Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
S

séchage des bois massifs (suite)

• Procédés dérivant du séchage classique. Dans certains types de séchoirs, on peut utiliser des températures supérieures à 100 °C (séchage à « haute température »). La durée est alors fortement diminuée, mais ce procédé ne convient que pour certaines essences et présente des inconvénients : coloration des bois, difficulté d’obtenir une bonne homogénéité de séchage, etc. Dans d’autres types de séchoirs, utilisant des températures de 40 à 80 °C, on peut accroître la vitesse de l’air non pas en augmentant la vitesse des ventilateurs, mais en soumettant le bois à une rotation rapide (séchoir à centrifugation).

• Séchage par le vide. Le vide peut être utilisé, mais la difficulté consiste à fournir de la chaleur au bois : on le soumet à des cycles successifs de réchauffage et de vide, ou bien on lui transmet de la chaleur par l’interposition de plaques chauffantes entre les planches. Le résultat est intéressant pour certaines essences, mais, en général, le manque d’homogénéité de séchage ne permet l’emploi de ce procédé que pour de faibles quantités de bois.

• Séchage par haute fréquence. En plaçant le bois entre les plaques d’un condensateur dans un circuit haute fréquence, on peut le réchauffer très rapidement à 100 °C. Ce procédé se réalise dans un tunnel à l’intérieur duquel circule un tapis métallique sur lequel sont placés les bois et qui forme l’une des plaques du condensateur. Des plaques métalliques fixées à des distances variables au-dessus des bois constituent la seconde plaque du condensateur. Coûteux, ce procédé, qui sèche rapidement certaines essences seulement, est actuellement utilisé pour les bois épais d’une assez grande valeur (cas de formes de chaussures).

• Séchages divers. Des procédés réalisés dans des autoclaves utilisent des liquides ou des vapeurs organiques dont le point d’ébullition est supérieur à 100 °C. Ils sont particulièrement intéressants pour le séchage de bois qui doivent être imprégnés de produits divers dans un autoclave ; les deux opérations sont faites ainsi successivement dans le même appareillage, comme c’est le cas du procédé Boulton, utilisé pour le séchage et le créosotage des traverses de chemin de fer.

A. V.

➙ Amélioration des bois / Bois / Contre-plaqué / Étuvage.

 F. Kollmann, Technologie des Holzes und der Holzwerkstoffe (Munich, 1951-1955 ; 2 vol.). / W. C. Stevens et G. H. Pratt, Kiln Operator’s Handbook (Londres, 1952). / A. Villière, le Séchage des bois (Dunod, 1966).

Secondaire

Division des temps géologiques.



Généralités

L’ère secondaire se situe, comme son nom l’indique, entre le Primaire et le Tertiaire. Elle représente une durée d’environ 160 MA (MA = millions d’années), soit de – 225 MA à – 65 MA. Cette durée n’équivaut même pas à la moitié de celle de l’ère primaire, et ne correspond qu’à une faible partie des temps fossilifères ; elle n’est cependant pas négligeable par rapport au Tertiaire ou au Quaternaire, beaucoup plus courts.

Le Secondaire se subdivise en trois grands systèmes géologiques :
— Trias, de – 225 MA à – 190 MA (durée, 35 MA) ;
— Jurassique, de – 190 MA à 135 MA (durée, 55 MA) ;
— Crétacé, de – 135 MA à – 65 MA (durée, 70 MA).

Cette ère a longtemps été considérée comme une période de calme tectonique, un temps de rémission dans l’histoire du globe entre l’orogenèse hercynienne, dont l’achèvement coïncide avec la fin du Primaire, et l’orogenèse alpine, dont le paroxysme est classiquement daté du Tertiaire. À cette idée, actuellement remise en cause, se superpose la notion d’une ère facile à individualiser paléontologiquement : on évoque immédiatement à son propos l’ère des Reptiles* géants et des Ammonites*.

C’est à juste titre que ce type d’individualisation paléontologique doit être mis en avant pour définir le Secondaire, et c’est ce qui explique son emploi indiscuté depuis près de deux siècles. En effet, les subdivisions des temps géologiques ne peuvent pas être fondées sur des manifestations tectoniques, qui ne sont pas nécessairement synchrones. À défaut des datations dites « absolues » (mesures radiochronologiques), les arguments paléontologiques fournis par les fossiles sont les meilleurs. On comprendra alors l’utilisation fréquemment concurrentielle et parfois prédominante (dans les pays non francophones) du terme synonyme mésozoïque, qui a l’intérêt de montrer la position des temps secondaires par rapport à l’histoire de la vie sur la Terre (du grec mesos, moyen, et zôon, être vivant). Ce terme ne signifie pas que l’on soit alors au « milieu » de cette histoire des êtres vivants, puisqu’il y a au début du Secondaire 600 MA que des groupes d’organismes importants sont développés, et qu’à la fin de l’ère il n’y a plus que 60 MA pour qu’apparaisse l’Homme. Le terme mésozoïque indique bien que le Secondaire représente une espèce de « Moyen Âge » dans l’histoire de la vie, histoire dont le Paléozoïque (Primaire) serait l’« Antiquité » et dont le Cénozoïque (Tertiaire et Quaternaire) recouvrirait les « Temps modernes et l’époque contemporaine ».

Les terrains secondaires ont été depuis longtemps scrutés par les paléontologistes, les stratigraphes. Les coupures déjà anciennes, Trias, Jurassique, Crétacé, reflètent des travaux effectués en Europe (Jura, formation de la craie). Il en va de même des subdivisions encore plus fines : la notion d’étage géologique a acquis ses lettres de noblesse à partir de terrains du Jurassique ou du Crétacé pris comme stratotypes (Sinémurien de Semur, Bajocien de Bayeux, Albien de l’Aube, Cénomanien du Maine, Turonien de Tours sont quelques exemples).

Cela repose en grande partie sur la valeur stratigraphique des Ammonites, organismes sans la connaissance desquels il n’est pas possible d’étudier correctement et de dater les terrains secondaires. Ces Céphalopodes sont des espèces pélagiques dont les coquilles sont facilement transportables par flottaison et peuvent être répandues dans une large aire, et qui sont donc indépendantes du faciès des dépôts où on les recueille ; par ailleurs, elles présentent des mutations successives assez nettes. Cela a permis de définir une série de biozones, bases de toute subdivision biostratigraphique, en considérant l’extension dans le temps d’une espèce ou d’un genre donné, ou, pour une meilleure précision, d’une association caractéristique de genres ou d’espèces.

Le Secondaire n’est cependant pas à examiner et à définir du seul point de vue paléontologique.