Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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Suède (suite)

La pêche

La Suède possède de nombreux cours d’eau et lacs et un littoral maritime de 2 500 km. Brochets, truites, saumons sont abondants dans les eaux courantes. Dans le domaine maritime, la pêche fournit entre 200 000 et 300 000 t de poissons par an. La majeure partie des captures est composée de harengs (60 p. 100) et de morues (30 p. 100). Si les captures progressent, le nombre des pêcheurs est en diminution rapide. On en comptait plus de 14 000 en 1949, la moitié en 1972. Une partie d’entre eux n’étaient pas des professionnels, mais de petits agriculteurs qui complétaient leur revenu agricole par la pêche. Ce genre de vie mixte est en forte régression. Environ 80 p. 100 des prises sont débarqués dans le Bohuslän et à Göteborg, où vivent environ 60 p. 100 des pêcheurs. Le long des 100 km de la côte rocheuse et découpée du Bohuslän se localisent beaucoup de petits ports de pêche, qui livrent leur production à Göteborg et aux usines de conserves qui traitent aussi les légumes. La pêche, autrefois côtière, est devenue hauturière, et les chalutiers et seineurs quittant les parages du Cattégat et du Skagerrak vont pêcher au large des Shetland et des Hébrides.

Si la côte de la Baltique est de beaucoup la plus développée, elle borde une mer peu poissonneuse. Le principal poisson capturé en Baltique est une variété de hareng, le strömming, dont une grande partie est consommée frais dans les villes de la côte, à Stockholm notamment.


Les ressources énergétiques et minières

• L’hydro-électricité. Sans pétrole ni houille — sauf un gisement, aujourd’hui sans importance économique, de charbon en Scanie (bassin houiller de Höganäs) —, la Suède est abondamment pourvue en ressources énergétiques d’origine hydraulique. Les cours d’eau sont nombreux et bien alimentés. La plupart ont une forte pente et des gorges assez nombreuses, offrant des sites propices à l’installation des barrages et d’usines. L’érosion glaciaire a multiplié les ruptures de pente et aménagé de nombreux lacs qui servent de réservoirs naturels. Environ les deux tiers des installations hydro-électriques comportent des chutes de moins de 10 m. La plupart des meilleurs sites sont dans le Nord, région peu peuplée, où les eaux sont gelées en hiver, ce qui a obligé à des aménagements coûteux pour leur utilisation. À Porjus, à Harsprånget, on a installé l’usine sous terre et l’on procède l’hiver à un réchauffement pour libérer l’eau. La plus grande partie de l’hydro-électricité est fournie par le complexe de l’Indalsälven, celui de l’Ångermanälven et de ses affluents (Åseleälven, Fjällsjoälven, Faxälven) et par les centrales du Lule älv, du Dal älv et du Göta älv. La production totale d’électricité (aux trois quarts d’origine hydraulique) avoisine 80 TWh.

• Les ressources minières. Malgré la rareté des terrains calcaires et marneux, la Suède est exportatrice de ciment (production de 3,8 Mt). L’industrie est localisée en Scanie autour de Malmö, à Gotland (Slite), à Öland (Degerhamn) ainsi que dans les ports. Le minerai de cuivre est actuellement extrait par la Bolidens Gruv AB dans la région de Skellefteå (Västerbotten), où la production approche 40 000 t. Au nord-est du lac Vättern, les mines de zinc d’Ammeberg ont fourni 100 000 t de métal. Le manganèse, le plomb (75 000 t), l’arsenic, l’argent, le pyrites sont aussi extraits.

Le minerai de fer est abondant dans le Bergslag, à l’ouest de Stockholm. La production est de 3 à 4 Mt par an. Les centres d’extraction sont Grängesberg, Blötberget, Idkerberget et Håksberg. Mais les plus importants gisements exploités sont ceux de Laponie. L’extraction a débuté à la fin du xixe s. au Malmberget (la « montagne de fer »), près de Gällivare, puis avec la construction du chemin de fer de Luleå (1892) furent ouvertes les mines de Kiruna (Kiirunavaara), de Luossavaara et de Tuolluvaara, tandis que la voie ferrée atteignait en 1902 Narvik, port norvégien, libre toute l’année des glaces, par où passe la plus grande partie des exportations (environ 45 p. 100 du minerai est exporté en Allemagne fédérale et 30 p. 100 au Benelux). L’exploitation des mines est assurée par la LKAB (Luossavaara-Kiirunavaara Aktiebolaget), société mixte dont l’État détient une partie des capitaux. Il s’agit d’un minerai de fer à haute teneur, formé de magnétite et d’hématite contenant jusqu’à 70 p. 100 de fer. L’exploitation, en grande partie à ciel ouvert, est facile, mais, à Tuolluvaara, l’exploitation souterraine présente le grand avantage de ne pas connaître le froid, qui ralentit la production hivernale. Un nouveau centre d’extraction à ciel ouvert a été mis en service à Svappavaara, à 50 km au sud-est de Kiruna, en 1966. Les réserves totales sont estimées à 4 milliards de tonnes. La production est de l’ordre de 30 Mt de minerai (plus de 20 Mt de métal contenu) par an. Les deux tiers environ sont exportés par Narvik, et le reste va vers le port et les aciéries de Luleå. Kiruna, ville minière de 30 000 habitants, créée dans une contrée déserte, est la capitale de cette région minière.


L’activité industrielle

L’industrie, qui occupe 29,2 p. 100 de la population active, se présente avant tout comme une industrie de qualité. Elle est fortement concentrée, avec 15 p. 100 des entreprises employant plus de 1 000 ouvriers. Un certain nombre d’entre elles ont atteint des dimensions et une réputation mondiales : l’ASEA (Allmänna svenska elektriska Aktiebolaget) avec plus de 25 000 employés, spécialisée dans la construction de matériel électrique de haut voltage ; la Svenska Cellulosa AB de Sundsvall avec plus de 15 000 ouvriers, deuxième firme suédoise et l’un des plus grands fabricants de pâtes et de papiers du monde ; la SKF (Aktiebolaget Svenska Kullage fabriken) avec plus de 10 000 personnes, qui produit 15 p. 100 des roulements à billes du monde et contrôle une quarantaine de filiales dans les pays les plus divers. Il faut citer encore la société AB Bofors (manufacture d’armes), l’AB Separator (outillage des fabrications laitières), l’AB Electrolux (appareils ménagers), les chantiers navals Götaverken, la société Kockums Mekaniska Verkstads AB (chantier naval et appareils de levage), les usines Volvo (un des grands constructeurs d’automobiles et de camions d’Europe), etc.