Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

audiométrie

Mesure de l’audition.


Elle permet de déterminer l’importance du déficit auditif et de préciser le type de la surdité, qui conditionne les possibilités thérapeutiques et prothétiques. Dans sa forme actuelle quantitative, elle n’a été possible qu’avec les développements de l’électronique : générateurs et amplificateurs de courants de basse fréquence, fréquencemètres, ponts de mesure, etc. Elle a été précédée par l’acoumétrie.

L’audiométrie permet d’obtenir un document chiffré que l’on peut conserver : l’audiogramme. Le matériel se compose d’un audiomètre et nécessite une pièce totalement isolée du bruit ou une cabine insonore.

L’audiomètre est un générateur de basse fréquence fournissant sur courant alternatif de fréquence variable. La majorité des appareils actuels donne les fréquences en octave de la série des ut : 228 (ut 3), 256 (ut 4), etc., jusqu’à 8 192 (ut 8). L’intensité se mesure en décibels ; le décibel est une unité physiologique : c’est la plus petite variation d’intensité perceptible par l’oreille humaine pour la fréquence 1 024. Les appareils sont généralement corrigés de telle sorte que le 0 représente le seuil d’intensité normalement perçu et déterminé à partir de l’audition moyenne d’une série de sujets normaux. Ainsi on peut lire directement sur le cadran la perte auditive d’un sujet par rapport à ce seuil (c’est l’audiométrie tonale liminaire), et ensuite la reporter sur un graphique, ou audiogramme, pour chacune des fréquences étudiées. L’étude est faite en audition aérienne avec des écouteurs, et en audition osseuse au moyen d’un vibrateur. Un assourdissement de l’autre oreille est parfois nécessaire. On peut aussi étudier le comportement de l’oreille pour des intensités très supérieures aux valeurs minimales ainsi déterminées. C’est l’audiométrie supraliminaire.

Cette étude permet une localisation plus précise de l’atteinte auditive. L’audiométrie automatique décrite par Bekesy en 1947 élimine un certain nombre de facteurs subjectifs et permet une étude comparative des sons continus et discontinus, d’un grand intérêt diagnostique.

L’audiométrie vocale permet de déterminer le pourcentage de mots compris choisis sur listes types, pour une intensité donnée. Cette intensité est réglée par un potentiomètre. On peut ainsi tester l’intelligibilité des sons et non pas seulement leur perception. L’intérêt social d’une telle épreuve est évident.

Chez l’enfant, les problèmes dépendent de l’âge, mais il est du plus grand intérêt de dépister rapidement une surdité, afin de mettre en œuvre une rééducation précoce. La détermination de l’âge mental doit être faite tout d’abord. Avant un an, il n’est guère possible d’objectiver la surdité, encore moins, bien sûr, de la chiffrer. On s’attachera à préciser les réactions de l’enfant aux bruits significatifs : biberons qui se choquent, portes, etc. De un à deux ans, on étudie la réaction aux ordres simples : l’étude psychogalvanique repose sur la variation de résistance électrique des téguments au gré des stimuli sensoriels auditifs. Cette méthode est difficile, et les erreurs nombreuses. La méthode du réflexe d’orientation conditionnée (R. O. C.) peut être utilisée entre un et trois ans. L’enfant, préalablement conditionné à un couple son-image, réagit ensuite à la perception du son en dehors de l’apparition de l’image ; les sources sonores sont placées de part et d’autre de lui, et surmontées d’une niche où apparaissent, quelques secondes après le stimulus sonore, des images amusantes. Après conditionnement, l’enfant tourne la tête du côté où le son est émis. On peut, en faisant varier l’intensité du son, obtenir un audiogramme valable. Une autre méthode fondée sur le conditionnement nécessite une coopération plus grande de l’enfant, puisqu’il doit appuyer sur un bouton, lorsqu’il entend le son, pour faire apparaître l’image (peep show). À partir de quatre ans environ, il est possible d’utiliser les méthodes de l’adulte.

L’audiométrie permet encore chez l’adulte et chez l’enfant de contrôler le résultat obtenu avec une prothèse auditive. Certaines épreuves permettent de dépister les simulateurs dans les expertises.

L’acoumétrie

C’est, en quelque sorte, l’étude qualitative de la fonction auditive. Elle fut longtemps la seule possible et conserve un grand intérêt pour la localisation de l’atteinte auditive, mais ne permet pas de la chiffrer. On utilise le diapason et la montre : c’est l’acoumétrie instrumentale. L’étude de la perception de la voix correspond à l’acoumétrie vocale. Le diapason permet d’étudier l’audition par voie aérienne. On note le temps pendant lequel un diapason est perçu, et on le compare au côté opposé et à l’oreille de l’opérateur. L’audition par voie osseuse se recherche en plaçant un diapason sur la mastoïde et sur le sommet du crâne. En comparant les résultats obtenus, on détermine le type de surdité et, dans une certaine mesure, son degré.

La montre étalonnée permet l’étude des sons aigus.

L’acoumétrie vocale détermine la distance à laquelle le sujet perçoit la voix basse ou chuchotée (normalement 6 m) ; la voix haute n’est utilisée que pour les cas de surdité importante. Cette étude permet une appréciation grossière de la gêne sociale.

J. T.

➙ Audition / Surdité.

audition

Connaissance de l’univers sonore qui nous entoure, apportée par les organes de l’ouïe.


Les organes auditifs existent pratiquement dans toute l’échelle animale, mais c’est chez les Mammifères et surtout chez l’Homme qu’ils atteignent le plus grand perfectionnement.

Les sons qui peuvent être perçus par l’oreille sont différents selon les espèces animales. L’oreille humaine perçoit les sons dont les fréquences sont comprises entre 20 et 20 000 Hz. Au-dessous de 20 Hz, la sensation auditive fait place à une sensation de pulsation. Chez les animaux, l’audition s’étend souvent au-delà de 20 000 Hz, c’est-à-dire dans la zone des ultrasons.