scaphandre (suite)
Un autre effet de la pression est dû à la dissolution des gaz sous pression dans l’organisme. Cette dissolution est plus ou moins rapide suivant les tissus : os, graisse, muscles, moelles, mais, au bout d’un certain temps de séjour (de 12 à 24 h), on arrive à la saturation. Lors de la remontée, la pression des gaz respires diminue et le processus inverse se produit, les gaz diffusent des tissus vers le sang, du sang vers les alvéoles pulmonaires et de là à l’extérieur. Si la décompression est trop rapide, on risque des accidents dus à des embolies gazeuses vasculaires ou tissulaires. Il faut donc remonter lentement et selon un protocole précis, par exemple par paliers. En cas de remontée rapide accidentelle, il importe de recomprimer le scaphandrier ; c’est pourquoi il est recommandé de disposer de caissons de recompression lors de plongées profondes. Depuis Haldane, il existe des tables de plongée et des tables de décompression qui sont calculées par les différentes marines. En France, c’est le Groupe d’études et de recherches sous-marines (G. E. R. S.) qui est chargé de ces questions, comme de l’étude et de la mise au point des équipements de plongée pour la Marine nationale.
Pour les plongées profondes, le temps de décompression est important, et le rendement du scaphandrier, c’est-à-dire le rapport du temps de séjour au fond (donc du temps de travail) au temps total passé pour descendre, travailler et remonter, est très faible pour ce qu’on appelle les plongées d’intervention. Or, on a constaté la possibilité de faire vivre des hommes à des pressions très largement supérieures à la normale pendant des jours, voire des semaines, sans dommage pour leur organisme, sous réserve de respecter impérativement certaines précautions. Aussi tend-on à organiser des plongées à saturation.
L’exploitation des océans a commencé. Le rôle des scaphandriers est devenu de plus en plus important et étendu et ils sont maintenant océanautes. La plongée, qui reste encore, pour les faibles profondeurs, un sport et un plaisir, devient une tâche industrielle. La plongée simulée en caisson sous contrôle médical ou la plongée en mer sont l’objet d’études dans tous les pays. Les records de profondeur atteinte dépassent 600 m. Le milieu hostile est vaincu, mais les moyens technologiques qu’on doit mettre en œuvre à cet effet sont considérables.
E. G.
➙ Archéologie / Barotraumatisme / Gaz inertes / Océanographie et océanologie / Oxygène / Pression / Respiration.
Ministère des Armées, Instruction sur la plongée en scaphandre à l’air (Impr. nat., 1956). / La Plongée (Arthaud, 1961). / W. Penzias et M. W. Goodman, Man beneath the Sea. A Review of Underwater Ocean Engineering Technology (New York, 1971).