Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

Australie (suite)

Les chemins de fer ont été construits des ports vers l’intérieur, et ces voies de pénétration ont été parfois réunies les unes aux autres par des voies longitudinales. Chaque État a construit ses propres lignes, souvent avec des écartements de rails différents de ceux du voisin, ce qui accentue encore l’incohérence du réseau. Depuis la Seconde Guerre mondiale, certaines liaisons importantes ont été entièrement mises à l’écartement normal (1,44 m).

La fonction essentielle des chemins de fer est le transport des produits lourds et encombrants de l’intérieur vers la côte, par exemple du blé, de la laine, du bétail et surtout des produits miniers. C’est pour l’exportation de minerais que de nouvelles voies ferrées ont été construites ces dernières années.

Malgré les améliorations techniques (utilisation de locomotives Diesel, équipement des gares de triage et de transbordement), la situation financière des chemins de fer est souvent difficile. La voie ferrée reste cependant indispensable à la vie économique et, si la longueur des voies (40 000 km) paraît faible par rapport à la superficie, elle reste élevée pour la population.

Le parc automobile est très important : plus de 6 millions de véhicules à la fin de 1975, ce qui place l’Australie dans les pays les mieux équipés, avec près de un véhicule pour deux habitants, soit un chiffre comparable à celui des États-Unis. La circulation est intense dans les grandes métropoles : elle reste importante sur certains axes essentiels (Sydney-Canberra) ; par contre, elle diminue rapidement vers l’intérieur, par suite de la faible densité de la population : sur certaines routes du bassin du Murray ou du Queensland intérieur, on rencontre plus de camions que de voitures particulières. Les trois quarts des transports de marchandises s’effectuent en effet par la route. Le réseau est immense (864 000 km), mais il comporte une majorité de pistes cahoteuses et poussiéreuses, qui contrastent avec les belles autoroutes de dégagement de Sydney ou de Melbourne.

L’immensité du pays devait favoriser l’essor de l’aviation. En 1972-73, les lignes aériennes intérieures de l’Australie ont transporté 7 500 000 passagers et près de 95 000 t de marchandises ; il s’y ajoute un trafic international de 600 000 personnes. Deux compagnies, l’une nationalisée (Trans-Australia Airlines), l’autre privée (Ansett Airlines of Australia), se partagent le trafic régulier entre les grandes villes. De plus, on compte de nombreux services d’avions taxis, de charters, d’avions en location. La plupart des grandes exploitations agricoles possèdent un terrain d’atterrissage et au moins un appareil. L’aviation est de plus en plus utilisée dans l’agriculture elle-même, non seulement pour le transport des produits agricoles ou de certaines pièces de machines, mais également pour l’épandage d’engrais, les semailles, les pulvérisations d’insecticides. Il existe dans le seul État de la Nouvelle-Galles du Sud plus de 6 000 aérodromes homologués.

Toutes les grandes villes étant situées au bord de la mer, le cabotage reste très actif. Les combustibles (charbon, produits pétroliers, raffinés), les minerais, certains produits agricoles sont ainsi redistribués dans tous les ports par des caboteurs, dont le trafic annuel représente quelque 17 Mt. La flotte australienne, qui se consacre surtout à ce type de trafic, ne cesse de s’accroître (1,6 Mt en 1974) ; par contre, pour le commerce international, les pavillons étrangers conservent la prépondérance.


Le commerce

Les exportations représentent 13 p. 100 du produit national brut. Bien qu’il s’agisse d’un pays développé, le commerce repose toujours sur l’exportation de matières premières : les produits agricoles gardent la prépondérance, mais leur part dans les ventes australiennes a diminué, en raison de la diversification des exportations. En 1973, la valeur des exportations agricoles a avoisiné 3 000 millions de dollars australiens, soit environ la moitié de la valeur totale de la production agricole. L’Australie est le premier fournisseur de laine du monde, mais la part de la laine dans les exportations est tombée de 43 p. 100 en 1949 à 16 p. 100 en 1973 ; de même, le blé et la farine ne représentent plus que 5 p. 100 au lieu de 18 p. 100, les produits laitiers 2 p. 100 au lieu de 7 p. 100. Par contre, le pourcentage de la viande s’est accru (13 p. 100 au lieu de 5 p. 100), de même que celui du sucre (5 p. 100 au lieu de 2 p. 100). L’essor de l’industrie minière s’est naturellement accompagné d’une hausse importante du pourcentage des exportations (de 6 p. 100 à plus de 20 p. 100), qui, en 1973, ont dépassé la valeur de 1 milliard de dollars et doivent s’accroître considérablement dans les années futures. Les exportations de produits manufacturés ne jouaient jadis qu’un rôle insignifiant (5 p. 100 en 1949) ; leur part devient maintenant appréciable (15 p. 100) et souligne le développement industriel australien.

Les importations comportent des matières premières et des combustibles (47 p. 100), des biens d’équipement (29 p. 100), des produits de consommation (16 p. 100). La part des produits manufacturés est donc assez faible, ce qui prouve une fois encore l’activité industrielle du pays, mais elle ne diminuera guère plus, parce que les besoins des consommateurs ne cessent de se diversifier. Les achats des matières premières doivent continuer à s’accroître, mais, dans le domaine des combustibles, les importations de produits pétroliers vont se stabiliser ou diminuer grâce aux récentes découvertes d’hydrocarbures, évolution qui permettra de mieux équilibrer une balance commerciale presque toujours déficitaire.

Le commerce de l’Australie est devenu de plus en plus mondial, et la part des échanges avec l’Asie a considérablement augmenté au cours des dernières décennies : en 1973, plus de 40 p. 100 des exportations australiennes ont été dirigées vers l’Asie, et le Japon est devenu le premier client de l’Australie (30 p. 100). L’Europe, malgré ses gros achats de laine, n’absorbe plus que le quart des ventes australiennes (Grande-Bretagne 10 p. 100, Allemagne de l’Ouest 4 p. 100 et France 3 p. 100). Les États-Unis viennent en deuxième position comme client de l’Australie (11 p. 100), dont ils sont le principal fournisseur (15 p. 100).