Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
S

Sept Ans (guerre de) (suite)

La fin de la guerre et les traités de Paris et d’Hubertsbourg (1762-63)

L’alliance franco-espagnole ne donne pas les résultats espérés. Les armées de l’Espagne ne peuvent vaincre les Portugais, alliés des Anglais, ni s’emparer de Lisbonne ; par contre, une escadre britannique prend La Havane (août 1762) ; de là, elle menace les Antilles françaises et le Mexique ; une autre obtient la capitulation de Manille (sept. 1762).

Devant ces désastres répétés, devant l’épuisement de l’Autriche, Louis XV se décide à la paix, qui est acceptée en Angleterre en novembre 1762 et ratifiée par le traité de Paris le 10 février 1763. La France cède à l’Angleterre toutes ses possessions en Amérique du Nord, à l’exception des îlots de Saint-Pierre et Miquelon, ainsi qu’une partie de ses Antilles. À la réserve de quelques couloirs sur les côtes de Malabār et de Coromandel, toute l’Inde française passe aux Anglais, ainsi que le Sénégal. Quant à la Louisiane, elle est donnée à l’allié espagnol pour compenser la perte de la Floride, prise par les Anglais.

Parallèlement, un traité est signé entre Frédéric II et Marie-Thérèse à Hubertsbourg le 15 février 1763. Si l’Électeur de Saxe recouvre ses États, Marie-Thérèse perd définitivement la Silésie, qui reste aux mains des Prussiens.

P. P. et P. R.

➙ Canada / Empire britannique / Empire colonial français / Frédéric II le Grand / Inde / Louis XV / Marie-Thérèse / Pitt.

 R. Waddington, la Guerre de Sept Ans (Firmin-Didot, 1899-1914 ; 5 vol.). / J. S. Corbett, England in the Seven Years War (Londres, 1907 ; 2 vol.).

septicémie

Décharge dans le sang, unique ou répétée, de germes microbiens à partir d’un foyer infectieux.


Les décharges bactériennes des septicémies s’accompagnent ou non de frissons ; elles sont greffées sur un état infectieux souvent sévère, avec altération habituellement importante de l’état général.

On distingue classiquement la septicémie de la bactériémie : au cours de celle-ci, la décharge de germes dans la circulation est habituellement unique, et surtout il n’y a pas de foyer organisé. Mais cette distinction est souvent arbitraire.


Formes cliniques

Il existe trois types de septicémie.
1. Le foyer responsable peut être veineux : une infection locale se propage à une veine, entraînant une thrombophlébite septique. C’est le cas des septicémies à Staphylocoques, à Bactéries Gram négatives, anaérobies (v. veine).
2. Un foyer endocarditique (sur une valve cardiaque ou une malformation congénitale) est à l’origine des endocardites lentes.
3. Un foyer lymphatique est en cause dans la typhoïde*, qui est une forme de septicémie.

• Les septicémies par thrombophlébite septique (infection partant d’une veine) ont un tableau général commun, avec des caractères particuliers liés au germe. Le syndrome septicémique associe une élévation thermique importante, avec des frissons lors des pics de température, une altération importante de l’état général, des troubles digestifs. L’interrogatoire et l’examen vont rechercher la porte d’entrée de la septicémie : plaie cutanée, infection urinaire ; mais l’infection peut être consécutive à un avortement provoqué, à une complication de la chirurgie digestive, osseuse ou cardiaque. L’examen recherche également des localisations- de la septicémie : cutanées, pulmonaires, hépatiques, méningées, cardiaques, qui en font toute la gravité. Dès le diagnostic évoqué, des hémocultures sont demandées, qui permettent d’isoler la Bactérie responsable, d’en tester la sensibilité aux antibiotiques pour choisir le traitement bactéricide le mieux adapté. L’antibiothérapie est prescrite dès les prélèvements bactériologiques effectués. Son efficacité est jugée sur la courbe de température, l’amélioration de l’état général, la négativation des hémocultures. Des complications peuvent survenir : localisations secondaires pulmonaires (Staphylocoques), cutanées, mais surtout cérébroméningées ou endocarditiques, redoutables. Le choc infectieux s’observe essentiellement dans les septicémies à germes Gram négatifs ou les septicémies à germes anaérobies, ces dernières s’accompagnant également très souvent d’une hémolyse majeure (destruction des hématies, notamment dans les septicémies à perfringens après avortement). Choc et hémolyse nécessitent des traitements particuliers d’urgence (remplissage, exsanguino-transfusion). L’évolution des septicémies peut être rapidement favorable. En cas d’échec du traitement médical, il est parfois nécessaire de modifier le traitement antibiotique ou de lui associer un traitement chirurgical du foyer veineux ou de foyers secondaires inaccessibles aux antibiotiques. Le traitement sera de toute façon prolongé pour éviter rechute ou passage à la chronicité.

• Les septicémies endocarditiques sont des septicémies chroniques dont l’évolution lente était inéluctablement fatale avant les antibiotiques. La porte d’entrée du germe (qui est presque toujours le Streptocoque* [maladie d’Osier]) peut être une plaie infectée minime ; le germe passe dans le sang au cours d’une bactériémie qui peut être très brève, puis il se greffe sur la lésion valvulaire cardiaque, où il constitue le foyer infectieux qui réensemencera en permanence le sang.

• La fièvre typhoïde* est une forme particulière, mais typique, de septicémie.


Diagnostic

Le diagnostic de l’état septicémique se pose avec les états fébriles aigus ou subaigus (paludisme, tuberculose, infection virale, hémopathies, etc.), mais les circonstances de survenue, la positivité des hémocultures permettent un diagnostic de certitude.