Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
S

sport (suite)

• Appareil musculaire. L’énergie musculaire est essentiellement fournie par les glucides. Ceux-ci proviennent des réserves musculaires et hépatiques en glycogène, qui sont limitées. Aussi, en cas d’exercice prolongé, c’est le foie qui fournit par glycogénolyse et néoglucogenèse (à partir des protides) le sucre nécessaire ; d’où la nécessité d’un fonctionnement hépatique normal. Quant aux lipides, leur rôle est mal connu, mais sûrement important dans la physiologie du muscle à l’effort (au repos, 20 p. 100 du CO2 expiré proviennent de la dégradation des lipides).

En fait, on devrait considérer deux types d’exercices musculaires : l’exercice violent, brutal, mais bref, et l’exercice prolongé, moins violent, de type endurance. La dynamique de l’effort n’est pas la même, mais, dans un cas comme dans l’autre, les possibilités du sportif sont fonction de son entraînement et de son échauffement. Cela débouche sur un autre aspect fondamental du sport : la diététique sportive. L’alimentation du sportif doit être rationnelle. On distingue : la ration d’entraînement (de 3 000 à 3 500 calories par jour), qualitativement équilibrée (15 p. 100 de protides, 30 p. 100 de lipides, 55 p. 100 de glucides, plus eau, vitamines et minéraux), la ration de compétition et la ration de récupération. Ces deux dernières doivent être directement adaptées au type d’effort fourni.

• Modifications biologiques. Elles constituent le reflet de l’augmentation des processus métaboliques dus à l’effort musculaire. On note dans le sang une augmentation modérée du nombre des globules rouges (polyglobulie), une augmentation du nombre des leucocytes (hyperleucocytose), une baisse de la glycémie, une augmentation du taux d’acide lactique, une baisse du pH sanguin (acidification) et une élévation passagère de l’urée. Sur le plan urinaire, on observe une augmentation de la diurèse au cours des efforts brefs et une diminution de celle-ci au cours des efforts prolongés (par augmentation de la sudation) ainsi qu’un accroissement de l’azote urinaire ; la protéinurie d’effort est une notion classique et fréquente. Le pH urinaire diminue (urines plus acides). Par contre, les catécholamines (adrénaline, noradrénaline) urinaires augmentent considérablement. Enfin, l’exercice musculaire provoque une sudation importante, parfois de plusieurs litres (v. sueur), et, par là même, une perte hydro-électrolytique très forte.


Le sport en fonction de l’âge

À partir de trois ans, on peut mettre l’enfant en contact avec la neige (luge), avec la glace, mais surtout avec l’eau par l’apprentissage de la nage. De quatre à huit ans, l’enfant est avide de mouvement et de jeux. On favorisera le tennis, le ski, l’escrime, les jeux de ballon, tout en interdisant les manœuvres de force et les efforts trop prolongés. De neuf à douze ans, c’est l’âge de prédilection pour acquérir la technicité. Mais l’enfant se fatigue vite. La compétition est possible, mais devra être très surveillée. De douze à dix-sept ans, c’est l’heure du choix et des accidents de surentraînement. De nouveaux sports sont possibles : boxe, judo, plongée, alpinisme. Ils nécessitent une vigilance accrue du médecin. Sur le plan psychologique et social, c’est l’âge où le sport peut être un moyen de s’exprimer et de se libérer pour certains sujets complexés : basket-ball pour les sujets très grands, sport de combat pour les timides.

• Sport et troisième âge. Selon les fédérations sportives, le troisième âge sportif commence à quarante ans avec la classe des vétérans. À partir de cet âge, l’efficience physique du sujet connaît une décroissance inéluctable. Il faut distinguer deux cas : le sportif de vieille date qui poursuit l’exercice de son sport et le sujet sédentaire qui découvre le sport. Le premier pose peu de problèmes, connaissant lui-même ses possibilités et les utilisant avec sagesse. Dans le cas des sédentaires néophytes, les accidents ne sont pas rares. Sans contrôle et sans surveillance, l’activité physique amène des accidents traumatiques ou cardiaques. Le sport ne doit pas être interdit à ces sujets, mais il est impératif que ceux-ci subissent un bilan complet et que l’installation dans le sport soit progressive.

Le sport retarde-t-il la sénescence ? Indubitablement, les enquêtes montrent que les anciens sportifs ont de meilleures réponses fonctionnelles et des performances mnésiques excellentes, nettement supérieures à la moyenne de la population. Selon K. L. Andersen, voici les limites au-delà desquelles les différents sports ne doivent pas être poursuivis :
tennis 75 ans
ski 75 ans
football 55 ans
saut 65 ans
boxe 45 ans
natation 75 ans
cyclisme 75 ans
volley-ball 60 ans
aviron 60 ans
gymnastique et marche au-delà de 80 ans


Sport et handicap physique

Le handicapé physique a besoin de mouvement, de se connaître lui-même, d’accomplir et d’améliorer des performances, de se mesurer aux autres dans la compétition. Le sport lui procure un bien-être physique, un meilleur équilibre mental et l’aide à retrouver un certain bien-être social. Pour lui, il faut adapter les techniques, le matériel, les installations et les examens sportifs. Le choix du sport dépend du handicap (par exemple, la natation est le sport de choix pour les paralysés des membres inférieurs). Administrativement, les clubs sont regroupés au sein de la Fédération française de sports pour handicapés. En 1948, à l’occasion des jeux Olympiques de Londres, ont été organisés les premiers jeux sportifs pour paraplégiques : 16 participants en fauteuil roulant. En 1964, c’est à Tōkyō, parmi les autres sportifs, que 400 handicapés ont disputé leurs « jeux Olympiques ».


Contre-indications générales du sport

Certaines sont absolues et permanentes : diabète grave, insuffisances cardiaque, respiratoire chronique, surrénale...

D’autres sont absolues, mais temporaires : tuberculose, rhumatisme articulaire, hépatite virale, etc.

Certaines affections ne sont que des contre-indications relatives, tels le diabète bien équilibré, la protéinurie (ou albuminurie). Par ailleurs, certaines contre-indications relèvent du bon sens : grande fatigue, rhino-pharyngite, infection aiguë, interventions chirurgicales récentes.

Finalement, peu de sujets se trouvent réellement empêchés d’exercer des activités physiques, tant celles-ci sont nombreuses, variées et adaptables à chaque cas.

J. C. D.