Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
S

Santalales

Ordre de plantes qui dériverait de celui des Célastrales et qui rassemble tout un ensemble de familles dont les espèces présentent des caractères de dégradation dus au parasitisme.


Les familles les plus importantes sont celles des Santalacées, des Loranthacées et des Balanophoracées, auxquelles on peut joindre les Grubbiacées, les Myzodendracées, les Olacacées, les Opiliacées et les Octoknématacées ; ces dernières peuvent former à elles trois un ordre distinct très voisin, celui des Olacales.


Santalacées

Cette famille, de 400 espèces groupées en une trentaine de genres (respectivement dix et quatre en France), vit dans les régions tempérées et chaudes. Ce sont des arbres, des arbustes ou des herbes plus ou moins liés au phénomène parasitaire (hémi- et holoparasites) ; ils enfoncent des suçoirs (haustoriums) dans les tissus des racines des plantes hôtes. Les feuilles, simples, sont parfois réduites à des écailles ; les fleurs, sur le type trois, n’ont pas de sépales et pétales distincts, mais seulement de trois à six pièces périanthaires plus ou moins tubuleuses avec un même nombre d’étamines ; l’ovaire infère étant à une loge, le fruit est drupacé à une seule graine.

Les Santalum (20 espèces vivant en Indo-Malaisie et en Australie) sont des arbres hémiparasites ; le bois en est imputrescible et on en obtient par distillation une essence qui sert en pharmacie. Le genre Osyris, de petits arbres (6 espèces, région méditerranéenne, Afrique, Inde), peut parasiter un grand nombre de plantes très diverses, même les Fougères et les Prêles. Les Thesium (250 espèces), plantes vivaces ou annuelles, vivent dans l’Ancien Monde et le Brésil, 8 espèces sont indigènes en France ; on peut également citer le genre Colpoon d’Afrique du Sud.


Loranthacées

Les Loranthacées, hémi- ou rarement holoparasites (1 500 espèces, une quarantaine de genres), réparties surtout dans les régions intertropicales, sont représentées en France par deux genres avec une espèce chacune : Viscum album (le Gui) et Arceuthobium oxycedri. Les Loranthacées ont ordinairement des feuilles opposées ou verticillées, coriaces, les fleurs étant régulières, hermaphrodites ou uni-sexuées sur le type 2, 3 ou 4 ; le périanthe a deux cycles de pièces, parfois grandes et fortement colorées. Le fruit est une baie ou une drupe. Les baies du Gui (Viscum album, 70 espèces dans l’Ancien Monde) sont enduites d’une glu (matière pectique) qui leur permet de rester accrochées aux branches, où la germination peut se faire. Le système radiculaire de cette espèce, extrêmement transformé, comprend des racines-suçoirs qui pénètrent profondément dans le bois des branches des plantes hôtes et, d’autre part, des racines allongées latérales qui peuvent se propager assez loin de la base du pied du Gui ; ces dernières permettent ainsi à ce parasite de drageonner et donc de se multiplier ; ces racines produisent des substances qui dissoudraient les lamelles pectiques des cellules des plantes parasitées. Le Gui vit sur un très grand nombre d’espèces et l’on pense qu’il en existe différentes races physiologiques, car, par exemple, des individus parasitant les Gymnospermes ne peuvent pas s’implanter sur des Rosacées (Poirier). C’est un genre voisin (Phoradendron) qui, à la place du Gui européen, est employé en Amérique pour la décoration au moment des fêtes de Noël.

Le genre Arceuthobium (15 espèces) possède la plus petite dicotylédone du monde (A. minutissimum), qui vit dans l’Himālaya. Les Loranthus (500 espèces presque exclusivement tropicales, une espèce en Europe) ont un suçoir formant ventouse ; cette dernière se développe dès la germination et finit par entourer complètement l’organe parasité. Les genres Struthanthus, Oryctanthus et Phrygilanthus d’Amérique ont un appareil radiculaire plus ou moins normal suivant leur degré de parasitisme.


Balanophoracées

C’est une famille exotique (100 espèces, une quinzaine de genres) vivant surtout dans les régions chaudes du globe. Les espèces sont entièrement parasites et n’ont ni chlorophylle ni stomates. On ne distingue pas de feuilles ; leur organisation et la structure des tiges font penser aux mycéliums de certains Champignons ; G. Mangenot a en outre trouvé des traits communs entre l’inflorescence des Balanophoracées et le carpophore de certains Eumycètes. Les fleurs sont très réduites, habituellement nues. Les tumeurs qui existent au niveau de la liaison des tissus des Balanophoracées et de ceux de l’hôte ont une structure extrêmement complexe ; ces tumeurs seraient constituées par une intrication très intime ; dans certaines espèces (Thonningia sanguinea), les tissus de la plante hôte, probablement sous l’effet de sécrétions, pénétreraient dans ceux du parasite. Le genre Balanophora est le plus important (80 espèces), vivant en Indo-Malaisie et en Australie ; on peut citer également les Lophophytum du Brésil, les Rhopaleonemis d’Indo-Malaisie et de Madagascar...

Les Myzodendracées (un genre, une dizaine d’espèces) vivent au Chili ; ce sont des hémiparasites, principalement sur les Nothofagus.

J.-M. T. et F. T.

santé

État d’équilibre de l’organisme, absence de maladie.


Introduction

En réalité, il est extrêmement difficile de donner une définition simple du terme santé. En effet, si la plupart admettent qu’il s’agit de l’« état d’un sujet indemne de toute maladie* », certains utilisent ce terme dans un sens différent, disant d’une personne qu’elle jouit d’une bonne santé ou de telle autre qu’elle est dotée d’une santé précaire. Dans ces cas, le mot santé signifierait plutôt « état d’un sujet à l’égard des maladies ». Néanmoins, le plus souvent, l’analogie avec le mot sain fait que la santé concerne plus spécialement les individus bien portants. Dans la réalité, si le passage de l’état de santé à l’état de maladie est souvent net et incontestable, avec retour à la santé lors de la guérison, dans d’autres cas la frontière est beaucoup plus floue. Si le médecin a un rôle facile en affirmant une maladie, il est toujours beaucoup plus délicat pour lui de se risquer à affirmer une santé sans défaut. Certaines maladies sont en effet « asymptomatiques » ou « pauci-symptomatiques », c’est-à-dire qu’elles ne seront traduites par aucun symptôme ou par des symptômes si frustes que l’attention ne sera pas attirée. Lorsque la maladie aura évolué, sa gravité pourra alors compromettre la santé de façon définitive.