Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
R

Risorgimento (suite)

Cavour avait usé sa résistance physique pour obtenir ce douloureux triomphe sur le condottiere, qui ne lui pardonnait pas, non plus qu’une fraction importante du Parlement, d’avoir cédé Nice à la France ; sur l’opinion européenne, qui l’accusait de machiavélisme envers une monarchie redevenue estimable ; et même sur le cabinet britannique, qui s’alarmait du renforcement de prestige que l’unité italienne apportait à Napoléon III, dont la connivence avait permis à l’armée piémontaise de traverser et d’occuper les provinces adriatiques des États de l’Église pour atteindre Naples par terre. Le 6 juin 1861, le grand ministre expirait, à peine âgé de cinquante et un ans, pleuré par tout un peuple.

Il laissait au Parlement une Chambre divisée entre une droite et une gauche, rivales, mais non ennemies. Il était normal que la droite, à laquelle il appartenait lui-même, continuât son œuvre. Bettino Ricasoli (1809-1880), chef du groupe toscan, s’y employa d’abord avec une rigidité de principes et d’attitude qui, à cette époque, détonnait un peu de la part d’un homme politique et ne lui valait pas que des sympathies. Le général Alfonso La Marmora (1804-1878), Marco Minghetti (1818-1886), juriste et grand propriétaire foncier, Emilio Visconti-Venosta (1829-1914), ministre des Affaires étrangères, formé à l’école de Cavour, Luigi Farini (1812-1866) et Giovanni Lanza (1810-1882), bourgeois plus modestes, mais également désintéressés et dévoués à la gloire de la patrie, occupèrent tour à tour le pouvoir. Ricasoli y revint en 1866 pour assurer à l’Italie, grâce à un nouvel allié, la Prusse, la conquête de la Vénétie, obtenue non par les armes — car l’Italie avait été encore une fois vaincue par l’Autriche à Custoza (24 juin 1866) et sur mer à Lissa (20 juill.) du fait de l’impéritie du commandement —, mais comme une conséquence de Sadowa. Venise, de même que Milan, était cédée par Vienne non pas à l’Italie, mais à Napoléon III, qui la rétrocéda à Victor-Emmanuel II. L’opération déplut souverainement au rigide Ricasoli, à qui elle rappelait trop Villafranca ; elle humilia profondément les Italiens, qui n’avaient avancé le long de l’Adriatique jusqu’à la Piave que grâce au retrait des Autrichiens vers Vienne. Le maréchal Lebœuf, mandataire de Napoléon III, quand il vint à Venise remettre la ville au représentant du roi, y fut reçu comme un gêneur, et personne ne le raccompagna à la gare lors de son départ. Cependant, Garibaldi avait, avec ses corps francs, avancé dans le Trentin jusque sous les murs de Trente. Il fallut lui donner l’ordre de se retirer, et Garibaldi répondit stoïquement par ce seul mot : « J’obéis. »

Il espérait bien avoir sa revanche dans le Latium, car l’occupation de Rome restait à obtenir pour parfaire le Risorgimento. Malgré l’accord du 15 septembre 1864 entre le gouvernement italien et la France, touchant le respect du dernier lambeau de l’État pontifical, il méditait déjà le coup de force qu’il tenta en 1867, mais qui échoua à Mentana (3 nov.) devant la supériorité de l’armement et des forces françaises, revenues d’Antibes en grande hâte défendre Rome et ses entours. C’est le 20 septembre 1870 seulement, à la suite de l’écroulement du régime impérial après la capitulation de Sedan et du rappel en France du faible contingent demeuré à Rome, que les Italiens occuperont leur capitale définitive ; à la fin de l’année, Victor-Emmanuel II viendra s’y installer depuis Florence, la capitale provisoire.

M. V.

➙ Cavour / Charles-Albert / États de l’Église / Garibaldi / Italie / Mazzini / Napoléon III / Pie IX / Révolutions de 1848 / Savoie / Toscane / Victor-Emmanuel II.

 B. King, A History of Italian Unity (Londres, 1899 ; 2 vol. ; trad. fr. Histoire de l’unité italienne. Histoire politique de l’Italie de 1814 à 1871, Alcan, 1901, 2 vol.). / C. Spellanzon et E. Di Nolfo, Storia del Risorgimento e dell’ unità d’Italia (Milan, 1933-1938, 4 vol. ; nouv. éd. 1951-1966, 8 vol.). / G. Candeloro, Storia dell’ Italia moderna (Milan, 1956-1968 ; 5 vol.). / M. Vaussard, Jansénisme et gallicanisme aux origines religieuses du Risorgimento (Letouzey et Ané, 1959). / P. Guichonnet, l’Unité italienne (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1961 ; 3e éd., 1970). / L. Salvatorelli, Spiriti e figure del Risorgimento (Florence, 1961). / W. Maturi, Interpretazioni del Risorgimento (Turin, 1962). / P. Pieri, Storia militare del Risorgimento. Guerre e insurrezioni (Turin, 1962). / Nuove questioni di storia del Risorgimento e dell’ unità d’Italia (Milan, 1962 ; nouv. éd., 1968 ; 2 vol.). / J. Godechot, Histoire de l’Italie moderne, t. I : 1770-1870, le Risorgimento (Hachette, 1972).

risque minier

Ensemble des dangers des industries extractives.



Dangers provenant des terrains


Exploitation à ciel ouvert

Le risque spécifique est l’effondrement du talus. L’excavation modifie l’équilibre naturel des terrains par la disparition des contraintes latérales sur le iront du talus. Si la cohésion des terrains est insuffisante pour la hauteur du talus, il se produit le glissement d’une tranche qui se détache verticalement à la partie supérieure, puis qui s’infléchit en forme de cuiller (cercle de Terzaghi).


Exploitation souterraine

• Éboulement localisé. Outre les accidents provenant de la manipulation de pièces lourdes, du déplacement des machines dans des lieux étroits, encombrés, bruyants, peu éclairés, des chutes dans les puits, des accidents d’explosifs (projections, détonations intempestives), etc., la cause la plus fréquente d’accident mortel est la chute de bloc et l’éboulement du toit. Un éboulement est toujours limité à quelques mètres de hauteur, au-dessus desquels les terrains restent en place de façon précaire. La chute brutale de quelques dizaines de mètres cubes, voire de quelques mètres cubes de pierrailles peut ensevelir un ou deux ouvriers ; ceux-ci incapables de se dégager eux-mêmes, sont alors en grand danger s’ils ne sont pas secourus rapidement ; en déblayant l’éboulement, on risque d’en provoquer l’extension par rupture de l’équilibre des terrains, qui ne sont plus soutenus. La chute d’un placage de roche qui se détache du toit suffit pour tuer. C’est pourquoi la purge du toit et un soutènement adéquat sont d’une importance primordiale. L’accès d’un chantier peut être obstrué par un éboulement ; aussi doit-il y avoir partout deux issues dans une mine ; le traçage d’une galerie, qui est un ouvrage préparatoire en cul-de-sac, est l’exception à la règle. Si des mineurs sont emprisonnés dans un cul-de-sac derrière un éboulement qu’on ne peut déblayer, il faut creuser une issue de secours en contournant l’éboulement.