Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

athlétisme (suite)

Départ et arrivée

Pour le départ, trois commandements sont donnés par le starter :
— « À vos marques. »
— « Prêts ? »
— Coup de pistolet.

Le starter libère les coureurs à l’aide d’un pistolet, et les rappelle par un deuxième coup rapide, s’il juge qu’il y a eu irrégularité.

Tout athlète provoquant deux faux départs est mis hors course.

Depuis 1934, les coureurs peuvent employer les cales de départ, ou « starting blocks », fixées sur la piste. Les pieds du coureur accroupi prennent appui sur deux plans inclinés. Celui-ci obtient ainsi une poussée parfaite au moment où il s’élance.

On a calculé que l’utilisation de ces cales octroyait un gain de 0,033 s. On ne s’en sert que jusqu’au 800 m.

Avant l’apparition de ces instruments, l’athlète creusait lui-même deux traces dans la cendrée, à l’aide d’une pelle, ce qui est impossible de nos jours avec les pistes en matière synthétique (Tartan, Rubcor ou autres).

L’arrivée est matérialisée sur le sol par une ligne droite tracée perpendiculairement à la piste. Un fil de laine est tendu à 1,20 m du sol.

Le vainqueur est celui dont une partie quelconque du torse atteint en premier la ligne d’arrivée. La tête ou l’un des membres ne compte pas.

La marche

La marche figure au programme des épreuves d’athlétisme des jeux Olympiques.

A priori, elle semble être l’exercice le plus naturel qui soit. Pourtant, la marche athlétique, utilisée dans les compétitions, est rigoureusement réglementée. C’est « une progression exécutée pas à pas et d’une façon telle qu’un contact ininterrompu soit maintenu avec le sol ».

Elle est dite « marche en extension ». Elle entraîne un déhanchement assez athlétique. Il arrive souvent que les spécialistes, voulant augmenter l’allure, soient tentés, sans s’en rendre compte, de se rapprocher de la course. Il est parfois difficile, même pour un juge, de se prononcer sur l’irrégularité de la marche.

Ces épreuves ont leur véritable raison d’être sur des distances supérieures au marathon (42,195 km), limite de la course. Le 50 kilomètres a été adopté aux jeux Olympiques en 1932. Il existe des épreuves de grand fond : Strasbourg-Paris, qui dépasse 500 km. En 1953, Gilbert Roger a couvert les 515 km du parcours en 66 h 50 mn, soit à la moyenne de près de 8 km à l’heure.

Le cross-country

Le cross-country, ou course à travers la campagne, se pratique en hiver. Il est réservé surtout aux coureurs de demi-fond et de fond.

Les uns s’y adonnent sans beaucoup d’ambition, l’utilisant comme un moyen pratique de préparation en vue des compétitions d’été ; les autres essaient de briller dans les championnats nationaux, et surtout dans le « cross des Nations », épreuve annuelle, véritable championnat d’Europe officieux. Au début, cette compétition opposait uniquement les quatre pays britanniques (Angleterre, pays de Galles, Écosse et Irlande). La France fut admise à y participer à partir de 1907. Aujourd’hui, le nombre des pays n’est pas limité.

Le cross-country figura un temps au programme des jeux Olympiques (en 1912, 1920 et 1924) ; on le supprima à la suite d’accidents graves dus à la chaleur. Les courses importantes ont lieu le plus souvent sur des hippodromes. Les Anglais ont une autre conception de ces épreuves. Celles-ci sont tracées à travers champs et bois, sans que soient retirés les obstacles naturels de toutes sortes qui peuvent s’y trouver. Épreuves de masse, les courses de cross-country permettent parfois de découvrir des talents nouveaux. Elles servent en tout cas la propagande pour l’athlétisme.


Les courses d’obstacles

Le 3 000 mètres steeple peut être considéré comme une épreuve de demi-fond. Les spécialistes se recrutent d’ailleurs parmi les coureurs de 1 500 mètres et de 5 000 mètres. Tous ne réussissent d’ailleurs pas. Le franchissement des obstacles, provoquant un changement de rythme, en décourage beaucoup.

