Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
S

sionisme (suite)

 S. Levitte, le Sionisme (Éd. des Cahiers juifs, 1936). / A. Bein, Introduction au sionisme (trad. de l’hébreu, Éd. de la Terre retrouvée, 1938). / I. Cohen, le Mouvement sioniste (Éd. de la Terre retrouvée, 1946). / I. Berlin, The Life and Opinions of Moses Hess (Cambridge, 1959). / B. Halpern, The Idea of the Jewish State (Cambridge, 1961). / M. Rodinson, Israël et le refus arabe : 75 ans d’histoire (Éd. du Seuil, 1968). / J. Tsur, la Révolte juive (Plon, 1970).

Siphonophores

Sous-classe de Cnidaires hydrozoaires, comprenant des animaux marins coloniaux, flottant à la surface des mers (Physalie, Vélelle).



Des colonies aux membres très diversifiés

Un Siphonophore est formé d’un ensemble de méduses et de polypes plus ou moins profondément modifiés et disposés sur un axe vertical, ou stolon.

Chez les Calycophores, les plus primitifs, la partie supérieure montre des cloches natatoires, assimilables à des méduses ; chez Diphyes, on compte deux cloches semblables, tandis qu’elles sont inégales chez Abyla ; Muggiæa n’en a qu’une seule, du moins à l’état adulte, alors que Praya en possède plusieurs. Le stolon porte des groupes étages de polypes polymorphes, les cormidies. Chaque cormidie comprend un polype nourricier (gastrozoïde), muni d’un filament pêcheur porteur de cnidocystes urticants, un polype excréteur (cystozoïde), deux polypes reproducteurs, un de chaque sexe (gonozoïdes), et un polype protecteur, aplati en bouclier (aspidozoïde).

Les Physophores, plus évolués, ont, à la place de la cloche supérieure, un flotteur (pneumatophore) rempli d’un mélange d’oxygène et d’azote. Contrairement aux Calycophores, leur stolon ne se rétracte pas dans la cloche supérieure. Longtemps rangés dans les Physophores, les Vélelles et les Porpites forment maintenant un groupe à part : sous un gros flotteur cloisonné en forme de disque s’insèrent des filaments pêcheurs et des gonozoïdes autour d’un gastrozoïde unique et central ; la colonie est assimilable à un organisme dont les polypes différenciés seraient les organes.


Adaptation à la vie pélagique

Les Siphonophores sont répandus dans toutes les mers chaudes. Beaucoup forment d’immenses bancs flottants, entraînés passivement par les courants ou par les vents, si bien qu’en dépit de leur grande taille il convient de les considérer comme des êtres planctoniques ; avec leur flotteur bleu-violet mesurant 4 cm de diamètre et surmonté par une lame triangulaire, les Vélelles simulent de minuscules voiliers couvrant la mer à perte de vue ; l’énorme flotteur des Physalies atteint une trentaine de centimètres de long et se signale par la richesse de ses teintes irisées, surmontant un bouquet de tentacules violacés qui peuvent s’étirer sur plusieurs mètres ; en se contractant, le pneumatophore chasse une partie du gaz qu’il contient par un pore et permet l’immersion temporaire de l’animal. Les petites formes (Abyla, Diphyes) exécutent des mouvements actifs de nage par la contraction de leurs cloches.

Une curieuse adaptation à la vie flottante apparaît chez les Vélelles par la réalisation d’une véritable respiration aérienne : un réseau de trachées ramifiées parcourt les parois du flotteur et puise l’air contenu dans ses chambres annulaires.


Nutrition et action du venin

La plupart des Siphonophores se nourrissent à partir du menu plancton qui les entoure. Les formes de grande taille sont capables de capturer des Poissons à l’aide de leurs filaments pêcheurs, au venin paralysant, puis de les digérer dans leurs gastrozoïdes ; la Physalie est bien connue pour un tel comportement, mais cela n’empêche pas un Téléostéen du genre Nomeus, apparemment immunisé, de vivre en commensal au milieu des tentacules et un autre Poisson (Chætodipterus) de la dévorer.

Le contact des Physalies provoque chez l’Homme des brûlures désagréables et un engourdissement temporaire du membre atteint. L’injection de la toxine extraite des tentacules entraîne une anesthésie rapide des Oiseaux et des Rongeurs utilisés ; c’est d’ailleurs en expérimentant sur le Pigeon qu’en 1901 Paul Portier et Charles Richet s’engagèrent vers la découverte historique du phénomène d’anaphylaxie (sensibilisation rendant la seconde piqûre plus grave).


Reproduction et développement

Chez les Calycophores, les cormidies les plus anciennes se détachent en emportant les gonozoïdes mûrs ; elles subissent diverses modifications morphologiques et ont reçu le nom d’eudoxies ; elles assurent la dissémination de l’espèce ; riches en vitellus, les œufs subissent une segmentation totale et donnent une larve planula, à partir de laquelle se forme une nouvelle colonie. Chez les Physophores, il n’y a pas d’eudoxies ; les produits génitaux sont émis à partir de petites méduses libres. Dans le cas de la Vélelle, les méduses qui se forment sur la colonie sont appelées Discomitra ; en se libérant, elles deviennent des Chrysomitra ; l’œuf qui en dérive donne deux stades larvaires successifs (Conaria, puis Rotaria), à partir desquels s’élabore la colonie adulte.

M. D.

➙ Allergie / Cœlentérés.

 G. Trégouboff et M. Rose, Manuel de planctonologie méditerranéenne (C. N. R. S., 1957 ; 2 vol.).

Siréniens

Ordre de Mammifères exclusivement aquatiques vivant sous les tropiques.


Les Siréniens ont un corps allongé, fusiforme, très effilé vers l’arrière, presque sans poils et terminé par une nageoire caudale bilobée aplatie horizontalement.

La tête est grosse, sphéroïdale, à museau large, court, épais et tronqué, portant deux narines en demi-lune pouvant s’obturer volontairement. La bouche est plutôt petite, les lèvres sont couvertes de très longs poils tactiles, les gencives sont recouvertes de plaques cornées masticatrices, les yeux sont petits ; les Siréniens n’ont pas d’oreilles externes.

Les membres antérieurs ont cinq doigts, souvent sans ongle ; le pouce n’a qu’une seule phalange. Les membres postérieurs ont disparu. La ceinture pelvienne est réduite à quelques stylets osseux.

Les mamelles sont pectorales, et l’utérus est bicorne.

Les Siréniens comprennent trois familles : les Dugongidés (les Dugongs), les Trichéchidés (les Lamantins), les Rhytinidés (les Rhytines).