Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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Rongeurs (suite)

Le Porc-Épic africain, ou Athérure (Atherurus africanus), est un animal à longue queue, terminée par une touffe de piquants, qui vit dans les forêts tropicales ; son corps est recouvert de piquants, dont les plus longs sont au milieu du dos. Il ne creuse pas volontiers la terre lui-même, mais s’installe dans des trous d’arbre, dans des anfractuosités de rochers, à proximité des plantations de bananes, de manioc ou de patates douces.

Fort différents des autres Hystricomorphes, les Porcs-Épics américains sont arboricoles. Le Coendou laineux (Coendu villosus) est ainsi nommé parce qu’il a une toison laineuse parsemée de piquants. Il ne vit que dans les arbres de la vaste forêt sud-américaine qui s’étend du Brésil au Paraguay. Il mesure 65 cm de long et 45 cm de haut. Nocturne, c’est un végétarien qui mange des écorces, des feuilles et des bourgeons. Le Coendou à queue prenante (Coendu prehensilis) a la même forme. Il a le bout de la queue nu. Arboricole nocturne, il a des mouvements lents parfaitement calculés. Sa queue préhensile a la particularité d’enlacer les branches par sa partie supérieure. Les épines de ces animaux sont très dangereuses, car elles ont des barbules à la manière des hameçons.

L’Ourson coquau (Erethizon dorsatum) vit dans les régions tempérées. Il est nocturne, mais passe ses journées abrité dans des terriers ou dans des arbres creux. Il ne subit pas de sommeil hibernal, mais par très mauvais temps il reste dans son trou. Sa nourriture est faite de bourgeons au printemps, d’écorces et d’aiguilles de Conifères le reste de l’année ; il saccage les arbres en mangeant les écorces. Ses piquants sont également porteurs de barbules, ce qui les rend aussi très dangereux.


Les Cobayes, ou Caviomorphes

Le Cobaye sauvage (Cavia aperea) a donné le Cobaye domestique (Cavia aperea porcellus), ou Cochon d’Inde, animal de laboratoire par excellence. L’espèce sauvage est originaire du sud du Brésil. Elle y mène une vie souterraine. La gestation chez ces 2 espèces est de 9 semaines ; les Cobayes ont 2 ou 3 petits et peuvent avoir 3 portées par an.

Le Cabiai (Hydrochærus capybara), qui est un Cobaye géant, est le plus gros des Rongeurs. Il a 1 m de long et 50 cm de haut et peut atteindre 50 kg ; il est brun avec une grosse tête et un gros museau. Il a 4 doigts et 3 orteils réunis par de courtes membranes palmaires. C’est un animal aquatique que l’on trouve à proximité des étangs, des lacs, des cours d’eau ou des marais, dans des forêts à sous-bois épais. Il vit en petites troupes. Quand il est dans l’eau, il ne laisse émerger que les narines, les yeux et les oreilles, comme les Hippopotames. Il mange des plantes aquatiques et dévaste parfois les plantations qui se trouvent à côté de son habitat.

Le Ragondin, ou Myocastor (Myocastor coypus), a 43 cm de long et peut peser de 7 à 9 kg. Il a une grande tête et de courtes oreilles comme tous les aquatiques. Ses longs poils sont de couleur châtaine. Il fait des terriers dans les berges des cours d’eau le long desquels il habite. Il mange des racines, des plantes aquatiques et des graines. On a tenté de l’élever en Europe pour sa fourrure, mais on n’y a guère réussi.

Pour en terminer avec l’ordre des Rongeurs, il convient de mentionner toute une série de Rongeurs de l’Amérique du Sud. Le Chinchilla, animal crépusculaire et nocturne, a une fourrure gris argent très douce. L’espèce a été tellement pourchassée au début du siècle que l’on a entrepris d’en faire l’élevage. Mais celui-ci est très difficile, et les peaux obtenues sont loin d’avoir la qualité du Chinchilla sauvage.

La Viscache est un animal diurne qui habite, en groupe, la haute montagne (Andes) dans des trous de rochers, des éboulis. Elle y mange des Graminacées, des Mousses et des Lichens. Son pelage, de couleur fauve-jaune, est épais et très doux. Sur le museau, elle a de grandes moustaches. Chassée pour sa fourrure et pour sa chair, la Viscache doit être protégée.

Le Paca (Cuniculus paca) est un animal de taille moyenne (de 79 à 80 cm de long) et pèse 10 kg. Il vit sur les rives boisées des plans d’eau dans les pays plats et en région de moyenne montagne. Il passe sa vie sous terre dans son terrier, aime l’eau et est très bon nageur. Il mange des feuilles, des tiges et des racines, mais est parfois attiré par les plantations du voisinage des agglomérations humaines. On le pourchasse partout. Il habite dans tout le Brésil. Le Paca de montagne (Stictomys Taczanowskii) se trouve au Pérou.

P. B.

➙ Castor / Hibernation / Lapin / Rat.

 R. Didier et P. Rode, Catalogue systématique des mammifères de France (Lechevalier, 1935) ; Mammifères de France (Lechevalier, 1944 ; 2 vol.). / A. Chaigneau, les Animaux nuisibles (la Maison rustique, 1948). / H. Hediger, la Vie des animaux sauvages d’Europe (Amiot-Dumont, 1952). / P.-P. Grassé (sous la dir. de), Traité de zoologie, t. XVII : Mammifères (Masson, 1955 ; 2 vol.). I. Krumbiegel, Biologie der Säugetiere (Krefeld, 1955 ; 2 vol.). / E. P. Walker et coll., Mammals of the World (Baltimore, 1964 ; 3 vol.).

Ronsard et la Pléiade

La tradition veut que, de retour d’un voyage en Gascogne, Pierre de Ronsard (1524-1585) ait rencontré en 1547, dans une hôtellerie proche de Poitiers, un jeune homme sensiblement du même âge que lui en qui il reconnaît quelqu’un de son « parentage ».


Ce jeune homme était Joachim du Bellay (1522-1560), alors étudiant en droit à Poitiers. De cette rencontre allait naître quelques années plus tard la Pléiade.

En 1547, Ronsard a vingt-trois ans. Descendant d’une vieille et noble famille vendômoise, il a passé ses premières années à la Possonnière, le manoir paternel de son Vendômois natal, cette terre verdoyante et fraîche où se dressait la vaste forêt de Gastine. À douze ans, il a pris le chemin de la Cour pour être attaché comme page à la maison des enfants de France. À la suite des princes, il a voyagé en Écosse, en Angleterre, en Flandre, puis fait un séjour en Alsace (1540) auprès de son cousin Lazare de Baïf (1496-1547) : à l’école de ce savant humaniste, il a eu la révélation de l’Antiquité. Mais il avait rapporté de ce voyage les premières atteintes d’un mal qui devait le laisser à demi sourd et le contraindre à renoncer à la carrière des armes. Retiré à la Possonnière, il s’était alors voué à la poésie. Au Mans, il avait fait connaissance (1543) du poète Jacques Peletier, à qui il avait soumis ses premières odes horaciennes. Encouragé par cet esprit ouvert, Ronsard, à la mort de son père, s’était acheminé vers Paris. Admis de nouveau dans l’intimité de Lazare de Baïf, il avait partagé avec son fils Jean Antoine les leçons de l’helléniste Jean Dorat, puis rejoint celui-ci au collège du Coqueret.