Les coureurs ont à enjamber 28 fois une barrière de 0,914 m et 7 fois une fosse emplie d’eau de 3,66 m de large et 0,76 m de profondeur, située au pied d’un mur qui la précède, haut lui-même de 0,914 m et sur lequel les coureurs peuvent prendre appui. C’est la rivière.

Sur 110 mètres, 200 mètres et 400 mètres haies, le nombre des obstacles est de 10. Leur hauteur et la longueur des intervalles varient selon la distance.

Sur 110 mètres haies, couru en ligne droite, les obstacles mesurent 1,067 m. La première haie est située 13,72 m après le départ, et 14,02 m séparent la dernière de l’arrivée. Les intervalles entre chaque haie sont de 9,14 m. Avant d’aborder la première, les spécialistes comptent 7 à 9 foulées, et 3 entre les autres. Le renversement des haies n’entraîne pas la disqualification du coureur. Ces haies sont métalliques et pèsent 10 kg. Jusqu’en 1932, elles étaient en bois ; un coureur qui en avait culbuté plus de 3 n’était pas classé.

Au 200 mètres haies, les obstacles mesurent 0,76 m ; 18,29 m séparent le départ de la première haie, et 17,10 m la dernière de l’arrivée. Les intervalles sont de 18,29 m. Au 400 mètres haies, les obstacles mesurent 0,914 m ; 45 m séparent le départ de la première haie, et 40 m la dernière de l’arrivée. Les intervalles sont de 35 m. Les coureurs adoptent le rythme de 17, 15 ou 13 foulées entre les obstacles.


Les concours


Les sauts

• Hauteur. Il s’agit de franchir une latte de bois de forme triangulaire ne pesant pas plus de 2 kg et reposant sur des taquets mobiles se faisant face, et fixés à des montants éloignés de 3,66 m au moins et de 4,02 m au plus.

Le terrain comprend, avant le plan vertical constitué par la barre et les montants, une zone où le sauteur peut prendre son élan sous tous les angles selon sa convenance, et, après le plan vertical, une aire de réception surélevée et garnie de matières souples, plastiques, pour amortir la chute.

Les concurrents ont droit à trois essais à chacune des hauteurs proposées. Ils sont éliminés lorsqu’ils manquent trois essais consécutifs. Chaque fois qu’un concurrent dépasse d’une manière ou d’une autre le plan vertical défini il y a essai.

En cas d’égalité, la victoire revient à l’athlète qui a effectué le moins d’essais à la hauteur précédente. Si les concurrents ne peuvent être départagés ainsi, on donne l’avantage à celui qui a manqué le moins de sauts sur l’ensemble de la compétition. Si l’égalité subsiste toujours, on a recours au barrage.

Le style de cette spécialité est en perpétuelle évolution. Il a permis des améliorations notables dans les performances, selon que le règlement permettait d’aborder la barre avec la tête en premier ou exigeait qu’elle soit tout d’abord attaquée par un membre inférieur.

Il y eut tout d’abord les styles où le sauteur se trouvait en position assise au moment du franchissement de la barre : ciseau simple, double ciseau, retournement à l’intérieur.

Puis les styles où le sauteur franchissait la barre, le corps parallèle à celle-ci : rouleau californien ou costal, rouleau ventral. On pratique aujourd’hui les sauts plongeants. Le Suédois Bengt Nilsson perfectionna le premier le rouleau ventral, qui fut encore amélioré par les Soviétiques.

Aux jeux Olympiques de Mexico, en 1968, on vit apparaître le « Fosbury flop », illustré par l’Américain Richard Fosbury, qui enleva le titre olympique avec 2,24 m. Le sauteur attaque la barre avec la nuque en premier, et se trouve sur le dos au moment du passage.

En 1957, les Soviétiques avaient imaginé pour le pied d’appel une semelle en caoutchouc très épaisse, constituant une espèce de petit tremplin. Depuis, le règlement a limité à 12,5 mm l’épaisseur des semelles.