Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

athlétisme (suite)

(Opunake, prov. de Taranaki, 1938). Ce solide athlète néo-zélandais (1,83 m, 80 kg) se présenta aux jeux Olympiques de Rome en 1960 après avoir mis à son actif une bonne performance, certes (1 mn 49 s 2/10 sur 880 yards), mais de là à le considérer comme un des favoris du 800 mètres, il y avait un fossé que personne n’avait osé franchir, d’autant plus que le recordman du monde, le Belge Roger Moens (1 mn 45 s 7/10), était en excellente forme. Snell causa une surprise en s’imposant devant son adversaire en 1 mn 46 s 3/10. En 1962, le 27 janvier, il améliora de 1/10 de seconde, sur une piste en herbe de 352 m, le record du monde du mile d’Herbert Elliott, en 3 mn 54 s 4/10. Une semaine plus tard, il portait le record du monde du 800 mètres à 1 mn 44 s 3/10, et celui du 880 yards à 1 mn 45 s 1/10. Il obtenait le couronnement de sa carrière aux Jeux de Tōkyō en 1964, en s’adjugeant le 800 mètres et le 1 500 mètres.


Emil Zátopek

(Prague 1922). Ce Tchécoslovaque grimaçant en course a eu une influence considérable sur l’évolution de l’entraînement. Il y consacrait plusieurs heures par jour.

Son règne s’étend de 1948 à 1954. Ses succès le conduisirent au grade de colonel dans l’armée. En 1948, aux Jeux de Londres, il enlevait le 10 000 mètres avant de se faire battre par le Belge Gaston Reiff sur le 5 000 mètres. En 1951, le 29 septembre à Stará Boleslav, il dépassait les 20 km dans l’heure (exactement 20,052 km). En 1952, aux jeux Olympiques d’Helsinki, il connaissait le triomphe en s’attribuant le 10 000 mètres en 29 mn 17 s, le 5 000 mètres en 14 mn 6 s 6/10 et le marathon en 2 h 23 mn 3 s. En 1954, il améliorait encore deux records du monde, celui du 5 000 mètres en 13 mn 57 s 2/10 et celui du 10 000 mètres en 28 mn 54 s 2/10, avant de s’effacer devant son jeune rival soviétique, Vladimir Kuts.


Quelques grands champions français


Jean Bouin

(Marseille 1888 - † au champ d’honneur 1914). Il fut le premier grand coureur français, une sorte de précurseur. Il établit en 1911 le premier record du monde du 10 000 mètres en 30 mn 58 s 8/10. En 1912, aux Jeux de Stockholm, il fut battu d’une poitrine, sur le 5 000 mètres, par le Finlandais Hannes Kolehmainen, en 14 mn 36 s 8/10, après une course mémorable. En 1913, il s’attribua le record de l’heure à Stockholm en couvrant 19,021 km, performance qui ne sera améliorée que quinze ans plus tard par Nurmi. Il obtint également trois victoires consécutives dans le « cross des Nations ».


Michel Jazy

(Oignies, Pas-de-Calais, 1936). Il ne redonna pas à la France le record du monde du 1 500 mètres, mais il détint néanmoins cinq records du monde, et le record d’Europe du 1 500 mètres en 3 mn 36 s 3/10. Il ne fut pas champion olympique, mais il enleva deux titres de champion d’Europe : celui du 1 500 mètres à Belgrade en 1962, et celui du 5 000 mètres à Budapest en 1966. Athlète dynamique, Michel Jazy fut à l’origine du renouveau du demi-fond français. Il s’imposa pour la première fois aux Jeux de Rome en 1960, terminant deuxième du 1 500 mètres derrière Elliott. Il détint les records du monde du mile en 3 mn 53 s 6/10, du 2 000 mètres en 4 mn 56 s 2/10, du 3 000 mètres en 7 mn 49 s, des 2 miles en 8 mn 22 s 6/10, ainsi que du relais 4 × 1 500 mètres.

Il battit en 1965, à Helsinki, après une course fantastique, Clarke et Keino sur le 5 000 mètres en 13 mn 27 s 6/10.


Jules Ladoumègue

(Bordeaux 1906 - Paris 1973). Il devait marquer son époque comme l’avait fait juste avant lui Nurmi. Admirablement bâti pour la course à pied (1,74 m pour 62 kg, avec un buste court et de longues jambes), il possédait une foulée étirée, aérienne, élégante, qui enthousiasmait les foules. Il ne fut pourtant pas champion olympique, se laissant surprendre à Amsterdam en 1928 par le Finlandais Harri Larva sur le 1 500 mètres, mais il détint six records du monde : 1 000 mètres en 2 mn 23 s 6/10 ; 3/4 de mile (1 207 m) en 3 mn 0 s 6/10 ; 1 500 mètres en 3 mn 49 s 2/10 ; le mile en 4 mn 9 s 2/10 ; 2 000 yards en 4 mn 52 s ; 2 000 mètres en 5 mn 21 s 8/10. Ladoumègue s’imposait comme l’indiscutable favori du 1 500 mètres des Jeux de Los Angeles en 1932, quand il fut accusé d’« amateurisme marron » et disqualifié au printemps de la même année.


Alain Mimoun

(Le Télagh, Algérie, 1921). Il fut le second d’Emil Zátopek de 1946 à 1956. Il termina en effet derrière le Tchécoslovaque, deuxième du 10 000 mètres des Jeux de Londres en 1948, deuxième du 5 000 mètres et du 10 000 mètres des Jeux d’Helsinki en 1952. Il obtint son heure de gloire et sa revanche à près de trente-six ans aux Jeux de Melbourne, en 1956, en s’attribuant le marathon. Coureur aux cuisses musclées, à la foulée courte et économique, Mimoun a laissé le souvenir d’un athlète courageux, obstiné et persévérant. En 1970, à cinquante ans, il participait encore au championnat de France de cross-country et s’y classait dans les vingt premiers.

Athos (mont)

Montagne de Grèce.



La « Sainte Montagne »

Au nord de la Grèce, la presqu’île de Chalcidique avance trois appendices dans la mer Égée : l’appendice oriental (60 km de long sur 10 km de large) culmine à son extrémité dans le mont Athos (2 033 m). Il y a là un cap difficile à doubler, que Xerxès voulut séparer, par un canal, de la terre ferme.

La majeure partie de cette langue de terre est faite de collines revêtues de la forêt méditerranéenne originelle ; sur le littoral surtout ont été édifiés de hauts monastères fortifiés, dont les bâtiments encadrent une cour où se dresse le katholikon, l’église principale, rouge comme le sang des martyrs (« Donne ton sang et reçois l’Esprit », disent les moines).

Au sud, à la retombée du haut massif de calcaire (et de marbre) blanc, c’est le « désert » rocailleux, où se cachent les ermites, jusque dans les excavations presque inaccessibles des falaises marines.

Au sommet du mont est édifiée une chapelle de la Transfiguration, où l’on allume, le 6 août, un immense feu.