Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
S

Serpotta (Giacomo) (suite)

De 1687 à 1717, il travaille pour les Dominicains à l’oratoire de Santa Zita, où il énumère dans les bas-reliefs les mystères du rosaire, une des grandes dévotions de l’époque. Le mur du fond présente la composition la plus riche, autour d’un bas-relief de la bataille navale de Lépante, sensée avoir été gagnée grâce à l’invocation de la Vierge du Rosaire. Cette multitude de figures et de tableaux en relief, traités en stuc blanc rehaussé par endroits de dorure, produit un effet de vie intense. Les draperies, les attitudes sont variées à l’infini, sans que cette virtuosité nuise à la profondeur mystique de l’ensemble, qui baigne dans une sorte de joie céleste. Seuls les grands sculpteurs rococo de l’Allemagne du Sud trouveront les mêmes accents de piété heureuse.

L’oratoire de San Lorenzo (1706-1708) comporte une suite de bas-reliefs racontant les vies de saint Laurent et de saint François avec le même goût du détail pittoresque. Sur le mur du fond, le martyre de saint Laurent a curieusement des accents presque néo-classiques. Les statues des Vertus, sur leurs socles, semblent dialoguer avec les putti qui tourbillonnent tout autour. Le dernier de ces oratoires, celui du Rosaire (1720), greffé sur l’église San Domenico, laisse une part à la peinture ; des cadres ovales enferment ici les bas-reliefs et des niches les statues. Mais la fantaisie luxuriante de Serpotta se surpasse et il annonce certaines recherches et certaines libertés du rococo. Parmi ses œuvres marquantes, il convient de citer encore les belles statues de l’église San Francesco d’Assisi de Palerme et, à Agrigente, le grand ensemble du maître-autel de Santo Spirito.

En contemplant la sainte Monique alanguie sur ses nuages à Sant’Agostino de Palerme, on ne peut se retenir d’évoquer la sainte Thérèse du Bernin, dont elle est une transposition. Serpotta a su, dans un style très personnel et grâce à la ductilité du stuc, transmettre à la Sicile* la grande leçon de la sculpture baroque* romaine, dans une œuvre souvent noble, toujours savoureuse et brillante.

F. S.

 G. Carandente, Giacomo Serpotta (Turin, 1967).

serre

Au sens large, bâtiment où l’on conserve les végétaux trop délicats pour pouvoir rester constamment en plein air et ceux dont on veut activer le développement à une température artificielle. Dans un sens plus technique, la « serre » permet de maîtriser les facteurs du développement général de la plante (lumière, chaleur et humidité) et occupe une position fixe, alors que l’abri est susceptible de changer de place (tunnel plastique et serre antiboise).



Éléments statistiques

En horticulture, pour de très nombreuses spécialités (légumes, fleurs, plantes vertes, boutures...), il est fait appel aux serres, de types divers, adaptées aux exigences de chaque culture.

En France, les surfaces occupées par les serres et abris sont constituées de plus de 3 000 ha de véritables serres à charpente métallique, couvertes de châssis équipés de verre martelé, de 2 100 ha d’abris-serres, ou grands tunnels de plastique, et de 16 000 ha de petits abris et tunnels couverts de polyéthylène.


Différents types de serre

Certaines serres sont basses et d’autres très hautes, avec des fermes plus ou moins rapprochées, le plus souvent composées de plusieurs chapelles (de 2 à 5) avec charpente métallique, souvent galvanisée, et possédant tout un équipement intérieur pour assurer le chauffage, l’aération, l’irrigation et la protection contre les fortes chaleurs de l’été. Les dimensions sont variables, en rapport avec les cultures. Ainsi, les cultures maraîchères se contentent de serres basses, alors que la fleur coupée (rosiers) exige des serres hautes.

L’abri (serre ou tunnel), par comparaison avec la serre, est un instrument de travail mobile, capable d’être monté et démonté avec facilité. Il affecte, dans le Midi, la forme d’une serre dite alors « sur piquets » (type antibois) ou celle d’un tunnel de 8,60 m de largeur et 3,40 m de hauteur et souvent de 100 m de longueur, couvert de matière plastique souple armée de fils de Nylon, souvent doubles. Parfois, ces abris sont équipés d’un système de chauffage d’appoint et réservés aux tomates, aux poivrons, aux œillets, aux giroflées, etc.


Conditions de réussite

La serre n’est efficace que si l’utilisateur est en mesure, et quelle que soit la saison, d’agir à sa guise sur les éléments qui contribuent au développement des plantes : lumière, température, eau et gaz carbonique.


La lumière

C’est un facteur important qui a une action directe sur la photosynthèse. Il impose en tout premier l’utilisation maximale de la lumière naturelle, celle du soleil ; ainsi faut-il utiliser des charpentes métalliques qui évitent les ombres et choisir une bonne orientation. Celle-ci devrait varier avec les saisons, ce qui est impossible. Avec l’axe orienté nord-sud, les pentes est et ouest, les cultures auront le maximum de lumière en hiver, et inversement en été. Il faut donc faire varier l’orientation suivant les régions et les cultures. La préférence va aux serres dites « asymétriques », dont le versant sud est plus grand que le versant nord. Il est possible d’équiper les serres de lampes mixtes et d’apporter un supplément de lumière.

Les matériaux de couverture ont également une influence sur la pénétration des rayons lumineux, ce qui est bien souvent à la faveur des matières plastiques. Cependant, pour des raisons économiques, les serres florales utilisent le verre martelé et parfois le polyester ou plastique rigide.


La température

Elle contribue à la création d’un climat artificiel. Aussi faut-il bien capter la chaleur naturelle et réduire les pertes au minimum, ces actions étant sous la dépendance des échanges de l’objet avec le milieu qui l’environne par convection, par conduction et par rayonnement.

L’effet de serre résulte de phénomènes qui se superposent : la perméabilité du verre à la radiation solaire (aux rayons lumineux et calorifiques), l’opacité du verre à la radiation terrestre (à la sortie des rayons calorifiques), à la réduction des échanges d’air entre la serre et l’atmosphère extérieure (convection).