Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
S

sein (suite)

• Incision avec ou sans exérèse partielle. Cette incision peut être pratiquée à l’occasion d’un abcès à drainer ou d’une tumeur que l’on désire prélever. Elle peut être directe, en regard de la lésion, ou située de façon que la cicatrice respecte l’esthétique. Deux sièges sont pour cela possibles : périaréolaire (à la limite de l’aréole) en demi-circonférence, ou dans le sillon sous-mammaire menant à la face postérieure de la glande, que l’on décolle du muscle grand pectoral.

• Exérèse mammaire totale. Elle n’est guère pratiquée que pour des tumeurs. Il peut s’agir d’une mammectomie ou mastectomie simple ou d’une mammectomie élargie, c’est-à-dire emportant aussi des éléments voisins. La plus répandue de ces opérations élargies porte le nom de Halsted, du nom de William Stewart Halsted, chirurgien de Baltimore (1852-1922) qui le premier prôna cette opération pour les cancers du sein. Elle enlève, avec la glande mammaire, la peau et le tissu celluleux voisin, les ganglions axillaires et les muscles pectoraux.

• Opérations plastiques. Ce sont des opérations de modelage esthétique des seins. Indiquées en cas d’hypertrophie ou de ptôse, elles comportent la résection de la glande ou de la peau excédentaire et la transposition du mamelon à un niveau supérieur. La résection glandulaire s’accompagne d’un modelage destiné à créer symétriquement la proéminence souhaitée. La résection cutanée se fait aux dépens de la partie inférieure de façon à localiser au maximum les cicatrices dans le sillon sous-mammaire. En cas d’hypotrophie mammaire, on utilise surtout les implants rétro-mammaires de matériel prothétique. Les plus couramment utilisés sont en silicone.

Autres thérapeutiques

Le traitement des affections mammaires, surtout des cancers, peut bénéficier d’autres moyens thérapeutiques : radiothérapie, chimiothérapie, immunothérapie et hormonothérapie destinée à freiner les sécrétions d’hormones sexuelles, celle-ci pouvant, à la limite, être obtenue par la destruction du lobe antérieur de l’hypophyse.

J. T.

➙ Allaitement / Cancer / Lait.

 C. Gros, les Maladies du sein (Masson, 1963). / J. Hayward, Hormones and Human Breast Cancer. An Account of 15 Years Study (Berlin, 1970). / Le Sein (Éd. de l’Homme, Montréal, 1970).

Seine (la)

Fleuve de France ; 776 km.



Le fleuve

La Seine est un fleuve aux dimensions relativement modestes. Elle prend sa source sur des hauts plateaux bourguignons, dits plateau de Langres (471 m d’altitude). Pendant une vingtaine de kilomètres, elle se réduit à un simple ruisseau. Puis, suivant une direction S.-E. - N.-O., parallèle à celles de l’Yonne, de l’Aube et de la Marne, la vallée s’encaisse assez profondément dans les plateaux calcaires et traverse les campagnes humides du Châtillonnais. La vallée s’infléchit vers le S.-O., après le confluent avec l’Aube, puis la Seine pénètre dans les terrains tertiaires du centre du Bassin parisien après avoir reçu l’Yonne. La rivière a pris alors quelque ampleur, débitant 75 m3/s avant le confluent de l’Yonne, qui apporte 100 m3/s. Mais la pente devient de plus en plus faible, l’altitude du fond de vallée passant, de 100 m à Troyes, à 50 m à Montereau et à 20 m aux Mureaux. Le centre de la cuvette parisienne est un lieu de convergence hydrographique ; de part et d’autre de Paris, la Seine reçoit ses plus grands affluents, la Marne et l’Oise. En Normandie, la pente devient presque nulle, l’altitude étant inférieure à 10 m après Gaillon. Le fleuve, épanoui, débite en moyenne 500 m3/s à son embouchure, alors qu’il ne reçoit plus que l’Eure comme affluent important. Une large vallée qui dessine d’amples méandres s’encaisse d’une centaine de mètres dans les plateaux crayeux de Haute-Normandie. Dans l’estuaire se mêlent les eaux du fleuve et de la Manche. La marée se fait nettement sentir jusqu’à Rouen, provoquant aux équinoxes le phénomène du mascaret, maintenant très atténué.

Le régime bénéficie d’une réputation de grande régularité. À l’exception de l’Yonne, qui appartient au domaine montagnard (prenant sa source à plus de 700 m dans le Morvan), tous les affluents et la Seine elle-même participent du régime pluvial océanique, caractérisé par des hautes eaux de saison froide, particulièrement en janvier-février, et un étiage d’été (juillet-août-septembre). Mais les écarts restent faibles entre les extrêmes, sauf après le confluent de l’Yonne, au régime plus contrasté. Cependant, la Seine ne se trouve pas à l’abri, deux ou trois fois par siècle, de grandes inondations catastrophiques où les débits s’enflent brusquement à plus de 2 000 m3/s avec la conjonction, après de longues pluies, des crues de l’Yonne, de la Seine et de la Marne grossie par les Morins. Paris, lieu de convergence, se trouve alors particulièrement menacé. Toutefois, la maîtrise de la prévision et les travaux de régularisation (réservoirs Seine et Marne) tendent à atténuer ces inconvénients.


La voie d’eau

Des quatre grands fleuves français, la Seine est le moins puissant ; sa longueur et la surface de son bassin (78 650 km2) sont nettement inférieures à celles de la Loire et du Rhône, dépassant cependant celles de la Garonne. La Seine n’en reste pas moins l’artère fluviale la plus active. Son réseau offre 541 km de voie navigable sur le fleuve et 128 km sur les canaux annexes, auxquels s’ajoutent 415 km d’artère fluviale et 750 km de canaux de liaison avec le réseau navigable du Nord et de l’Est.

Jusqu’à Montereau, l’activité de la navigation fluviale reste très réduite, les travaux d’aménagement étant très insuffisants. Vers l’est, le réseau de la Seine est certes relié à ceux de l’Est par le canal de Bourgogne, à la Loire par le canal de Briare. Mais tous ces ouvrages, coupés par de nombreuses écluses et limités par des gabarits inférieurs à 350 t, sont inadaptés à la navigation de type européen. Ainsi, le réseau amont de la Seine constitue-t-il une sorte de cul-de-sac qui handicape très lourdement l’ensemble du dispositif régional.