Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
S

scénaristes (suite)

scénariste, journaliste, écrivain et metteur en scène américain (Wapakoneta, Ohio, 1895 - Hollywood 1960). D’abord journaliste, il aborda le cinéma au début du parlant et s’illustra comme scénariste de nombreux films, parmi lesquels il convient de citer ceux de John Ford (la Patrouille perdue, 1934 [cosc.] ; Steamboat round the Bend, 1935 [cosc.] ; le Mouchard, 1935 ; la Chevauchée fantastique, 1939 ; Dieu est mort, 1947), d’Howard Hawks (l’Impossible M. Bébé, 1938 [cosc.] ; Air Force, 1943), de René Clair (C’est arrivé demain, 1944 [cosc./codi.]), de Fritz Lang (la Rue rouge, 1945), d’Elia Kazan (l’Héritage de la chair, 1949), de George Cukor (la Diablesse en collant rose, 1960 [cosc.]).


Harold Pinter,

scénariste et écrivain britannique (Londres 1930) [v. l’article]. Auteur dramatique, il eut une forte influence sur certains metteurs en scène de cinéma en leur offrant des scénarios remarquables comme The Servant (1963), Accident (1966) et le Messager (1971), tous trois tournés par Joseph Losey, ou le Mangeur de citrouille (Jack Clayton, 1964). En 1973, il signa son premier essai de réalisateur : Butley.


Jacques Prévert,

scénariste, poète et parolier français (Neuilly-sur-Seine 1900). Poète, alliant la virtuosité de l’image-surprise à la gouaille populaire (Paroles, 1948 ; Spectacle, 1951 ; la Pluie et le beau temps, 1955 ; Fatras, 1966), il fut, comme scénariste, le véritable chef de file de l’école réaliste poétique française des années 1930-1940 : L’affaire est dans le sac (Pierre Prévert, 1932), Ciboulette (Claude Autant-Lara, 1933 [coad./di.]), le Crime de Monsieur Lange (Jean Renoir, 1935 [coad./di.]), Drôle de drame (Marcel Carné, 1937), Quai des brumes (M. Carné, 1938), les Disparus de Saint-Agil (Christian-Jaque, 1938 [cosc.]), Remorques (Jean Grémillon, 1940 [coad.]), Le jour se lève (M. Carné, 1939 [di.]), les Visiteurs du soir (M. Carné, 1942 [cosc./codi.]), Lumière d’été (J. Grémillon, 1943 [cosc./codi.]), les Enfants du paradis (M. Carné, 1944), la Marie du port (M. Carné, 1949 [cosc./codi.]).


Charles Spaak,

scénariste et écrivain belge (Bruxelles 1903 - Nice 1975). Il collabora notamment à plusieurs films de Jacques Feyder (les Nouveaux Messieurs, 1929 ; Pension Mimosas, 1934 [cosc./di.], la Kermesse héroïque, 1935 [cosc.]) ; de Julien Duvivier (la Bandera, 1935 [codi.], la Belle Équipe, 1936 [cosc.]) ; de Jean Renoir (les Bas-Fonds, 1936 [coad./codi.], la Grande Illusion, 1937 [codi.]) ; de Robert Siodmak (Mollenard, 1938 [cosc.]) ; de Jean Grémillon (l’Étrange Monsieur Victor, 1938 [ad./cosc], Le ciel est à vous, 1943 [cosc.]) ; d’André Cayatte (Nous sommes tous des assassins, 1952) ; de Marcel Carné (Thérèse Raquin, 1953 [codi.]) ; de Philippe de Broca (Cartouche, 1962 [cosc.]).


Dalton Trumbo,

scénariste, écrivain et metteur en scène américain (Montrose, Colorado, 1905 - Los Angeles 1976). Il débuta en 1937 dans le cinéma, fut écarté d’Hollywood pour avoir été placé sur la liste noire de la Commission d’enquête des activités antiaméricaines à l’époque du sénateur McCarthy et écrivit dès lors sous divers pseudonymes. Parmi ses scénarios : 30 Secondes sur Tōkyō (Mervyn Le Roy, 1944), Exodus (Otto Preminger, 1960), Spartacus (Stanley Kubrick, 1960), Seuls sont les indomptés (David Miller, 1962), le Chevalier des sables (Vincente Minnelli, 1956 [cosc.]), l’Homme de Kiev (John Frankenheimer, 1968), Papillon (Franklin Schaffner, 1973 [cosc.]). Il mit en scène lui-même en 1971 Johnny got his Gun (Johnny s’en va-t-en guerre) d’après son propre roman.


Michael Wilson,

scénariste et écrivain américain (McAlester, Oklahoma, 1914). Il fut, comme D. Trumbo, victime de la « chasse aux sorcières » au début des années 1950. Parmi les films auxquels il collabora, citons : Une place au soleil (George Stevens, 1951 [cosc.]), le Sel de la terre (Herbert Biberman, 1953), le Pont de la rivière Kwai (David Lean, 1957 [cosc.]), Lawrence d’Arabie (D. Lean, 1962 [cosc.]), la Planète des singes (Franklin Schaffner, 1968).


Yoda Yoshikata,

scénariste japonais (Kyōto 1909). Il fut le compagnon de route de Mizoguchi Kenji, pour qui il a écrit la plupart de ses scénarios à partir de 1936, notamment les Sœurs de Gion, 1936 ; la Vie de O’Haru femme galante, 1952 ; les Contes de la Lune vague après la pluie, 1953 ; l’Intendant Sanshō, 1954 ; les Amants crucifiés, 1954 ; le Héros sacrilège, 1955 ; la Rue de la honte, 1956.


Cesare Zavattini,

scénariste, journaliste et écrivain italien (Luzzara, Émilie, 1902). Il fut le grand scénariste du mouvement néo-réaliste italien, travaillant en étroite collaboration avec Vittorio De Sica pour Sciuscia, 1946 ; le Voleur de bicyclette, 1948 ; Miracle à Milan, 1950 ; Umberto D, 1952 (scénarios originaux) ; puis l’Or de Naples, 1954 ; le Toit 1956 ; La Ciociara, 1960 ; Hier, aujourd’hui et demain, 1963. On retrouve aussi son nom au générique de Au-delà des grilles (R. Clément, 1948), Dimanche d’août (Luciano Emmer, 1949), le Manteau (Alberto Lattuada, 1952), Onze heures sonnaient (Giuseppe De Santis, 1951 [scénario original]), Bellissima (L. Visconti, 1951 [scénario original]).

J. L. P.

sceptiques (les)

Philosophes grecs.



La mise en question des sources

Le nom vient d’un mot grec signifiant examen. L’essentiel de la doctrine des sceptiques est donc moins, comme l’ont parfois cru les Modernes, un esprit hésitant, timoré ou complètement négateur que l’interdiction de toute position tranchée, jusques et y compris celle qui consisterait à affirmer que nous ne savons qu’une seule chose, c’est que nous ne savon rien... Les sceptiques eux-mêmes se qualifièrent de zététiques, c’est-à-dire de chercheurs ; d’éphectiques, c’est-à-dire d’hommes qui pratiquent la suspension du jugement ; d’aporétiques, ou philosophes de l’embarras et de l’issue non trouvée.

Les sources relatives au scepticisme ancien sont extrêmement tardives, la doctrine n’en ayant été connue et fixée que cinq siècles plus tard. Nous connaissons le scepticisme grec principalement par Sextus Empiricus, par Diogène Laërce (dans le livre IX de ses Vies) et par Eusèbe* de Césarée (Préparation évangélique, XIV, 18).