São Paulo (suite)
Cependant, la progression de la culture du café ne saurait entièrement expliquer l’essor de la population de l’État ; le grand mouvement d’industrialisation, parti de la ville de São Paulo au début du xxe s., a fait de cette zone le cœur industriel du Brésil et a contribué au peuplement. L’industrie s’est fixée essentiellement dans la capitale et ses alentours immédiats, bien que certaines villes de l’intérieur aient également bénéficié du développement de cette nouvelle fonction.
Actuellement, l’État est caractérisé par une très grande disparité entre la région urbaine de São Paulo, qui comprend 45 p. 100 de la population totale de l’État et assure 66 p. 100 de la valeur industrielle, et les zones de l’intérieur et du littoral, beaucoup moins développées. En bordure de l’Atlantique, en effet, s’opposent brutalement les parties nord et sud, très peu mises en valeur, et la zone en contact direct avec la capitale, autour du port de Santos, premier port du Brésil et grand centre industriel par ses communes voisines, notamment celle de Cubatão.
D’une façon générale cependant, l’État, grâce à l’essor de la culture du café et à la richesse consécutive aux activités économiques et commerciales, bénéficie d’une infrastructure de transports importante. Un véritable réseau ferré ainsi qu’un réseau routier, constitué de très bonnes routes et d’autoroutes (comme celle qui relie la capitale à son port de Santos), relient l’ensemble de la région à la ville de São Paulo. L’État s’organise autour de plusieurs grandes villes et d’un assez grand nombre de villes moyennes disposées au long des axes de communication. Campinas, Ribeirão Prêto, Bauru et Sorocaba sont de véritables métropoles régionales qui comptent actuellement entre 100 000 et 350 000 habitants et sont non seulement des centres commerciaux pour leur région, mais aussi des centres industriels non négligeables et des foyers de vie intellectuelle pourvus d’universités autonomes.
M. R.
P. Monbeig, Pionniers et planteurs de São Paulo (A. Colin, 1952).