Roanne (suite)
L’activité actuelle de la ville reste fondée sur le textile, qu’une importante évolution a réorienté vers la bonneterie et la maille (deuxième centre français dans cette branche après Troyes), avec des créations de mode et des productions de luxe (Desarbre). Les textiles bouclés y tiennent aussi une place prépondérante (avec l’éponge Boussac-Jalla). Sous l’influence du groupe Rhône-Poulenc, les textiles artificiels (fibranne) occupent depuis longtemps une large place, renforcée actuellement par une grosse unité de textile non tissé. Sur l’activité textile classique se greffent l’impression, la teinture, l’apprêt et, bien sûr, les cotonnades. Mais la ville, mesurant les risques de la mono-industrie et influencée par Saint-Étienne, s’oriente également vers l’industrie mécanique et l’industrie métallurgique, industries ici très différenciées et qui relèvent à point une papeterie défaillante. Il est vrai qu’une tradition existait déjà avec les Ateliers de construction de Roanne (arsenaux militaires travaillant avec la manufacture des armes et cycles de Saint-Étienne), qui occupent 3 000 personnes (43 p. 100 des salariés de la mécanique roannaise) à la fabrication de blindés (« AMX 30 »). À la croisée de ces deux dominantes, mécanique et textile, on trouve les A. R. C. T. (Ateliers roannais de constructions textiles), spécialisés dans les métiers et les machines textiles. D’innombrables petites usines et ateliers constituent une solide structure de sous-traitance à la mécanique (Roanne est le deuxième producteur mondial de lames de scies à métaux). La palette des activités industrielles est d’ailleurs en cours de diversification, puisque aux tanneries et aux industries alimentaires s’ajoute le travail du caoutchouc à l’échelle industrielle (usine Michelin en cours de réalisation).
La ville a entrepris facilement une restructuration urbaine, le site étant très ouvert, mais le passage de la R. N. 7 a dû être redessiné, permettant du même coup la construction de plusieurs programmes de H. L. M. et l’équipement de deux zones industrielles à la périphérie (Arsenal [34 ha] et Aiguilly [14 ha]), qui s’ajoutent à celles du Coteau et de Riorges.
Le secteur tertiaire propre à la ville reste modeste, à cause de la proximité de Lyon et de Saint-Étienne, mais une solide activité bancaire locale, appuyée sur les industries textiles et mécaniques ainsi que sur les bénéfices des embouches charolaises toutes proches, va contribuer à réaliser le projet d’une certaine autonomie dans ce domaine. Dans cette perspective, Roanne s’est déjà dotée d’une liaison aérienne d’affaires avec Paris.
R. D.-C.
➙ Loire (départ.).