Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

Asturies (suite)

À l’époque suivante, celle du roi Ramire Ier, apparaît un architecte de génie, d’origine étrangère ou du moins formé à l’extérieur du royaume. Que ce soit à Santa María de Naranco, palais-belvédère à deux étages élevé dans la banlieue d’Oviedo, ou dans l’église voisine, malheureusement tronquée, de San Miguel de Lillo, ou encore à Santa Cristina de Lena, petit sanctuaire bâti à trente kilomètres au sud de la capitale, on retrouve les mêmes innovations hardies. La plus évidente concerne l’extension de la voûte à l’ensemble des constructions, mais on retiendra aussi une réflexion sur les poussées qui conduisit à adopter un système logique et cohérent de supports, avec doubleaux, pilastres intérieurs et contreforts extérieurs. De cet esprit, déjà roman, procède également l’idée d’incorporer au cadre architectural un décor sculpté dans lequel réapparaît même la figure humaine.

Mais il s’agit d’une entreprise avortée. À la fin du royaume asturien, on revient communément aux modèles de l’époque d’Alphonse II. Simultanément, le décor se laisse envahir par les formes et l’esprit mozarabes. On expliquera ce phénomène par la fermeture à l’Europe et un repli sur la péninsule. En sorte que les Asturies, après avoir fait pressentir le grand art de l’Occident, n’auront aucune part aux expériences qui en précéderont immédiatement la naissance.

M. D.

 L. Barrau-Dihigo, Recherches sur l’histoire politique du royaume asturien (Arrault, Tours, 1921). / R. Menendez Pidal (sous la dir. de), Historia de España, t. V et VI (Madrid, 1935-1958 ; 2 vol.). / H. Schlunk, Arte asturiano, t. II de Ars Hispaniae (Madrid, 1947). / H. Schlunk et M. Berenguer, La Pintura mural asturiana de los siglos ix y x (Madrid, 1957). / J. Puig I Cadafalch, l’Art wisigothique et ses survivances (F. de Nobèle, 1961). / A. C. Floriano, Estudios de historia de Asturias. El territorio y la monarquía en la alta edad media (Madrid, 1962). / Symposium sobre la cultura asturiana de la alta edad media (Oviedo, 1964). / A. Bonet Correa, L’Arte preromanico asturiano (Barcelone, 1967).

Asunción

En franç. Assomption, capitale du Paraguay ; 430 000 hab.


La ville d’Asunción, fondée le 15 août 1537 (d’où son nom), fut une des premières créations des Espagnols dans leur recherche d’une route allant du Río de La Plata à la cordillère des Andes et à ses mines d’or et d’argent. Située sur le fleuve Paraguay, cette étape devint bientôt la capitale d’une province au sein des colonies espagnoles de l’Amérique latine. Elle resta la capitale de l’État du Paraguay après la proclamation de l’indépendance (1811).

Malgré les faiblesses de l’économie paraguayenne, la population d’Asunción est dans une phase de croissance rapide. La ville ne comptait que 24 000 habitants en 1886, 110 000 en 1936, 204 000 en 1950 ; l’agglomération en abrite aujourd’hui près de 500 000, soit environ un quart de la population totale du pays. Cet accroissement est dû autant à un fort excédent des naissances sur les décès dans la population urbaine elle-même qu’à une migration de nombreux habitants du reste du pays vers la capitale. Aussi les emplois sont-ils insuffisants pour donner du travail à toute la population en âge de travailler.

Asunción est, pourtant, le seul véritable centre industriel du Paraguay, et concentre les trois quarts de la production du pays. Les troupeaux du Chaco s’y rassemblent pour y être abattus ; la viande y est congelée dans de grands frigorifiques (installés avec l’aide de capitaux de Grande-Bretagne et des États-Unis), ou mise en conserves. Quelques fabriques de meubles utilisent le bois des forêts paraguayennes. Malgré la faiblesse de la population du pays et la précarité de son niveau de vie, la ville possède enfin quelques industries de biens d’usage et de consommation : tissages de coton et de laine, confection, fabriques de chaussures et objets en cuir, industries alimentaires, etc.

Cependant Asunción est, avant tout, une ville tertiaire, où se concentrent non seulement la très grande majorité des emplois administratifs du pays, mais aussi toutes les professions libérales et une grande partie des commerçants. C’est là, enfin, que vivent les gens riches du pays et, en particulier, les grands propriétaires des terres d’élevage du Chaco, qui dépensent dans la capitale le revenu des dizaines de milliers d’hectares qu’ils possèdent.

Aussi la ville renferme-t-elle des quartiers de somptueuses villas, en particulier dans la zone récemment construite, à l’est de la ville traditionnelle. Celle-ci a conservé son plan en damier et ses grandes places ; la plupart des ministères et des services y utilisent soit les anciennes maisons sans étage, soit des immeubles plus récents, mais peu élevés. Seul l’hôtel « Guarani », qui appartient à une chaîne américaine, forme contraste, sur la place centrale, en dressant ses treize étages. Sur les bords du Paraguay alternent les usines, les ateliers et les quartiers pauvres.

À défaut de pont pour franchir la rivière, des bacs permettent aux voitures de passer de l’autre côté et d’emprunter la seule route qui traverse le Chaco. La capitale est mieux reliée avec la partie est du pays, plus peuplée, soit par des routes, dont une, très moderne, assure la liaison avec le Brésil grâce au pont sur le Paraná, soit par l’unique voie ferrée du pays, qui unit Asunción à Encarnación, deuxième ville du Paraguay, et à l’Argentine.

M. R.

Athanase (saint)

Évêque d’Alexandrie, Père de l’Église grecque (Alexandrie v. 295 - id. 373).



L’atmosphère religieuse

En 328, Athanase succède à l’évêque Alexandre. Depuis quelques années déjà, le prêtre Arius* provoque, par son enseignement qui s’attaque au dogme de la Trinité, de grands remous dans le monde chrétien. Refusant au Père et au Fils l’identité de nature, il réduit le Christ au rang de Dieu secondaire. Trois cent dix-huit évêques réunis en concile à Nicée en 325 ont condamné sans équivoque les idées d’Arius.