somation (suite)
Variations géographiques
Les individus appartenant à la même espèce occupent une aire de dispersion relativement bien délimitée, mais celle-ci n’en présente pas moins des régions qui diffèrent par la nature du sol, l’humidité, la chaleur, la lumière, la nourriture, ce qui fait que les individus d’une espèce donnée présentent des variations en rapport avec les divers milieux géographiques : on parle alors de races géographiques. C’est le cas du Lion, habitant toute l’Afrique, du nord au sud. Le Lion de l’Atlas, de forte stature, possède une longue crinière brun foncé s’étendant sur les flancs, tandis que le Lion du Cap, qui est le plus commun (c’est celui que l’on voit le plus fréquemment dans nos ménageries), est fauve avec une forte crinière, et qu’au centre de l’Afrique le pelage est plus pâle (pelage dit « désertique »), et la crinière à peine marquée.
Accommodats
Outre les variations saisonnières et géographiques, les individus d’une même espèce présentent des modifications structurales et physiologiques en réponse au changement de milieu ou d’habitudes que ces organismes subissent. C’est le cas des plantes amphibies (Polygonum, Sagittaria), dont les feuilles ont une forme différente suivant qu’elles se développent dans l’eau, sur l’eau ou à l’air. Gaston Bonnier, transportant des plantes de plaine en montagne, les a vues prendre l’aspect caractéristique des plantes alpines (diminution de taille, petites feuilles en rosette, vivacité du coloris des fleurs, etc.) et, les ramenant en plaine, il leur a rendu leurs caractères initiaux. De tels accommodats se retrouvent dans le règne animal, telles les callosités bien connues des travailleurs manuels ou les coquilles de Moules, qui sont petites et très épaisses sur les côtes rocheuses de Bretagne, alors qu’elles sont beaucoup plus minces sur les rivages sableux de la mer du Nord (Ostende).
Aberrations
À côté de ces modifications fonctionnelles, on voit apparaître parmi les individus d’une même espèce des anomalies congénitales, ou aberrations, qui cependant ne sont pas héréditaires. C’est ainsi que dans l’espèce humaine des individus naissent manchots sans que cette anomalie de leur développement se renouvelle chez leurs descendants, ou que, chez les Escargots, on rencontre des individus pour lesquels, la torsion s’étant faite en sens inverse, la coquille est senestre au lieu d’être dextre ; or, deux individus senestres accouplés donnent uniquement une descendance normale dextre.
R. H.