Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
S

solvant

Liquide capable de dissoudre une substance, c’est-à-dire de former avec elle un autre liquide parfaitement homogène.


Les produits d’origine pétrolière et pétrochimique sont, après l’eau, les plus utilisés comme solvants et comme diluants. Leur raffinage doit être d’autant plus soigné qu’ils sont, contrairement aux carburants et aux combustibles, destinés à une manipulation directe : un traitement spécial doit leur être appliqué pour éliminer l’odeur, la toxicité et le danger d’explosion ainsi que toute possibilité de colorer ou de contaminer les matériaux avec lesquels ils entreront en contact.


Les solvants pétroliers

Ce sont des essences spéciales tirées directement du pétrole brut par distillation et refractionnement, suivis d’une épuration poussée des éléments indésirables, notamment des composés sulfurés (mercaptans). Ils sont utilisés dans des industries très variées, allant de l’extraction des oléagineux à la fabrication des encres d’imprimerie, des colles et adhésifs, du caoutchouc et des pneus, des polyoléfines et autres plastiques. Ils servent également comme essence à briquet ou pour certains poêles et pour d’innombrables usages divers. Quoique ayant un pouvoir dissolvant particulièrement élevé, les hydrocarbures aromatiques (benzène, toluène, xylènes) contenus dans ces essences doivent être contrôlés de près par suite de leur caractère toxique : par exemple, une teneur aromatique très faible sera imposée s’il y a risque d’intoxication de l’utilisateur, comme avec les adhésifs de collage de revêtement de sols et de parquets. En revanche, une teneur élevée sera autorisée pour des procédés en enceinte close ventilée, comme dans les imprimeries modernes. L’extraction des aromatiques est d’ailleurs un procédé coûteux, qui s’effectue à l’aide d’un solvant de raffinage ou par hydrogénation.

Les solvants pétroliers sont aussi des ingrédients de première importance pour la fabrication des peintures. Le white-spirit, essence lourde distillant entre 140 et 200 °C, avec un point d’inflammabilité supérieur à 30 °C, est utilisé non seulement comme diluant pour rendre moins épaisse et moins visqueuse la peinture à l’huile et faciliter son application, mais aussi comme dissolvant et support des résines et des pigments de coloration.

Il est encore employé sur une grande échelle dans les « teintureries » industrielles et artisanales pour le nettoyage à sec des tissus et des vêtements, mais tend à y être remplacé par les solvants pétrochimiques (trichloréthylène).

La fabrication des encaustiques est un autre débouché pour l’essence de pétrole légère et pour le white-spirit, ce dernier apportant une fonction dissolvante et nettoyante. Bien entendu, comme il s’agit de produits à usage domestique et que certaines cires ménagères peuvent contenir 75 p. 100 de white-spirit évaporable, la teneur en aromatiques du solvant doit être aussi faible que possible.


Les solvants pétrochimiques

Les très nombreux corps de chimie organique utilisés comme solvants forment les trois catégories suivantes :

• les solvants aromatiques, extraits en raffinerie des essences de reformage et de vapocraquage (steam-cracking), tels que le xylène C6H4(CH3)2, excellent solvant pour les laques et les peintures ;

• les solvants oxygénés, obtenus par l’oxygénation d’une oléfine, alcools, cétones, esters, éthers, parmi lesquels figurent l’acétone, bien connue comme dissolvant de vernis à ongle, mais possédant nombre d’autres usages, et la méthyléthylcétone, solvant indispensable au déparaffinage des lubrifiants ;

• les solvants chlorés, dérivés de la chloration de l’éthylène, comme le tétrachlorure de carbone et surtout les chloréthylènes, devenus aujourd’hui les produits de base du nettoyage à sec et du dégraissage des tissus.

Les solvants pétrochimiques trouvent une multitude d’applications diverses pour l’extraction de produits naturels ou synthétiques dans les industries chimique et pharmaceutique.

A.-H. S.

➙ Aromatiques (hydrocarbures) / Essence / Hydrogénation / Peinture / Pétrochimie / Pétrole / Pigment / Polymère pétrochimique / Raffinage / Résine naturelle.

Somalie

État d’Afrique orientale.


Vaste pays (637 657 km2) coiffant la corne orientale africaine, la Somalie est peu peuplée : 2 800 000 habitants selon une estimation de 1970, soit une densité inférieure à 5 habitants au kilomètre carré.


Le milieu naturel

Les conditions physiques sont sévères. Seule la partie sud, à l’embouchure du fleuve Djouba (Juuba), possède une pluviosité annuelle relativement satisfaisante (600 mm). Le reste du pays connaît une aridité très grande : moins de 250 mm de précipitations dans les collines côtières du Nord et la majeure partie des plateaux intérieurs ; à peine 500 mm dans les montagnes du Nord (monts Ogo). La sécheresse générale est due à la trajectoire des vents de mousson : durant l’été boréal, les vents humides de direction nord-est n’influencent que les zones sud-orientales et s’écartent du littoral de l’océan Indien vers le large au nord de Mogadishu (Muqdisho). Quelques pluies adiabatiques, providence des pasteurs nomades, apparaissent sur les reliefs élevés du Nord. Deux périodes de précipitations courtes et irrégulières débutent après le passage au sol de la zone de convergence intertropicale (mai-juin et octobre-novembre), mais le maximum hygrométrique a lieu entre ces deux dates dans la partie sud du pays.

Le relief est composé au sud-est d’une plaine littorale semée de dunes et souvent frangée au large de récifs coralliens. L’obstacle créé par les formations dunaires parallèles à la côte a dévié vers le sud, sur près de 400 km, le cours du fleuve Chébéli (Shabeelee). Cette zone littorale constitue l’extrémité méridionale d’un plateau se relevant vers le nord pour culminer à plus de 2 000 m près d’Erigavo (Ceeriggabo). Un escarpement de faille le limite vers le nord, au pied duquel une mince bande d’un relief bossué de collines court le long du rivage du golfe d’Aden.