Rudistes (suite)
Chez les Réquiénidés, la valve fixée est fortement enroulée, tandis que la valve libre est le plus souvent operculaire. Chez les Monopleuridés, la coquille est souvent de même type, mais parfois aussi tubulaire. Requienia, Matheronia, Toucasia (Réquiénidés) et Monopleura (Monopleuridés) jouent un rôle important dans les faciès de type urgonien comme ceux du sud de la France.
Caprotinidés et Caprinidés sont souvent groupés sous le nom de Rudistes à canaux, du fait de la présence, dans leur test, très épais, d’un système de cavités et de canaux. Souvent, les Caprotinidés (Néocomien-Turonien) n’ont pas de canaux, mais de simples cavités. Les Caprinidés (Urgonien-Maestrichtien) ont toujours un système de canaux dont la disposition est plus ou moins compliquée. Polyconites, Horiopleura et Caprotina (Caprotinidés), d’une part, Caprina, Plagioptychus et Ichthyosarcolithes (Caprinidés), d’autre part, sont fréquents en France.
Les Rudistes au sens strict (Hippuritidés et Radiolitidés) sont caractérisés par une extrême déformation de la coquille. La valve fixée est cylindro-conique ou en cône plus ou moins aplati. La valve libre, plate, est operculaire.
Les Hippuritidés ont une valve libre plate, percée de pores et pouvant montrer deux petites ouvertures, les « oscules ». La valve fixée est conique ou cylindro-conique, lisse ou costulée, avec trois sillons longitudinaux correspondant intérieurement à trois replis du test : l’arête ligamentaire et les « piliers ». Les opinions varient sur le rôle des piliers, rien de comparable n’existant chez les Bivalves actuels. Apparaissant avec tous leurs caractères au Turonien, les Hippurites se modifient à peine ensuite. Elles s’éteignent à la fin du Crétacé.
Organismes coloniaux vivant dans des conditions analogues à celles des Polypiers, les Hippuritidés forment des bancs. De tels bancs sont fréquents dans le sud-est de la France. Les Hippuritidés sont des fossiles utiles, car ils permettent d’établir des échelles stratigraphiques locales dans le domaine méditerranéen. Principaux genres : Hippurites et Vaccinites.
Les Radiolitidés ont une valve fixée conique, plus ou moins évasée. La valve libre est plate ou conique. Le test est très épais, à structure cellulo-prismatique. L’ornementation est formée de crêtes et de collerettes transversales ou de côtes longitudinales, ou d’une combinaison des deux. Le plus souvent existent deux zones à ornementation un peu différente, les « bandes siphonales », assimilées aux piliers des Hippurites. Les Radiolitidés ont vécu de l’Urgonien à la fin du Crétacé. De forme beaucoup plus variée que les Hippurites, ils sont adaptés à des milieux divers. Beaucoup vivent avec les bancs d’Hippurites, mais d’autres vivent isoles dans des milieux moins nettement récifaux. Præradiolites, Radiolites, Biradiolites, Sauvagesia, Lapeirousia sont très fréquents dans le Crétacé supérieur du sud de la France.
J. S.
J. Piveteau (sous la dir. de), Traité de Paléontologie, t. II (Masson, 1952). / R. C. Moore (sous la dir. de), Treatise on Invertebrate Paleontology, Part N : Mollusca 6. Vol. 2 Bivalvia (Lawrence, Kansas, et New York, 1969).