Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
R

roulement (suite)

• Les butées à rotule sur tonnelets dissymétriques ont un chemin de roulement de la bague, solidaire du logement, sphérique. Les éléments roulants sont des rouleaux bombés dissymétriques appelés tonnelets dissymétriques. Ces butées admettent une très grande capacité de charge axiale avec chocs, et une certaine capacité de charge radiale. De plus, elles sont démontables et insensibles aux flexions de l’arbre ainsi qu’aux défauts d’alignement, car l’une des bagues peut osciller par rapport à l’autre. Comme pour toutes les butées, la vitesse de rotation est limitée par l’effet de la force centrifuge.

G. F.

 J. G. Dommain, Roulements à billes et à rouleaux (Revue d’optique, 1951-1960 ; 2 vol.). / P. Aussant, Roulements à billes (Gauthier-Villars, 1952).

Roumanie

En roum. România, État de l’Europe orientale ; 237 500 km2 ; 21 180 000 hab. Capit. Bucarest*.


Le cadre naturel

La Roumanie est par excellence le pays des Carpates : la chaîne y forme un vaste S inversé et y atteint l’un de ses points culminants. Les anciens manuels ont longtemps opposé une « Roumanie intérieure » à l’est de la chaîne, formée des provinces valaques et moldaves, plus ou moins soumise aux Ottomans, et une « Roumanie extérieure », la Transylvanie et le Banat, qui vécurent jusqu’à la Première Guerre mondiale sous le régime hongrois, dans le cadre de la double monarchie, et dont le développement économique était plus prononcé.

Or, cette opposition n’a plus aucune raison d’être depuis la constitution de l’État roumain et depuis l’effort du régime, marqué par la suppression des inégalités régionales. Les Carpates sont traversées par de nombreuses routes et plusieurs voies ferrées, dont les deux principaux passages sont ceux de la Tour rouge (Loviştei) [percée de l’Olt] et de Sinaia (de Bucarest à Braşov). On se conformera donc à la division naturelle, reposant sur la tectonique, la géomorphologie et l’orographie.


La montagne carpatique

Elle présente des aspects très divers et est trouée de bassins et de dépressions, où se réfugièrent les communautés roumaines pendant un millénaire d’invasions. Dans l’ensemble, on distingue une certaine dissymétrie. La zone interne comprend des noyaux cristallins, avec ou sans leur couverture primaire ou secondaire, ainsi que des épanchements volcaniques. La zone externe, plus brutale par ses pentes, résulte de la lente migration en direction de la subsidence géosynclinale de Moldavie, de chaînons de flysch ou de dépôts récents : les nappes, aux fronts orientaux, dominent un avant-pays comblé de dépôts quaternaires comprenant des formations poreuses où se nichent les hydrocarbures.

L’ensemble de la chaîne reste lourd, en raison de l’ancienneté (Crétacé) du plissement, des mouvements successifs et variés qui ont provoqué le basculement des blocs qui le formaient, de la longueur de phases de calme tectonique, ayant conduit à la formation de surfaces d’aplanissement étagées, dérangées et creusées par des cours d’eau surimposés ou antécédents, comme la vallée complexe de l’Olt en fournit un exemple. Seul un rajeunissement épirogénique récent a entraîné non seulement un enfoncement prononcé du réseau hydrographique, mais aussi une glaciation des plus hauts sommets, comme les monts de Făgăraş où subsistent pyramides, lacs glaciaires, et, dans les hautes vallées, moraines. La dissymétrie est également d’ordre climatique, le versant transylvain étant plus arrosé que la partie orientale, mais cette règle admet de nombreuses exceptions, avec les inversions de température, les vents locaux, l’orientation des pentes. La limite supérieure de la forêt mixte, abaissée par les brûlis des pâtres, se situe entre 1 500 et 1 700 m. Au-dessus s’étend une pelouse alpine, et au-dessous s’étale une forêt très dense jusqu’aux premières cultures (de 600 à 800 m), la Roumanie étant le premier pays forestier d’Europe après les États scandinaves.

Les Carpates occidentales, autrefois appelées Bihor et monts Métallifères, occupent le tiers du total des Carpates. Elles forment des massifs mal aérés, où est demeurée une population rurale ; les activités pastorales et forestières restent dominantes. On y rencontre de vieilles communautés roumaines.

Les Carpates orientales représentent la moitié de la superficie de la chaîne, et leur altitude moyenne dépasse 1 000 m. Le nord (massif de Maramureş) reste assez sauvage et pastoral ; le centre est marqué par des formes volcaniques : dykes, necks et cratères. Les chaînes de Moldavie* forment des arcs serrés et abrupts de grès ou de calcaires. Au sud, on les appelle les Carpates de la Courbure.

Les Carpates méridionales sont les plus élevées en moyenne (1 370 m) ; elles ont une direction est-ouest avant de se recourber au point où le Danube les franchit dans les défilés des Portes de Fer. Les formes de glaciation sont restées puissantes dans les Făgăraş, l’une des principales chaînes ; certains massifs possèdent des pentes fortes, comme les Bucegi, au-dessus de Sinaia, et les Făgăraş, au-dessus de la plaine intérieure de l’Olt. Des cuvettes, comme celle de Petroşeni, contiennent des sédiments secondaires et tertiaires renfermant les plus riches couches de houille et de lignite du pays.

Les Carpates unissent plus qu’elles ne séparent, puisque c’est le même peuple roumain qui a colonisé chaque côté. Dans les bassins intérieurs et les hautes vallées, elles ont été les conservatoires de la langue et du folklore. Elles ont fourni aux communautés rurales (et, de nos jours, aux combinats de bois, cellulose et papier) la richesse de leurs forêts (pins, épicéas, sapins et hêtres). Les eaux minérales, exploitées depuis les Daces, y sont très dispersées. L’élevage, surtout de moutons transhumants, mais aussi de bovins, a décliné, mais il reste encore de grandes coopératives d’élevage, des bergeries. Les montagnes renferment de nombreux filons ou secteurs de minéralisation. Si le fer est assez réduit, on trouve, en revanche, de l’or, du plomb et du zinc près de Baia Mare, du chrome et du manganèse au nord, du cuivre près des Portes de Fer, de la bauxite dans les Carpates occidentales.