Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
R

rondo (suite)

À l’époque romantique, le rondo devient très libre. Il est soit placé dans son cadre habituel (F. Chopin*, 1er concerto pour piano, 1830 ; J. Brahms*, concerto pour violon, 1878), soit traité isolément (C. M. von Weber*, Rondo brillante, 1819 ; F. Mendelssohn*, Rondo capriccioso, 1827 ; C. Saint-Saëns*, Introduction et rondo capriccioso, 1863). À la fin du xixe s., C. Franck* et V. d’Indy* (Symphonie sur un chant montagnard français, 1887) usent du rondo-sonate cyclique.

Après 1900, le rondo demeure une forme vivante dans la mesure où la symphonie est encore pratiquée (G. Mahler*, 9e symphonie [1910], rondo burlesque ; A. Roussel*, 4e symphonie, 1934 ; B. Bartók*, Divertimento, 1939).

Dans l’école dodécaphonique, il faut citer aussi A. Berg* (Wozzeck, 1925, scène V de l’acte II : bagarre à la caserne ; Suite lyrique, 1925-26, no 1).

De nos jours, O. Messiaen* semble avoir trouvé dans le rondo une structure qui lui convient, sans en conserver le caractère vif (Petites Liturgies de la présence divine, no 2 [1944] ; Turangalîla-Symphonie [1946-1948]).

A. V.

 W. Chrzanowski, Das instrumentale Rondeau und die Rondoformen im xviii. Jahrhundert (Leipzig, 1911). / M. Bedbur, Die Entwicklung des Finales in den Symphonien von Haydn, Mozart und Beethoven (Cologne, 1953).

Rongeurs

Ordre de Mammifères d’une grande homogénéité par sa morphologie et son système dentaire.


Cette unité tient à une manière particulière de fragmenter les aliments : graines, écorces, racines d’arbres ou de plantes variées. Les Rongeurs ont une musculature masticatrice qui permet à la mandibule des mouvements verticaux — grâce auxquels les incisives articulées en biseau rongent les aliments —, des mouvements antéropostérieurs et vice versa, la mandibule fonctionnant comme une râpe mobile se déplaçant sur une râpe fixe ; il s’ensuit que la direction du grand axe de l’articulation temporo-maxillaire devient antéropostérieure.

L’ancien groupe des Rongeurs duplicidentés est souvent élevé au rang d’ordre sous le nom de Lagomorphes.


Lagomorphes

Ces rongeurs ont deux paires d’incisives supérieures. Leur formule dentaire est :

leur mandibule se meut surtout dans le sens transversal. C’est là un des caractères qui séparent les Duplicidentés, ou Lagomorphes, des Rongeurs proprement dits.

Ce sont en général des animaux de petite taille : 30 cm de haut pour 60 cm de long. Le type en est le Lièvre.


Le Lièvre

Le Lièvre européen (Lepus europæus) vit surtout dans les champs, les dunes et les petits bois. C’est un animal très craintif ; quand il est aux aguets, il s’assied sur ses pattes de derrière, qui sont longues. Il a une marche difficile, mais il court très vite, pouvant atteindre 80 km/h. Il saute aussi très bien. Les Lièvres ont les oreilles très longues ; penchées en avant, celles-ci dépassent l’extrémité du museau ; elles ont une large bordure noire à l’extrémité. La queue est noire pardessus.

Le Lièvre est plutôt un nocturne, mais on le voit aussi souvent le jour. Il se déplace par bonds rapides. Son refuge, ou « gîte », est toujours bien dissimulé dans le bois et les souches, même en rase campagne. Ce n’est qu’une excavation peu profonde, dans laquelle l’animal encastre son corps. Dans la plus grande partie de la journée, le Lièvre se cache ainsi dans les champs, immobile. Il va manger au crépuscule ou la nuit, dans les champs de Trèfle ou de Betteraves ; il se nourrit aussi de Choux, d’écorces d’arbres, de bourgeons et de petites branches d’arbustes.

Sa bouche est petite, mais, comme il a une lèvre supérieure qui est curieusement fendue verticalement, ses incisives ont toute liberté pour fonctionner librement.

L’époque du rut se situe principalement de la fin de janvier à février. La durée de la gestation est de 6 semaines. Les premières naissances arrivent vers la fin de février ou au début de mars. Mais l’époque du rut se prolongeant quelquefois jusqu’à la fin de l’été, il peut y avoir des naissances jusqu’au début d’octobre. La femelle, ou hase, allaite ses petits très peu de temps : de 8 à 10 jours. Elle a trois paires de mamelles pectorales et abdominales. Son lait, en début de lactation, est très riche en matières grasses (24 p. 100), et les jeunes se développent très rapidement.

Les principaux ennemis du Lièvre sont l’Homme, le Chien, le Renard et l’Hermine.

Son aire de répartition est très vaste : Asie, Afrique, Europe. Il est souvent victime d’une très grave maladie contagieuse transmise par d’autres Rongeurs : la tularémie.


Le Lapin*

Le Lapin de garenne (Oryctolagus cuniculus) est moins grand (42 cm), moins gros et moins lourd que le Lièvre. Ses oreilles sont plus courtes et ne sont pas noires aux extrémités. Le Lapin de garenne s’enfuit par bonds successifs comme le Lièvre, mais en faisant des zigzags. Il vit dans les terrains sablonneux, dans lesquels il creuse des terriers ; ceux-ci sont très longs et possèdent un grand nombre d’issues de secours. Le Lapin de garenne vit également dans les bois de Conifères ou de feuillus. Il ne monte pas très haut en montagne : en France, jusqu’à 900 m.

C’est aussi un animal crépusculaire, mais particulièrement actif la nuit. Il se multiplie rapidement. La femelle du Lapin de garenne a de 3 à 12 petits, qu’elle met au monde dans un lieu très abrité : la « rabouillère ». Elle leur fait un nid douillet de feuilles et des poils qu’elle s’arrache. Les petits naissent aveugles et nus et ne voient qu’à leur 14e jour. Ils sont allaités par leur mère pendant 6 semaines. Depuis le printemps jusqu’à l’automne, la lapine peut ainsi avoir des petits à 6 semaines d’intervalle. Ces données suffisent à expliquer les dégâts que peuvent faire ces animaux à la campagne. Ils ravagent les champs de Choux et de Betteraves et s’attaquent aux arbres, dont il rongent les écorces.

Le Lapin domestique est issu du Lapin de garenne. Il en existe de nombreuses races (bélier, angora à poils longs de 20 à 25 cm de long). Le plus gros est le géant des Flandres, pesant près de 10 kg.

La chair du Lapin est plus riche en protéines que celle du Bœuf et du Mouton : 21,47 p. 100 contre 20,58 p. 100 et 16,36 p. 100.