Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
R

Russie (suite)

Lors de l’été 1916, les troupes russes prennent l’offensive dans la région de Dvinsk (auj. Daougavpils) : sur le front sud-ouest, le général Broussilov* attaque l’armée austro-hongroise. Les Russes se battent sur le front roumain contre les Allemands et, dans le Caucase, ils obtiennent des victoires sur les Turcs, sans, toutefois, les écraser. Mais, à la fin de l’année, la Russie a déjà près de 2 millions de morts.

Dans le pays, l’agitation s’amplifie. Après l’assassinat de Raspoutine, à la fin de décembre, certains libéraux et certains chefs militaires envisagent l’abdication de Nicolas II au profit de son fils Alexis et la formation d’un gouvernement responsable devant la douma. Mais il est trop tard, car le mouvement révolutionnaire a pris une ampleur considérable. Les bolcheviks appellent le peuple à lutter contre le tsarisme. Le 25 février (10 mars) 1917, les ouvriers de Petrograd décident la grève générale ; le 26 février (11 mars), celle-ci se transforme en insurrection armée ; le 27 février (12 mars), la révolution éclate (v. révolution russe de 1917 et U. R. S. S.).

N. R.

➙ Alexandre Ier / Alexandre II / Alexandre III / Bulgarie / Byzantin (Empire) / Catherine II / Cosaques / Empire (premier) / Estonie / Finlande / Géorgie / Guerre mondiale (Première) / Internationales (les) / Kiev / Lénine / Lettonie / Lituanie / Marxisme / Mongols / Moscou / Moscovie / Nicolas Ier / Nicolas II / Novgorod / Ottomans / Pierre Ier le Grand / Pologne / Révolution russe de 1905 / Révolution russe de 1917 / Romanov / Russo-japonaise (guerre) / Scythes / Sibérie / Slaves / Suède / Trotski / Ukraine / U. R. S. S. / Vladimir-Souzdal.

 A. Leroy-Beaulieu, l’Empire des tsars et des Russes (Hachette, 1881-1889 ; 3 vol.). / V. O. Klutchevsky, Histoire de la Russie, t. I : Des origines au xive s. (en russe, Moscou, 1904-1910, 4 vol., nouv. éd., 1937, 5 vol. ; trad. fr., Gallimard, 1956). / S. Platonov, Histoire de la Russie des origines à 1918 (Payot, 1929). / G. Vernadsky, A History of Russia (New Haven, Connect., 1930 ; nouv. éd., Londres, 1970) ; The Origins of Russia (Oxford, 1959 ; trad. fr. Essai sur les origines russes, A. Maisonneuve, 1959, 2 vol.). / A. Eck, le Moyen Âge russe (Maison du livre étranger, 1933). / P. Milioukov, C. Seignobos et L. Eisenmann, Histoire de la Russie (Leroux, 1933 ; nouv. éd., 1936 ; 3 vol.). / J.-N. Danzas, l’Itinéraire religieux de la conscience russe (Éd. du Cerf, 1935). / B. D. Grekov, les Paysans en Russie des origines au xviie s. (en russe, Moscou, 1946, nouv. éd., 1952-54, 2 vol. ; trad. fr., Éd. de Moscou, 1952-1954, 2 vol.). / P. Pascal, Histoire de la Russie des origines à 1917 (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1946 ; 7e éd., 1972) ; Avvakum et les débuts du Raskol (Mouton, 1964). / P. Kovalevski, Manuel d’histoire russe (Payot, 1948) ; Atlas historique et culturel de la Russie et du monde slave (Elsevier, 1961). / R. Portal, l’Oural au xviiie s. (Institut d’études slaves, 1951) ; la Russie industrielle de 1881 à 1927 (C. D. U., 1957). / A. I. Brioussov, Étude sur l’histoire des tribus de la partie européenne de l’U. R. S. S., à l’époque néolithique (en russe, Moscou, 1952). / B. Nolde, la Formation de l’Empire russe (Institut d’études slaves, 1952-53 ; 2 vol.). / F. Venturi, Il Populismo russo (Turin, 1952 ; 2 vol.). / C. de Grünwald, la Russie de Pierre le Grand (Hachette, 1953) ; Histoire du peuple russe (Waleffe, 1968). / S. M. Doubrovski, les Mouvements paysans dans la Révolution de 1905-1907 (en russe, Moscou, 1956). / H. Troyat, la Vie quotidienne en Russie au temps du dernier tsar (Hachette, 1959). / P. A. Zaïontchkovski, l’Abolition du servage en Russie (en russe, Moscou, 1960). / E. E. Krouzé, les Ouvriers de Saint-Pétersbourg en 1912-1914 (en russe, Leningrad, 1961). / A. G. Mankov, Évolution du servage en Russie dans la seconde moitié du xviie siècle (en russe, Leningrad, 1962). / Histoire de l’U. R. S. S. et de la Russie depuis ses origines (Éd. en langues étrangères, Moscou, 1963). / Histoire de l’U. R. S. S., des origines à la grande révolution socialiste d’octobre (en russe, Moscou, 1966-1968 ; 6 vol.). / E. Bourdjalov, la Deuxième Révolution russe (en russe, Moscou, 1967). / Y. Barel, le Développement économique de la Russie tsariste (Mouton, 1968). / La Russie et l’Europe, xive-xxe siècles (Moscou et SEVPEN, 1970). / Entretiens sur le grand siècle russe et ses prolongements (Plon, 1971). / A. Novoseltsev, V. Pachouto et L. Tcherepnine, le Développement du féodalisme (en russe, Moscou, 1972). / R. Girault, Emprunts russes et investissements français en Russie 1887-1914 (A. Colin, 1973). / M. Laran, Russie-U. R. S. S. 1870-1970 (Manon, 1973). / A. Besançon, Être russe au xixe siècle (A. Colin, 1974). / R. Girault et M. Ferro, De la Russie à l’U. R. S. S. L’histoire de l’U. R. S. S. de 1850 à nos jours (Nathan, 1974). / A. Préchac, Histoire de la Russie avant 1917 (Bordas, 1974). / M. Laran et J. Saussay, la Russie ancienne, ixe-xviie s. (Masson, 1975).

