Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
R

Roussel (Albert) (suite)

Les écrits de Roussel

Wagner et nos musiciens, opinion d’Albert Roussel (la Grande Revue, 10 avr. 1909) ; « Siegfried » à la Monnaie (Art moderne, Bruxelles, 1910) ; Young French Composers (The Chesterian, Londres, oct. 1919) ; Debussy et l’école moderne (l’Écho musical, nov. 1919) ; Quelques jeunes compositeurs français (Il Pianoforte, mars 1921) ; Souvenirs d’Albert Roussel (Cinquante Ans de musique française, Librairie de France, 1925) ; l’Orchestre futur (Modern Music, New York, nov.-déc. 1925) ; Enquête sur le jazz, réponse d’Albert Roussel (Paris-Midi, 1925) ; l’Inspiration, opinion d’Albert Roussel (The Chesterian, janv.-fév. 1928) ; Schubert the Symphonist (The Chesterian, nov. 1928) ; Enquête sur la musique de chambre (le Courrier musical, 15 mars 1929) ; Rousseliana (le Courrier musical, 15 avr. 1929) ; Sur la musique de ballet (le Mois, oct. 1931) ; Jean Cartan (la Revue musicale, mai 1932) ; l’Évolution de la musique symphonique en France (Courrier de la Plata, 15 sept. 1935) ; Comment j’ai écrit « le Testament de la tante Caroline » (l’Intransigeant, 24 fév. 1937) ; la Musique à l’école (la Page musicale, 9 juill. 1937).

M. M.

 L. Vuillemin, Albert Roussel et son œuvre (Durand, 1924). / Albert Roussel, numéro spécial de la Revue musicale (Richard-Masse, 1929). / A. Hoérée, Albert Roussel (Rieder, 1937). / À la mémoire d’Albert Roussel, numéro spécial de la Revue musicale (Richard-Masse, 1938). / R. Dumesnil, Portraits de musiciens français (Plon, 1938) ; la Musique en France entre les deux guerres (Éd. du Milieu du monde, 1946). / P. Landormy, la Musique française après Debussy (Gallimard, 1943). / A. Cortot, la Musique française de piano, t. III (P. U. F., 1944). / N. F. Demuth, Albert Roussel (Londres, 1947). / P. Dukas, Écrits sur la musique (Société d’éd. fr. et internat., 1947). / J. Weterings, Catalogue de l’œuvre d’Albert Roussel (Editor, 1947). / R. Bernard, Albert Roussel, la vie, l’œuvre (la Colombe, 1948). / P. Collaer, la Musique moderne, 1905-1955 (Elsevier, 1955). / M. Pincherle, Albert Roussel (Kister, Genève, 1957). / A. Surchamp, Albert Roussel (Seghers, 1967).

Roussillon

Anc. province de France, dont les limites correspondent sensiblement à l’actuel département des Pyrénées-Orientales*.



L’histoire

Le Roussillon, celtisé par les Volques au iiie s. av. J.-C., est conquis à Rome par Domitius Ahenobarbus entre 120 et 117. Divisé en quatre pays : Roussillon proprement dit, Vallespir, Confient et Llivia (Cerdagne), desservi du pas de Salses au col du Perthus par la voie Domitienne, il a alors pour centre la cité de Colonia Julia Ruscino, fondée sous Auguste et administrée par un sénat de cent décurions. Rattaché au royaume wisigothique de Toulouse au ve s., il fait ensuite partie de la Septimanie. Le christianisme, fortement influencé par l’Église d’Espagne, s’y implante alors solidement, et l’évêché d’Elne est créé vers 570.

Le pays, qui est dominé par les Arabes de 719 à 759, constitue sous Charlemagne la Marche d’Espagne, placée sous l’autorité d’un comte. À la fin du ixe s., la féodalité triomphe : les liens avec le pouvoir royal sont pratiquement rompus, mais l’inscription du linteau de Saint-Génis-des-Fontaines (daté de 1019) prouve que le roi des Francs reste reconnu comme souverain.

Du xe au xiie s., le monachisme connaît un essor considérable grâce à la forte personnalité de grands abbés bénédictins, notamment d’Oliba (abbé de Saint-Michel-de-Cuxa de 1011 à 1046), qui joue un rôle capital dans le mouvement de la paix de Dieu. La première trêve de Dieu dont l’histoire garde trace est proclamée au synode de Toulouges en 1027, et le concile tenu en 1065 dans la même localité renforce ces dispositions pour humaniser une société en proie à l’arbitraire des féodaux. Les abbayes de Saint-Michel-de-Cuxa, de Saint-Martin-du-Canigou, d’Arles-sur-Tech, d’Elne, de Serrabone témoignent encore du renouveau de l’Église. Guinard II, mort sans héritiers en 1172, ayant légué son fief au comte de Barcelone (également roi d’Aragon), le Roussillon devient membre du vaste ensemble politique qui comprend Provence, Languedoc, Catalogne et Aragon. Après la dislocation de celui-ci, il constitue avec les Baléares et le pays de Montpellier le royaume de Majorque* (1276-1344), qui a Perpignan* pour capitale et qui connaît une grande prospérité.

En 1344 il revient au royaume d’Aragon ; comme la Cerdagne, il dépend alors du principat de Catalogne, doté d’institutions originales : le roi partage le pouvoir avec les Cortes, assemblée composée de représentants des trois ordres, qui siège tous les trois ans et désigne une commission permanente, la Generalidad, responsable de l’administration entre les sessions. Au traité de Bayonne (9 mai 1462), Jean II d’Aragon obtient l’aide militaire du roi de France, Louis XI, pour écraser la révolte de la Catalogne, moyennant 300 000 écus d’or gagés sur les impôts du Roussillon et l’occupation des châteaux de Perpignan et Collioure par les Français. Le 10 juillet 1462, une armée commandée par Gaston IV, comte de Foix, traverse le Roussillon, prend Gérone, mais échoue devant Barcelone. Un an plus tard, les Catalans ayant détrôné Jean II et proclamé roi Henri IV de Castille, Louis XI intervient de nouveau. Jacques d’Armagnac, duc de Nemours, ayant conquis le Roussillon et la Cerdagne, le roi nomme à la tête de la nouvelle province Jean de Foix, lieutenant général, et Bernard d’Oms, gouverneur, et crée un parlement. Quand Jean II maîtrise la Catalogne en 1472, Oms abandonne la cause française, et les Aragonais investissent Perpignan, que Louis XI reprend cependant le 13 mars 1475. Son successeur, Charles VIII, pour obtenir l’appui espagnol dans son entreprise italienne, cède en 1493 le Roussillon et la Cerdagne aux Rois Catholiques.

Madrid pratique une politique d’intégration ; la vie économique s’étiole, et la population est décimée par de terribles épidémies en 1591-92 et 1629-1631. En 1640, Richelieu profite de la guerre de sécession catalane pour s’emparer du Roussillon. Louis XIII assiège Perpignan et obtient la capitulation de la garnison espagnole le 9 septembre 1642. Au traité des Pyrénées (1659), la France annexe le Roussillon et trente-trois localités de la Cerdagne.