Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
S

sport (suite)

 R. Andrivet, J. C. Chignon et J. Leclerc, Physiologie du sport (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1965 ; 3e éd., 1974). / B. Knapp, Skill in Sport. The Attainment of Proficiency (New Rochelle, N. Y., 1967, nouv. éd., 1972 ; trad. fr. Sport et motricité, l’acquisition de l’habileté motrice, Vigot, 1971). / J. Vacher, H. Perie et J.-M. Fourré, Aspects médico-légaux de la médecine du sport (Masson, 1969).

sports de glace

Ensemble des sports d’hiver, autres que le ski*.



Le développement historique

Le patinage, ou, plus précisément, le moyen de se déplacer sur la glace en glissant, est sans doute aussi ancien que le ski. Mais les patins modernes sont inventés aux Pays-Bas au xvie s. : ils sont formés d’une lame de métal fixée sur un socle de bois ; ils permettent d’effectuer aisément des cercles sur la glace ; les Britanniques, qui se passionneront pour le patinage dès le xviie s., appelleront cette manière de tourner le dutch roll, ou « balancé hollandais ». Bientôt, le patinage gagne les pays nordiques, l’Europe centrale, la Russie, l’Amérique du Nord, puis la France. Dans ce dernier pays, si le patin est connu depuis le règne de Louis XIV avec la venue de charpentiers hollandais travaillant à Versailles (et qui patinaient sur les canaux glacés), il se popularisera seulement à partir du premier Empire (des émigrés revenus de Grande-Bretagne ou de Hollande le lancèrent).

Le fait le plus remarquable dans son développement est l’extrême diversité d’activités physiques et de jeux auxquels a donné lieu sa pratique.

Il n’y a guère de jeux d’été que l’on n’ait tenté d’adapter à la glace, encore que le caractère le plus spécifique du patinage, et qui s’affirma très tôt, réside dans son affinité avec la danse : recherche de l’équilibre par des exercices complexes entre le pas et la glissade, maîtrise du corps devant un élément différent. C’est d’ailleurs par la danse, par le perfectionnement de ce que l’on appelle des figures que le patinage a conquis le monde.

Il est significatif que l’homme qui a popularisé le patinage est un maître de ballet d’Amérique du Nord, Jackson Haines (1840-1876), qui sut tirer parti des premiers patins, construits totalement en acier à Philadelphie en 1850. Il avait compris le lien étroit de la danse et du patinage ; il essaya, aux États-Unis, d’adapter des figures de ballet classique au patinage, mais sans beaucoup de succès. En 1864, il décida d’entreprendre une tournée en Europe, intéressa la Grande-Bretagne, plut en Scandinavie et connut un triomphe en Russie, puis en Autriche. La création, à Vienne, où la danse atteignait son apogée, de la valse sur glace en 1868 marqua le couronnement de la réussite de Jackson Haines, qui avait donné naissance au patinage artistique.

À la fin du siècle (1892) fut fondée aux Pays-Bas l’Union internationale de patinage, qui s’occupait à la fois du patinage artistique et du patinage de vitesse. Les premiers championnats du monde, organisés à Amsterdam en 1893, ne comportaient que des courses de vitesse. Ils furent remportés par un Hollandais, Jaap Eden (1873-1925), également champion cycliste. Les premiers championnats du monde de patinage artistique eurent lieu à Saint-Pétersbourg en 1896 ; le vainqueur fut un Munichois, Albert Fuchs.

Un fait nouveau allait contribuer de façon décisive à l’expansion du patinage et surtout du hockey (sport collectif sur glace dérivé du bandy, qui se jouait depuis le xviie s. sur les lacs gelés d’Amérique et qui consistait à pousser une balle en bois avec un bâton recourbé) : le moyen de faire de la glace par un procédé industriel. Aux côtés des patinoires naturelles vont se développer les patinoires artificielles.

De la patinoire occasionnelle, à la glace souvent de médiocre qualité (parfois recouverte de neige, parsemée de pierres et de branchages), on passe à la patinoire de glace naturelle, qui fait l’objet d’un entretien (arrosage la nuit, polissage), et enfin à la patinoire de glace artificielle. Plusieurs procédés sont employés pour obtenir une glace permanente. La premier patinoire du genre a été construite à Londres en 1876, la réfrigération s’effectuant par détente directe de vapeurs d’éther. Le principal inconvénient du système consistait dans le brouillard qui se levait au-dessus de la piste.

De nos jours, le procédé de fabrication, quoique assez coûteux, est relativement simple : le froid nécessaire à la congélation de l’eau est produit par une installation frigorifique fonctionnant à l’électricité comme un immense réfrigérateur.


Le patinage artistique

Les premiers patins que l’on chausse sont généralement des patins pour dessiner des « figures » sur la glace (les patins de vitesse, même ceux de hockey, sont souvent prohibés dans les patinoires publiques). Ils comportent une lame large et basse, creusée au milieu de telle sorte qu’elle forme de chaque côté un tranchant appelé carre : une paire de patins possède deux carres extérieures et deux carres intérieures. Tout l’art du patinage consiste dans l’utilisation du jeu des carres à partir de quatre figures fondamentales, appelées d’ailleurs les quatre carres : le dehors avant (tracé sur la carre extérieure du patin, vers l’avant) ; le dehors arrière (tracé sur la carre extérieure, vers l’arrière) ; le dedans avant (tracé sur la carre intérieure, vers l’avant) ; le dedans arrière (tracé sur la carre intérieure, en arrière).

Dès que l’on sait patiner en carre, commence le patinage artistique. L’élève passe progressivement aux changements de carre, aux cercles, aux sauts, aux pirouettes (sur un seul ou sur deux pieds) et aux danses. Le patinage artistique de compétition comprend deux séries d’exercices bien distincts : les figures imposées (ou figures d’école) et les figures libres.

Les figures imposées (il y en a quarante et une) sont construites autour des quatre mouvements de base et sont formées de cercles que l’on doit parvenir à exécuter avec maîtrise et précision, sans que la jambe tremble.