Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
S

Syrie (suite)

Toutefois, malgré la libéralisation, le régime se heurte à une opposition latente : des troubles éclatent à Homs et à Alep lors de la promulgation de la Constitution en janvier 1973, car l’islām n’y est pas mentionné comme religion de l’État ; la participation aux élections législatives de mai 1973 est faible (30 p. 100 des inscrits). En octobre 1973, la guerre éclate de nouveau avec Israël. La discipline et la valeur de l’armée syrienne contribuent autant que l’aide soviétique en armement moderne aux succès initiaux de la reconquête du Golan. Mais de nombreux bombardements détruisent le potentiel économique du pays et entraînent finalement un nouveau recul de l’armée syrienne sur le Golan. Malgré le cessez-le-feu, les combats se poursuivent dans la région de l’Hermon, surtout en avril-mai 1974, pendant les efforts de négociation de la diplomatie américaine. Enfin, H. Kissinger obtient un accord de désengagement dans le Golan, avec retour de la ville de Qunayṭra à la Syrie et installation des « casques bleus » de l’O. N. U. dans une zone démilitarisée entre les deux pays. En juin 1974, la visite du président des États-Unis, Nixon, en Syrie renoue les relations diplomatiques, rompues depuis juin 1967, entre les deux pays.

Au Liban, l’intervention militaire de la Syrie contre les Palestiniens et la gauche, lors de la guerre civile de 1975-76, modifie l’équilibre des forces au profit du camp conservateur et ramène la paix. D’abord vivement contestée par les autres États arabes, l’intervention syrienne est finalement approuvée par eux avec l’accord de Riyād (oct. 1976). En décembre 1976, un accord sur la préparation d’un règlement de paix au Proche-Orient, garantissant les droits de la résistance palestienne, est conclu avec l’Égypte.

J. D.

➙ Alep / Damas / Liban / Moyen-Orient.

 R. Thoumin, Géographie humaine de la Syrie centrale (Arrault, Tours, 1936). / J. Weulersse, le Pays des Alaouites (Arrault, Tours, 1940). / E. de Vaumas, Plateaux, plaines et dépressions de la Syrie intérieure septentrionale. Étude morphologique (Institut fr. d’archéologie orientale, Le Caire, 1957). / S. Jargy, Syrie (Rencontre, Lausanne, 1963). / M. C. Davet, la Double Affaire de Syrie (Fayard, 1968). / E. Saab, la Syrie ou la Révolution dans la rancœur (Julliard, 1968). / E. Wirth, Syrien, eine geographische Landeskunde (Darmstadt, 1971). / A. Guiné, la Syrie (Delroisse, 1974).
V. aussi Moyen-Orient.

syringomyélie

Affection de la moelle épinière, caractérisée au point de vue anatomique par la formation d’une cavité voisine du canal de l’épendyme, situé dans l’axe de cet organe.



Anatomie pathologique

La cavité syringomyélique peut paraître indépendante du canal épendymaire ou n’être que le résultat de la dilatation de celui-ci. Elle est entourée d’une prolifération de cellules qui contribue à la souffrance des éléments nerveux voisins. On considère que la syringomyélie est la conséquence d’une malformation, en raison, notamment, de la fréquence des malformations associées (hydrocéphalie, malformation de la charnière osseuse cranio-cervicale). La cavité intéresse la moelle cervicale (du cou) : les troubles neurologiques qui en résultent siègent donc au cou et aux membres supérieurs. Vers le haut, la cavité peut s’étendre au bulbe rachidien (syringomyélobulbie), l’atteinte bulbaire pouvant parfois exister seule au début. Vers le bas, la fente et les signes qui en résultent s’étendent exceptionnellement au-delà de la moelle dorsale.


Signes cliniques

La syringomyélie se manifeste le plus souvent entre vingt et trente ans par des signes dits lésionnels, siégeant au niveau des segments de la moelle épinière intéressés par la cavité, et par des signes sous-lésionnels (situés en dessous), traduisant la souffrance des fibres pyramidales (fibres des neurones moteurs allant du cortex cérébral à la moelle épinière).


Les signes lésionnels

Les troubles moteurs, souvent asymétriques, associent une fonte musculaire (amyotrophie), une diminution de la force musculaire (parésie), une diminution du tonus musculaire avec fasciculations musculaires (contractions involontaires des faisceaux de fibres musculaires) et une diminution des réflexes ostéotendineux. De par son siège central, la cavité interrompt les fibres des sensibilités thermique et douloureuse, qui se croisent au niveau de leur arrivée dans la moelle épinière, ce qui explique la dissociation très fréquente entre la conservation des sensibilités tactile et profonde et l’abolition des sensibilités thermique et douloureuse. Ces troubles sensitifs, presque toujours bilatéraux, sont surtout caractéristiques par leur siège : ils sont « suspendus » entre une zone sous-jacente, où la sensibilité est normale, et la face, le plus souvent intacte dans la syringomyélie pure. Des douleurs souvent tenaces peuvent s’y associer. Les troubles trophiques (de la nutrition des tissus) sont très fréquents : peau sèche, craquelée ou, au contraire, lisse, cicatrices de plaies indolores ; atteintes articulaires.


Les signes sous-lésionnels

Provoqués par l’atteinte des fibres pyramidales, ils sont longtemps limités à une démarche raide, mais ils peuvent aller jusqu’à la paraplégie (paralysie des deux membres inférieurs).

• La syringomyélobulbie. Due à une extension de la fente vers le bulbe, elle associe aux signes précédents des signes d’atteinte bulbaire (troubles de la déglutition, voix bitonale ou cassée).


Évolution et traitement

L’évolution est lente et compatible avec une longévité presque normale. L’infirmité progresse cependant et aboutit à la longue à l’état grabataire.

Le traitement associe la rééducation motrice et les soins cutanés, car les traitements visant la cause des troubles (radiothérapie, ouverture chirurgicale de la cavité) ne donnent que des résultats partiels et temporaires.

C. V.

 P. Hageman (sous la dir. de), Erweiterungen des Spinalraumes : radiologische Beurteilung unter besonderer Berücksichtigung der Syringomyelie (Iena, 1963).