, profit, trésorerie), des renseignements permettant de juger de l’efficacité des subordonnés (chiffre d’affaires et rentabilité par centre de profit), des indications permettant de surveiller l’avancement des opérations spéciales (nouveau produit, nouvelle usine, réorganisations importantes). C’est ainsi qu’un tableau de bord bien conçu doit comprendre :
— le chiffre d’affaires global, pour en suivre l’évolution ;
— le chiffre d’affaires par produit et par service ;
— les différents prix de vente des produits ;
— le prix de revient des divers produits fabriqués, en différenciant les frais fixes et les frais variables ;
— les marges par produit ;
— le montant du carnet de commandes clients ;
— le montant du carnet de commandes fournisseurs ;
— la valeur des stocks de produits finis ;
— les chiffres de production ;
— les comptes d’exploitation ;
— les prévisions de trésorerie ;
— un bilan simplifié accompagné de ratios financiers ;
— divers renseignements concernant le personnel (effectifs globaux par service, salaire moyen, etc.).