Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
S

Swaziland (suite)

Les précipitations, qui ont lieu en saison chaude (d’octobre à mars), varient entre 1 et 2 m sur les pentes du Grand Escarpement et sont seulement de 600 mm dans la dépression périphérique. La végétation forestière originelle, qui couvrait jadis les parties montagneuses, a partout disparu, remplacée par de vastes reboisements de pins et d’eucalyptus. Dans la partie orientale, la moins arrosée et la moins accidentée, l’élevage extensif a aussi fait reculer notablement le bush primitif.

La population dépasse 430 000 habitants, en majorité Bantous de l’ethnie des Swazis*. Le taux d’accroissement annuel est estimé à 2,9 p. 100. La densité moyenne est de l’ordre de 25 habitants au kilomètre carré. La population active comprend environ 50 000 salariés, dont plus de la moitié dans l’agriculture et moins du cinquième dans l’industrie. Il existe une émigration du travail, d’une durée variable vers la république d’Afrique du Sud (environ 6 500 salariés vers les mines et l’industrie).

Essentiellement rurale (taux d’urbanisation de 15 p. 100), cette population se répartit en un grand nombre de villages et de hameaux. Les deux principales villes sont la capitale, Mbabane (14 600 hab.), située dans la partie occidentale, la plus montagneuse, et Manzini (16 000 hab.), à peu près au centre du pays.

Les Bantous pratiquent une agriculture traditionnelle, fondée sur le mais, le millet et le sorgho, ainsi qu’un élevage bovin extensif, à l’origine d’une érosion accélérée des sols, surtout dans la partie occidentale. Les cultures d’exportation sont pratiquées surtout dans de grandes concessions européennes (accordées pour la plupart à la fin du siècle dernier) : canne à sucre (150 000 t de sucre), coton (10 000 t), agrumes et fruits tropicaux. La plupart de ces grandes exploitations agricoles sont localisées sur des périmètres d’irrigation là où les principales rivières débouchent de la zone montagneuse — sur la Komati et la Black Umbeluzi (région de Tshaneni et de Mhlume), sur le Great Usutu (région de Big Bend), sur l’Ingwavuma (région de Nsoko) — ainsi qu’au sud-ouest de Manzini.

Le cheptel est estimé à 580 000 bovins, à 270 000 caprins, à 40 000 ovins et à 12 000 porcins.

Mais les principales richesses du pays sont les ressources minières : l’amiante (exploité à Havelock, près de la frontière du Transvaal, dans les montagnes du Nord-Ouest [40 000 t]), le fer (dont il existe des réserves à Ngwenya au nord-ouest de Mbabane [1,5 Mt de métal contenu, en 1971]), le charbon (100 000 t) et le kaolin. On trouve aussi de l’or, du béryl, de la pyrophyllite et de l’étain.

L’industrialisation se limite à deux raffineries de sucre, à des conserveries de fruits et de viande, à une usine d’égrenage du coton, à quelques manufactures de filature et de tissage, et à une usine de pâte à papier.

Le réseau routier comprend 1 800 km. Une voie ferrée relie la mine de Ngwenya au Mozambique (exportation vers le Japon par Maputo).

La balance commerciale est excédentaire, grâce principalement aux ventes de fer. La Grande-Bretagne, l’Afrique du Sud et le Japon sont les principaux clients du pays, dont l’Afrique du Sud est de loin le premier fournisseur et avec laquelle le Swaziland est lié par des accords commerciaux et monétaires.

R. B.


L’histoire

L’État et la nation swazis se sont formés au xixe s. Au cours des grandes migrations qui bouleversèrent l’Afrique orientale, des clans bantous, en particulier celui des Dlaminis, se réfugièrent dans le massif du Drakensberg. Les Dlaminis et consorts occupèrent la région entre le Transvaal et le port de Lourenço Marques, au Mozambique. Sous les règnes de Sobhuza Ier (1815-1836) et de Mswazi (1836-1868), qui donna son nom au royaume, ils fusionnèrent avec les autochtones, accueillirent de nouveaux réfugiés, organisèrent une armée capable de se mesurer avec les Zoulous et pratiquèrent une habile diplomatie. Ils s’efforcèrent, souvent par une politique matrimoniale, d’entretenir des relations amicales avec leurs voisins, s’allièrent aux uns pour résister aux autres, combattirent les Zoulous aux côtés des Boers jusqu’à l’annexion du Transvaal par la Grande-Bretagne (1877). Mbandzeni, qui succéda en 1874 à Mswazi, accorda trop innocemment des concessions aux Boers, qui finirent par menacer sa souveraineté. Après sa mort, en 1889, la reine régente réclama vainement le protectorat britannique, qui ne fut obtenu qu’au lendemain de la guerre des Boers (1899-1902).

Le protectorat fut administré par le Colonial Office. Celui-ci, escomptant toujours une entente avec l’Union sud-africaine, pratiqua un régime d’administration indirecte. Mais l’accord se révéla impossible après l’accession au pouvoir des nationalistes (1948) et le développement d’une législation d’apartheid. Le Swaziland reçut alors en 1963 une Constitution qui créa un Conseil législatif élu. Il obtint l’autonomie interne avec la Constitution de 1967, puis l’indépendance, proclamée par le roi Sobhuza II en septembre 1968. En 1973, celui-ci, s’arrogeant les pleins pouvoirs, suspend la Constitution et dissout les partis politiques. Il annonce la création d’une armée équipée et formée par l’Afrique du Sud, dont par ailleurs dépend largement le pays.

H. B.

➙ Afrique du Sud.

 H. Kuper, The Swazi (Londres, 1952). / W. M. Hailey, Native Administration in the British African Territories, t. V : The High Commission Territories (Londres, 1953). / M. Wilson et L. Thompson, The Oxford History of South Africa (Oxford, 1964-1971 ; 2 vol.). / J. Halpern, South Africa’s Hostages : Basutoland, Bechuanaland and Swaziland (Harmondsworth, 1965).

Sweelinck (Jan Pieterszoon)

Compositeur et organiste néerlandais (Deventer 1562 - Amsterdam 1621).


J. P. Sweelinck est, avec J. Obrecht*, l’un des compositeurs les plus marquants des Pays-Bas et celui dont le rayonnement et l’autorité s’imposèrent avec la plus grande rapidité sa vie durant, même à l’étranger, bien qu’il n’ait jamais quitté son pays.