Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

Australie (suite)

Bien qu’une grande partie de l’Australie soit située au nord du tropique du Capricorne, les cultures tropicales sont peu étendues, à l’exception de la canne à sucre. Celle-ci a été développée dans les plaines sublittorales très arrosées du Queensland ; elle couvre environ 160 000 ha. Les petites exploitations familiales de 25 à 30 ha pratiquent une culture scientifique, obtiennent de très hauts rendements et utilisent uniquement une main-d’œuvre de race blanche. Les sucreries appartiennent soit aux planteurs groupés en coopératives, soit à la puissante Colonial Sugar Refining Company ; une partie de la production est exportée. La culture du coton permet de subvenir aux besoins de l’industrie locale, et les plantations d’ananas et de bananiers du Queensland sont destinées à la consommation locale.

L’élevage est une des activités essentielles de l’Australie. Le troupeau d’ovins est le premier du monde, et il a dépassé largement 150 millions de têtes. De plus, les rendements en laine sont élevés, car le cheptel est constitué pour les trois quarts de mérinos à laine fine, élevés dans de vastes domaines (stations) clôturés de fils de fer. Ces clôtures permettent d’utiliser le mieux possible les pâturages, mais elles n’ont guère été efficaces dans la lutte contre les lapins. Des puits, en particulier des puits artésiens, ont été forés pour abreuver les troupeaux de 5 000 à 30 000 têtes. L’habitation (homestead) est entourée des hangars à tonte et des magasins. Un petit terrain d’aviation permet de joindre la ville « voisine », c’est-à-dire située souvent à quelques centaines de kilomètres. Dans les régions de mixed farming, où l’élevage est associé à la culture des céréales, des moutons sont souvent des « croisés » susceptibles de fournir à la fois de la laine et de la viande. Dans les régions irriguées et les plaines côtières du Sud-Est, certaines exploitations se consacrent à un élevage intensif des agneaux pour la viande.

L’élevage des moutons est localisé dans la moitié méridionale du pays, car les ovins supportent difficilement la chaleur humide des régions tropicales. Les immenses étendues de l’intérieur du Queensland, du Territoire du Nord ou de la partie septentrionale de l’Australie-Occidentale sont parcourues par de grands troupeaux de bœufs (13 millions). Les « stations » d’élevage sont immenses, parfois plus vastes qu’un département français. Le ravitaillement en eau est assuré par des puits, dont une grande partie, au Queensland, sont des puits artésiens. À la fin de la saison des pluies, des bêtes sont triées et partent à pied ou souvent aujourd’hui par camions, vers les gares d’embarquement, et de là vers les abattoirs du littoral.

Les vaches laitières (5 millions) sont élevées dans les plaines des zones bien arrosées de la côte orientale ou du Sud-Ouest, et sur certaines terres irriguées. Le lait, le beurre et le fromage sont préparés généralement dans des coopératives.

La pêche, jusqu’à présent médiocre, connaît une remarquable expansion grâce aux coquilles Saint-Jacques de la baie de Port Phillip (13 000 t), aux langoustes de l’Australie-Occidentale (14 500 t) et aux crevettes de l’Australie-Occidentale et du golfe de Carpentarie (6 350 t). Ces produits de valeur sont en grande partie exportés ; par contre, l’Australie achète des conserves japonaises ou européennes.


Les mines et les sources d’énergie

Les vieilles roches du continent australien recèlent des richesses minières exceptionnelles. De très importants gisements de fer, de bauxite et de plusieurs autres minerais ont été découverts au cours des vingt dernières années ; la part des produits miniers dans les exportations ne cesse de croître.

L’or a constitué la première grande richesse minière du pays et a largement contribué à son peuplement. Les chercheurs d’or individuels d’autrefois ont été remplacés par de grosses sociétés qui exploitent surtout les gisements du désert de l’Australie-Occidentale (Kalgoorlie, Coolgardie). La production totale est tombée aux environs d’une vingtaine de tonnes d’or par an, ce qui fait de l’Australie le cinquième producteur du monde, mais très loin de l’Afrique du Sud et de l’U. R. S. S. (moins de 2 p. 100 de la production mondiale). Plusieurs autres métaux précieux ou rares existent, en particulier l’argent, le titanium (l’Australie est un des principaux producteurs du monde de rutile), le zircon, le cadmium, l’uranium, dont les principaux gisements sont situés dans le Territoire du Nord (Rum Jungle) et dans le Queensland. L’importance de l’extraction dépend des besoins du marché international et des variations des cours mondiaux.

Dans les régions de Broken Hill (Nouvelle-Galles du Sud) et de Mount Isa (Queensland) se trouvent de très importantes réserves de métaux non ferreux, en particulier de plomb, de zinc et de cuivre. L’Australie est le deuxième producteur du monde de plomb (12 p. 100 de la production mondiale) et le quatrième de zinc (8 p. 100) ; par contre, pour le cuivre, malgré l’apport de gisements secondaires comme ceux de Mount Lyell en Tasmanie, la position de l’Australie est moins favorable (septième rang et 4 p. 100 de la production mondiale). Ces minerais sont travaillés soit sur place (fonderies de l’Asarco à Mount Isa), soit dans les ports exportateurs (Port Pirie, pour les minerais de Broken Hill). Un énorme gisement de minerai de plomb et de zinc a été reconnu dans le Territoire du Nord, près de la rivière MacArthur.

En quelques années, l’Australie est également devenue le premier producteur de bauxite. Une mine a été mise en exploitation en Australie-Occidentale, près du port de Fremantle, où l’usine de Kwinana produit de l’alumine, mais les principaux gisements se trouvent dans la partie tropicale du pays : les réserves de Weipa (cap York, Queensland) et de Gove (Territoire du Nord) sont probablement les plus importantes du monde. Les grandes sociétés internationales nord-américaines (Kaiser, Alcoa, Alcan) et européennes (Río Tinto, Pechiney), associées aux capitaux australiens, ont commencé l’extraction du minerai destiné à l’industrie australienne et surtout à l’exportation. Une partie de la bauxite est transportée par cabotage jusqu’au port de Gladstone (Queensland), où elle est transformée en alumine ; le reste est directement exporté vers les pays consommateurs d’Europe ou d’Amérique du Nord, et au Japon. C’est également dans le Territoire du Nord, à Groote Eylandt, que d’importants gisements de manganèse ont été récemment découverts.