Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

astronautique (suite)

L’équipage de la conquête de la Lune

Chef de la mission

Neil A. Armstrong, astronaute américain (Wapakoneta [Ohio] 1930). Seul civil de l’expédition, il est le premier homme à avoir posé le pied sur la Lune. Ancien pilote, avec 4 000 heures de vol, il participe à la mise au point de l’avion-fusée expérimental « X-15 », avec lequel il atteint l’altitude de 60 km et la vitesse de 6 450 km/h. En septembre 1962, il est choisi comme astronaute par la NASA. Remplaçant pour le vol « Gemini 5 », il devient pilote de « Gemini 8 » en mars 1966, et réussit au cours de cette mission le premier arrimage entre deux véhicules spatiaux. Il est ensuite remplaçant pour le vol « Gemini 11 ».

Copilote du module lunaire

Edwin E. Aldrin Jr., astronaute et officier américain (Montclair [New Jersey] 1930 - San Francisco 1975). Il est l’auteur d’une thèse sur les méthodes de guidage pour les rendez-vous orbitaux des véhicules habités. Il a 3 500 heures de vol et participe aux missions d’essais du véhicule expérimental d’atterrissage lunaire. Entré à la NASA comme astronaute en octobre 1963, il est remplaçant pour le vol « Gemini 9 » et participe à « Gemini 12 » en novembre 1966, mission au cours de laquelle il réussit une sortie dans l’espace de cinq heures et demie.

Pilote du module de commande

Michael Collins, astronaute et officier américain (Rome 1930). Ancien pilote, avec 4 000 heures de vol à son actif, choisi comme astronaute en octobre 1963, il est remplaçant pour la mission « Gemini 3 ». Il pilote ensuite « Gemini 10 » et réussit deux sorties dans l’espace. Au cours de la mission « Apollo 11 », il est le seul homme de l’équipe à ne pas avoir marché sur la Lune, obligé de rester aux commandes des modules de service et de manœuvre qui gravitaient sur une orbite lunaire.


L’avenir de l’astronautique

Les objectifs à moyen ou à long terme sont constitués par l’envoi d’hommes vers les planètes du système solaire, mais, auparavant, les stations-laboratoires satellisées, dans lesquelles prendront place plusieurs dizaines d’hommes, seront mises sur orbite. Les Russes et les Américains y travaillent. Une première expérience américaine a permis à trois hommes de rester de longues périodes dans l’espace et de se livrer à des observations astronomiques grâce à un laboratoire spécialement aménagé : l’Apollo Telescope Mount. La station, baptisée « Skylab », avait une longueur de 36 m et offrait un volume utile de 316 m3. Outre l’ATM, elle comprenait : l’Orbital Workshop, laboratoire orbital servant aux travaux de laboratoire et à l’hébergement des cosmonautes ; l’Airlock Module, module à sas pour les sorties dans l’espace ; le Multiple Dacking Adapter, tronçon cylindrique permettant l’arrimage de deux cabines « Apollo » ; le Command Service Module, cabine de pilotage et d’équipements. Cette station a été mise sur orbite à l’aide d’une fusée « Saturn 5 » amputée de son troisième étage, l’altitude de l’orbite étant de 435 km. Les cosmonautes, au nombre de trois, étaient ensuite amenés à bord du Command Service Module, qui était lancé par une fusée « Saturn 1 B ».

De leur côté, les Soviétiques, avec leur programme de vaisseaux cosmiques de type « Soyouz » et « Saliout », visent à une très profonde étude de l’espace entourant la Terre grâce à la création de stations orbitales habitées. Pour aboutir à ce résultat, les « Soyouz » actuels sont capables d’accomplir des évolutions pilotées dans l’espace et de se rapprocher d’autres engins. Ils accomplissent ainsi des recherches portant sur les points suivants :
— étude de la Terre et de son atmosphère, afin de mieux résoudre les problèmes de radiophysique, de géophysique et de navigation spatiale ;
— étude des problèmes concernant l’utilisation à des fins pratiques des conditions qui règnent dans l’espace entourant la Terre (vide, apesanteur, radiations, etc.) ;
— étude du Soleil, des étoiles ainsi que des planètes et de leurs satellites.

Toutes ces études présentent une grande importance pour la création dans l’avenir de stations scientifiques orbitales. Celles-ci seront composées de plusieurs parties autonomes, transportées séparément sur orbite et assemblées dans l’espace. On peut envisager la création de tels laboratoires pouvant accueillir une centaine de savants. La conquête des autres planètes du système solaire passe par deux étapes préliminaires. La première est la continuation des expériences lunaires par l’établissement de bases permanentes sur la surface de la Lune. Tous les moyens d’installation ou d’exploration, les équipements individuels et les moyens de locomotion seront ainsi testés directement dans l’ambiance spatiale réelle. La seconde étape préliminaire est l’envoi de sondes automatiques vers les planètes qui doivent être ultérieurement explorées par l’homme ou sur celles-ci. Cette étape, en ce qui concerne Mars et Vénus, a comporté deux phases principales : mise en orbite de sondes autour des planètes et atterrissage en douceur de capsules sur le sol des planètes. Ces sondes et capsules ont ainsi permis de recueillir un très grand nombre de renseignements qu’il est impossible d’acquérir à partir de la Terre. Ainsi, les photographies retransmises par les sondes américaines « Mariner » ont permis de mieux connaître le relief existant sur Mars, tandis que les sondes soviétiques « Vénus » ont permis d’avoir une première indication sur la composition de l’atmosphère de la planète du même nom et sur les conditions de pression et de température qui y règnent.

Les premières missions vers Mars devaient être tentées vers 1980. En tout état de cause, il est nécessaire de tenir compte de la position astronomique relative de la planète par rapport à la Terre. En novembre 1981, les conditions pourraient être favorables pour envisager un vol vers la planète Mars, qui durerait près de deux ans. Un programme plus ambitieux pourrait ensuite mettre à profit l’alignement exceptionnel des planètes supérieures qui doit se produire entre 1976 et 1980. Un tel trajet, pour une sonde spatiale capable d’atteindre Neptune, demanderait une dizaine d’années.