Robespierre (Maximilien de) (suite)
Thermidor
Il croit, cependant, qu’il domine encore la Convention. Le 8 thermidor (26 juill.), il monte à la tribune, attaque le Comité de salut public et le Comité de sûreté générale, et surtout lance un long réquisitoire contre les « traîtres » et les « fripons »..., qu’il refuse de nommer. Imprudence fatale. Cette diatribe sème l’inquiétude dans les rangs et permet aux conjurés de rallier les indécis du Marais. Le lendemain, Saint-Just ne peut lire à la Convention le rapport qu’il a rédigé. En revanche, Billaud-Varenne et Tallien dénoncent la tyrannie de Robespierre, ce « nouveau Cromwell ». Celui-ci essaie, mais en vain, de se défendre : Collot d’Herbois et Jacques Thuriot (1753-1829), successivement présidents de l’Assemblée, l’empêchent de se faire entendre en agitant leur sonnette, et la Convention décide l’arrestation de Maximilien et de ses amis. Apprenant la nouvelle, la Commune essaie de réagir : elle se déclare en insurrection et fait délivrer les prisonniers. En réponse, l’Assemblée déclare hors-la-loi tout le groupe des robespierristes. Dans la nuit, les sections modérées, conduites par Barras, marchent sur l’Hôtel de Ville, où se sont réfugiés les proscrits. Robespierre ne cherche pas à se défendre : il attend son salut de la légalité et non de la violence. En voyant arriver les hommes en armes, il se tire un coup de pistolet et se brise la mâchoire (à moins qu’il n’ait été atteint par le coup de feu du gendarme Méda [ou Merda]). Transporté tout sanglant aux Tuileries et sommairement pansé, il demeurera pendant de longues heures couché sur une table avant d’être guillotiné avec ses fidèles, parmi lesquels son frère Augustin, Couthon, Le Bas, Saint-Just (10 thermidor [28 juill. 1794]). Le grand artisan de la Révolution française a été sacrifié : sa mort marque la fin de la Convention montagnarde.
A. M.-B.
➙ Constituante (Assemblée nationale) / Convention nationale / Danton / Girondins / Jacobins / Législative (Assemblée) / Révolution française / Saint-Just / Terreur.
A. Mathiez, Études robespierristes (A. Colin, 1918 ; 2 vol.) ; Robespierre terroriste (Renaissance du livre, 1922) ; Autour de Robespierre (Payot, 1925) ; Girondins et Montagnards (Firmin-Didot, 1930) ; Études sur Robespierre (Éd. sociales, 1958). / J. Massin, Robespierre (Club fr. du livre, 1956). / Robespierre, Œuvres choisies (Éd. sociales, 1956-1958 ; 3 vol.). / M. Bouloiseau, Robespierre (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1957 ; 4e éd., 1971). / J. Ratinaud, Robespierre (Éd. du Seuil, coll. « Microcosme », 1960). / G. Walter, Robespierre (Gallimard, 1961 ; 2 vol.). / M. Gallo, Robespierre, histoire d’une solitude (Perrin, 1968). / J. Matrat, Robespierre ou la Tyrannie de la majorité (Hachette, 1971).