Russie

En russe Rossia, partie de l’U. R. S. S.


Le terme de Russie a plusieurs acceptions. Il s’agira ici du territoire administratif de la République socialiste fédérative soviétique de Russie (en russe Rossiskaïa S. F. S. R.), qui compte plus de 130 millions d’habitants (sur les 242 millions de l’Union) et s’étend sur plus de 17 millions de kilomètres carrés (sur les 22,4 millions de l’Union). C’est donc la République la plus vaste, la plus peuplée, comprenant l’ancienne et la nouvelle capitale, le plus grand nombre de villes de plus de 500 000 habitants, comportant une forte majorité de Russes, où la langue russe est presque partout parlée et enseignée. Son territoire s’allonge de la frontière polonaise aux rivages du Pacifique. C’est la seule République qui soit à la fois européenne et asiatique.


La zonation naturelle

Nulle part ailleurs en U. R. S. S., cette zonation ne s’exprime mieux que dans la République de Russie. Dans la toundra, steppe glacée, terre nue de mousses et de lichens, les températures d’été ne dépassent pas 10 °C ; pendant l’hiver, peu enneigé, on enregistre des froids de – 40 °C. La pêche, la chasse, l’élevage organisé d’un million de rennes assurent la survivance des peuples hyperboréens, tels les Nenets (autrefois appelés Samoyèdes). Le régime soviétique s’est efforcé de maintenir sur place (plus de 15 p. 100 du territoire de l’Union) ces populations, dont les densités sont très faibles (moins de 1 habitant au kilomètre carré en moyenne en certaines régions). Les Russes sont les plus nombreux : pionniers et trappeurs dans la première phase de colonisation ; émigrés et descendants d’émigrés politiques du régime tsariste ou du régime stalinien ; scientifiques des bases météorologiques et hydrologiques des bords et des côtes de l’Arctique ; mineurs dans les bassins de charbon (Petchora), de cuivre et de nickel (Norilsk), d’or, de platine et de diamant ; prospecteurs de bien d’autres richesses... Les Russes ont même propagé l’agriculture grâce aux progrès réalisés par les agronomes, contribuant à « remonter » de 100 ou de 200 km vers le nord les limites de certaines variétés de blé, d’orge, d’avoine en pratiquant l’agriculture sous serre. Des Russes sont encore pionniers et fonctionnaires du Glavsevmorpout, ou Route maritime du Nord (qui unit durant deux ou trois mois de l’été Mourmansk à Vladivostok), dans les installations stratégiques, face à l’Amérique de l’autre côté de l’Arctique (bases de missiles, de radars, d’aviation).