syphilis (suite)
La femme enceinte cliniquement ou sérologiquement syphilitique sera traitée comme pour une syphilis secondaire, mais on commencera la cure par des doses de 10 000, de 20 000, de 50 000 unités pour n’atteindre le million d’unités qu’au 8e jour. La majorité des auteurs s’abstiennent de traiter la femme enceinte guérie de syphilis, mais quelques syphiligraphes préfèrent conseiller deux cures de pénicilline (4e et 6e mois de la grossesse).
Syphilis sérologique tardive (BW surprise)
À l’occasion d’un examen prénuptial ou d’un check up, un nombre relativement grand de sujets indemnes de manifestations cliniques, sans antécédents connus de syphilis, ont une sérologie positive (BW et test de Nelson). Il s’agit vraisemblablement de malades dont l’infestation syphilitique a été décapitée et masquée par une pénicillinothérapie à faible dose prescrite pour une affection aiguë non syphilitique. Le traitement de ces syphilis sérologiques tardives est discuté. Certains sont d’avis de prescrire un traitement de longue durée visant à obtenir la négativation, ce qui est possible quand la positivité remonte à moins de 3 ans. D’autres syphiligraphes s’en tiennent à faire pratiquer une cure de pénicilline afin de garantir l’avenir contre une atteinte aortique, viscérale ou nerveuse. De toute façon, ces sujets sont à surveiller et à examiner deux fois par an (étude des réflexes, examen du cœur, du fond d’œil, des urines).
La déclaration non nominative au ministère de la Santé est obligatoire pour tout nouveau cas de syphilis. Tout malade contagieux refusant de se soigner peut être hospitalisé d’office. Le ou la syphilitique peut être soigné gratuitement dans les dispensaires antivénériens ou dans les services spécialisés des hôpitaux.
A. C.
J. Alves Garcia, Clinique et pathologie de la neurosyphilis (Masson, 1953). / J. Charpy, le T. P. I., test de Nelson-Mayer, et les nouveaux aspects immunologiques de la syphilis (Masson, 1953). / P. Franceschini, la Syphilis, numéro spécial de la revue Monographies médicales (Éd. Heures de France, 1970).
Les grands noms de la sérologie de la syphilis
Jules Bordet,
médecin et microbiologiste belge (Soignies 1870 - Bruxelles 1961). Il a découvert la réaction de fixation du complément, qui peut être employée dans le diagnostic de diverses maladies infectieuses. Il a découvert également le Bacille de la coqueluche avec Octave Gengou (1875-1957) [Bacille de Bordet-Gengou]. Il a reçu le prix Nobel de médecine en 1919 et a laissé un Traité de l’immunité dans les maladies infectieuses (1920).
Robert Armstrong Nelson,
microbiologiste américain (Auburn, État de New York, 1922). Il a mis au point de 1949 à 1951 la réaction d’immobilisation des Tréponèmes par le sérum des sujets atteints de syphilis (test de Nelson). Cette réaction, d’une rigoureuse spécificité, est plus sensible et plus fidèle que la réaction de Bordet-Wassermann.
August von Wassermann,
médecin allemand (Bamberg 1866 - Berlin 1925). Il a appliqué au diagnostic de la syphilis la réaction de fixation du complément de Bordet (réaction de Bordet-Wassermann).