Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
S

sous-marin (suite)

• En U. R. S. S., l’arme sous-marine a connu un prodigieux développement et rassemblait en 1962 environ 400 unités dont 70 de grande croisière (2 000 t, 20 nœuds en plongée, autonomie de 3 mois). Certains de ces bâtiments à propulsion classique étaient déjà armés de missiles. Mais c’est seulement au début des années 60 que sont apparus les premiers sous-marins soviétiques à propulsion nucléaire, et la marine de l’U. R. S. S. possède en 1976 la première flotte sous-marine mondiale. Elle compte alors, outre une vingtaine de sous-marins classiques type « G 1 » et « G 2 » de 2 200 t, datant de 1958-1960 et porteurs chacun de 3 missiles « SSN-4 » et « SSN-5 » (portée 600 et 1 400 km), 58 sous-marins à propulsion nucléaire porteurs de missiles stratégiques. À côté de 7 unités de type « H », de 5 000 t, les plus puissants sous-marins sont les 34 de la série « Y », de 7 900 t (en plongée 9 000 t, 30 nœuds), construits à raison de 5 ou 6 par an depuis 1968 et porteurs de 16 missiles « SSN-6 » de 2 700 km de portée. Depuis 1974 sont apparus 17 sous-marins super-puissants de type « D » (ou « Delta »), armés de 12 ou 16 missiles « SSN-8 », dont la portée serait de 7 500 km (le déplacement de ces bâtiments atteindrait 11 000 t en plongée). À cette imposante flotte stratégique s’ajoute celle des sous-marins d’attaque. Elle comprend 70 unités à propulsion nucléaire (classes C, V, N, E, d’environ 4 000 t, datant de 1964 à 1970 et porteurs de missiles « SSN-3 » ou « SSN-7 ») et plus de 200 autres sous-marins à propulsion classique de type plus ancien (F, Z, R, W), entrés en service entre 1950 et 1960.

• En Grande-Bretagne, grâce à la livraison, en 1958, d’un réacteur américain, le Dreadnought, premier sous-marin britannique à propulsion nucléaire, est entré en service en 1963. C’est un sous-marin d’attaque (Fleet Submarines) de 3 000 t armé de 6 torpilles. Il a été suivi de 1966 à 1971 par la série des 5 « Valiant », de 3 500 t (réacteur britannique), elle-même relayée depuis 1970 par les sous-marins à haute performance de 3 500 t (vitesse de 20 à 30 nœuds). Les 2 premiers d’une série de 6, le Swiftsure et le Sovereign, sont entrés en service en 1973 et en 1974 ; les 2 suivants, le Superb et le Spectre ont été mis sur cale en 1971 et en 1972. En outre, la Royal Navy dispose de 4 sous-marins stratégiques à propulsion nucléaire (Fleet Ballistic Missile Submarines) type Resolution, entrés en service de 1967 à 1969. Déplaçant 7 500 t en surface et 8 100 t en plongée, ils sont très proches des « Lafayette » américains et sont armés de 16 missiles « Polaris A-3 », dont les ogives nucléaires sont de conception britannique. En outre, la Royal Navy a encore en service, en 1976, 20 sous-marins classiques.

• En France, l’expérimentation, en 1963, à Cadarache, d’un réacteur à uranium enrichi fourni par l’usine de Pierrelatte permet la décision de construire un sous-marin à propulsion nucléaire. Sa réalisation est précédée par celle d’un sous-marin expérimental à propulsion classique, le Gymnote (lancé en 1964), armé de 4 tubes verticaux lance-missiles. En 1964, également, le Redoutable, premier sous-marin français à propulsion nucléaire, armé de 16 missiles « MSBS » (portée 2 000 km), est mis sur cale à Cherbourg ; il entre en service en 1971. Déplaçant 7 500 t en surface et 9 000 t en plongée à une vitesse supérieure à 20 nœuds, il est le premier d’une série de 5 sous-marins nucléaires lance-missiles : le Terrible (1973), le Foudroyant (1974), l’Indomptable (1977) et le Tonnant (mis sur cale en 1974). Ces bâtiments, qui constituent la composante navale de la force nationale stratégique, sont dotés chacun de 2 équipages (15 officiers, 120 hommes), qui embarquent par roulement pour des missions de 60 à 90 jours. Ils sont basés à l’île Longue, près de Brest.

Le plan naval, adopté en 1972, a prévu la construction de 20 sous-marins d’attaque. L’Agosta et le Bévéziers, premiers d’une série de 4 sous-marins à propulsion Diesel (1 200 t, 1 740 t en plongée), ont été lancés en 1974 et en 1975. Ils doivent être suivis, à partir de 1980, par des sous-marins à propulsion nucléaire « SNA 72 » d’un déplacement voisin de 3 000 t en plongée. Ces bâtiments sont destinés à relayer les 19 sous-marins d’attaque à propulsion classique type Narval, Aréthuse et Daphné.

A. L. et P. D.

➙ Marine / Mine / Missile.

 M. Laubeuf, les Sous-Marins allemands (Delagrave, 1920). / A. Michelsen, Der U-Bootskrieg, 1914-1918 (Leipzig, 1925 ; trad. fr. la Guerre sous-marine, Payot, 1929). / R. H. Gibson et M. Prendergast, The German Submarine War, 1914-1918 (Londres, 1931 ; trad. fr. Histoire de la guerre sous-marine allemande, 1914-1918, Payot, 1933). / H. Busch, So war der U-Bootskrieg (Bielefeld, 1952 ; 2e éd., 1954 ; trad. fr. Meutes sous-marines, France-Empire, 1953). / M. Hashimoto, les Sous-Marins du Soleil Levant, 1941-1945 (Presses de la Cité, 1955). / K. Dönitz, Zehn Jahre und zwanzig Tage (Bonn, 1958, 2e éd., Francfort, 1963 ; trad. fr. Dix Ans et vingt jours, Plon, 1959). / A. Lepotier, Sous la banquise (France-Empire, 1961). / E. P. Stafford, The Far and the Deep (New York, 1967 ; trad. fr. Au large et au fond. Du U-Boot à Polaris, Éd. maritimes et d’outre-mer, 1971). / H. Le Masson, Du « Nautilus » au « Redoutable ». Histoire critique du sous-marin dans la marine française (Presses de la Cité, 1969). / L. Peillard, Histoire générale de la guerre sous-marine (Laffont, 1970).

sous-traitance

Forme de coopération interentreprises dans laquelle une entreprise* dite « donneuse d’ordres », capable techniquement de produire un objet déterminé, mais ne pouvant ou ne voulant pas se doter de l’équipement nécessaire à sa fabrication ou à son exécution, décide de faire exécuter à sa place, par une ou plusieurs autres entreprises dites « sous-traitantes », tout ou partie d’une commande reçue, en gardant l’entière responsabilité de la production* vis-à-vis du client qui a passé la commande.