Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
S

statique graphique (suite)

Conditions d’équilibre d’un système de forces dans le plan

La condition de fermeture du polygone dynamique, nécessaire dans tous les cas d’équilibre, n’est plus suffisante lorsque les forces ne sont pas concourantes. Une seconde condition graphique (équivalente à l’annulation du moment résultant par rapport à un point quelconque du plan) doit encore être satisfaite. Étant donné le polygone dynamique de quatre forces (de lignes d’action 1, 2, 3 et 4) qui se ferme, c’est-à-dire que son origine d0 et son extrémité d4 coïncident, les rayons polaires 0′ et 4′ coïncident ; par suite, dans le funiculaire correspondant, les côtés extrêmes f0f1 et sont parallèles. Le système de forces considéré est donc équivalent à deux forces dirigées suivant ces côtés et respectivement équipollentes à et à c’est-à-dire à un couple. Telle est la conséquence mécanique de la fermeture du dynamique envisagée seule. Pour qu’il y ait équilibre, il faut, en outre, que les deux forces auxquelles a été réduit le système se détruisent, ce qui exige que le premier et le dernier côtés du funiculaire coïncident (donc que le côté 3′ de ce funiculaire vienne passer par le point de rencontre du côté 0′ de la ligne d’action 4). Il faut donc que le funiculaire se ferme, comme le dynamique. Pour qu’un système de forces coplanaires soit en équilibre, il faut et il suffit que le dynamique de ces forces et le funiculaire pour un pôle quelconque du plan se ferment tous deux. Comme le choix de P est arbitraire, si le funiculaire se ferme pour un point P, il se fermera nécessairement pour un pôle P′. La condition de fermeture du funiculaire équivaut à l’annulation des moments résultants du système des forces par rapport à un point P quelconque du plan.


Décomposition d’une force suivant trois lignes d’action non concourantes

Soit la force , définie par sa ligne d’action 4 et le vecteur équipollent à décomposer en trois forces, , et , suivant les lignes d’action 1, 2 et 3 ; ces forces seront entièrement connues quand on aura déterminé leurs vecteurs équipollents et Ce problème peut être résolu soit au moyen du polygone dynamique seul, soit par l’emploi combiné du polygone dynamique et du polygone funiculaire.

• Solution par l’emploi du polygone dynamique seul. On joint le point de rencontre R des droites 4 et 1 au point de rencontre S des droites 2 et 3 par une droite dont on désignera la direction par l. On peut d’abord décomposer la force 4 suivant les directions 1 et l par le tracé du polygone dynamique d0d1d3, dont les côtés ont les directions 1 et l pour la composante dirigée suivant l, dont la grandeur est donnée par d1d3, suivant les directions 2 et 3 par le tracé du dynamique d1d2d3, dont les côtés ont les directions 2 et 3. Les trois composantes cherchées sont données, en grandeur et en direction, par les vecteurs et


Décomposition d’une force en deux autres de direction parallèle à la sienne

Soit la force , dont la ligne d’action est 3 et le vecteur équipollent à décomposer suivant les lignes 1 et 2, parallèles à 3. Si l’on fait choix d’un pôle P quelconque, les directions 0′ et 2′ des rayons polaires aboutissant en d0 et en d2 sont celles des côtés extrêmes du polygone funiculaire servant à composer les forces et en . Si l’on se donne le point θ de ces côtés extrêmes sur la ligne d’action 3 (où ils doivent se couper) et si l’on mène par ce point θ des parallèles aux directions 0′ et 2′, on obtient sur 0 et 2 les points f1 et f2, qu’il suffit de joindre pour avoir la direction 1′. La parallèle à cette direction 1′ menée par P donne sur le dynamique (ici réduit à la droite d0d2) le point d1. Les vecteurs et font connaître les composantes demandées en grandeur et en sens. Si, au lieu de décomposer suivant 1 et 2, il s’agissait de l’équilibrer au moyen de deux forces dirigées suivant ces lignes d’action, il suffirait de renverser le sens de ces vecteurs, c’est-à-dire de prendre d1d0 et d2d1.

M. D.

➙ Mécanique / Statique / Vecteur.

 G. Pigeaud, Résistance des matériaux et élasticité (Gauthier-Villars, 1920) ; Cours de mécanique appliquée (Gauthier-Villars, 1923). / H. Bouasse, Statique (Delagrave, 1921). / M. D’Ocagne, Cours de géométrie pure et appliquée de l’École polytechnique (Gauthier-Villars, 1924). / R. Brard, Cours de mathématiques appliquées (École polytechnique, 1943). / Soc. acad. Hütte, Des Ingenieurs Taschenbuch (Berlin, 1951-1955, 5 vol. ; trad. fr. Manuel de l’ingénieur, Béranger, 1960-1962, 2 vol.).

statistique

Ensemble des méthodes qui ont pour objet la collecte, l’analyse et l’interprétation de données numériques relatives à un ensemble d’unités de même nature, quelles que soient d’ailleurs ces unités : êtres vivants, choses ou phénomènes les plus divers, l’ensemble auquel on s’intéresse étant désigné d’une manière très générale sous le nom de population, cette population pouvant être finie ou infinie.


Le terme de statistique désigne aussi la présentation, sous forme de tableaux, d’informations numériques relatives à une collectivité. De plus, il est utilisé pour désigner toute fonction des observations faites sur un échantillon et calculée de manière à donner un certain résumé de l’information obtenue sur la population.

Le besoin de posséder des données chiffrées sur la population et ses conditions matérielles d’existence a dû se faire sentir dès que se sont établies des sociétés humaines organisées : on en trouve des traces dans l’Antiquité en Chine, en Égypte, en Grèce, puis surviennent les recensements ordonnés par Rome (Servius Tullius au vie s. av. J.-C., Auguste l’année de la naissance du Christ), les relevés réalisés sur l’ordre de Charlemagne, le Domesday Book de Guillaume le Conquérant (1086) après la conquête de l’Angleterre et enfin de nombreux inventaires ou relevés exécutés d’après des ordonnances royales sous l’impulsion de Sully*, de Colbert* et de Vauban*.