Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
R

Rhénanie-Palatinat (suite)

Climatiquement, la région est très hétérogène. Les massifs encadrant les dépressions sont très arrosés (plus de 1 000 mm). Les hivers sont enneigés, permettant les sports d’hiver sur les surfaces les plus élevées. Les étés ne sont chauds que dans les vallées. Celles-ci sont des milieux privilégiés ; juillet a une température supérieure à 18 °C, et janvier, avec 1 °C, n’est pas trop froid. Les précipitations sont voisines de 500 mm. La durée de la période végétative est de six semaines plus longue dans les vallées que sur les hauteurs (avance de trois semaines au printemps et retard identique pour l’hiver). Les cultures délicates s’installent donc dans les dépressions.


Une vie agricole intensive

La Rhénanie-Palatinat passe, avec la Bavière, pour le Land le plus rural et agricole. Pourtant, la population active agricole ne représente plus que 15 p. 100 du total (1950 : 36 p. 100). Sur les hauteurs, la polyculture (céréales - cultures sarclées - herbages) garde ses droits, malgré une extension des prés. La petite propriété domine. Les exploitations sont viables à partir d’une vingtaine d’hectares. On est étonné de la vivacité des communautés rurales. Les rendements laitiers moyens dépassent 3 300 kg par an. La race pie rouge des bas pays rhénans remplace la race locale. Toutes les zones situées au-dessus de 300 m d’altitude ont été déclarées « zones à développer » (Fördergebiete) et profitent d’aides particulières d’origine fédérale et régionale. Les régions basses peuvent être groupées en deux types. Dans la plaine rhénane, les labours intensifs sont pratiqués sur des exploitations d’une trentaine d’hectares (froment, orge, betteraves à sucre et à fourrage, cultures fourragères). Le bétail occupe une place importante (lait). Autour de Ludwigshafen s’est développée une zone de cultures légumières (salades, radis, concombres, haricots, petits pois et asperges) qui ne cesse de gagner en étendue. L’irrigation par aspersion se développe rapidement. La région présente un curieux aspect juxtaposant des campagnes urbanisées et industrialisées et des champs rappelant de gigantesques jardins ; 70 p. 100 des vignes allemandes (58 700 ha) sont situés en Rhénanie-Palatinat. Les vignobles sont axés sur les vallées : Palatinat (21 000 ha), Rhin-Hesse (Rheinhessen) [20 000 ha], Moselle-Sarre-Ruwer (12 000 ha), Rhin-Moyen (Mittelrhein), [1 000 ha], Nahe (4 000 ha), Ahr (700 ha). La vigne, développée dès l’époque romaine, fait surtout la réputation de la vallée du Rhin (Bacharach, Rüdesheim, Eltville), de la vallée moyenne de la Moselle (Bernkastel-Kues, Traben-Trarbach, Zell, Cochem, Kröv). Là se trouvent les meilleurs crus, se situe le négoce du vin, se maintient la tradition viticole et vinicole ; 55 p. 100 des vignerons possèdent moins de 0,5 ha de vignes ; 35,5 p. 100, entre 0,5 et 2 ha ; seulement 9,5 p. 100 ont plus que ce dernier chiffre. Une exploitation est viable à partir de 1,5 ha. Le petit vignoble de l’Ahr est le seul à produire des vins rouges. Ailleurs, riesling et silvaner dominent. Le Müller-Thurgau, grâce à sa moindre acidité, progresse. Les coopératives, nées en 1850 dans la vallée de l’Ahr, ne se développent que lentement.


Une industrialisation récente

L’industrie emploie 400 000 travailleurs en 1973, contre 218 000 en 1950. Malgré d’incontestables progrès, la population active industrielle représente encore moins de 30 p. 100 de la population active totale. La principale branche est la chimie, avec plus de 70 000 travailleurs (grâce à la BASF, à Ludwigshafen, qui en occupe plus des deux tiers). La construction de machines vient en deuxième position, devant la fabrication de chaussures (dont le centre est Pirmasens). Les principales zones industrielles se situent dans le Palatinat occidental (Deux-Ponts [Zweibrücken], Kaiserslautern, Pirmasens) et dans la vallée du Rhin (Ludwigshafen, premier centre industriel, Landau, Frankenthal, Worms, Spire, Mayence). Mayence (177 000 hab.) est la capitale, malgré sa situation excentrique. Elle est, comme Trèves, une ville d’origine romaine. Son essor est entravé par la proximité de la conurbation Francfort-Wiesbaden-Darmstadt. Coblence, au confluent de la Moselle et du Rhin (125 000 hab.), est surtout une ville de relations où l’industrie connaît un essor récent. Trèves (110 000 hab.), l’une des quatre capitales de l’Empire romain au iiie s. apr. J.-C., s’industrialise rapidement (zone portuaire). Depuis la création d’une université (partagée avec Kaiserslautern), elle est devenue une métropole à part entière. Mais Mayence, forte d’une tradition universitaire multiséculaire, garde la prééminence culturelle.

F. R.

➙ Mannheim-Ludwigshafen / Mayence / Palatinat / Trèves.

rhénium

Corps simple métallique.


En 1925, Walther Noddack et Ida Tacke (qui se marièrent en 1926) découvrirent dans la colombite, un minerai de tantale d’une formule de type FeII [(Nb, Ta)O3]2, l’élément qui correspondait au numéro atomique 75 et à une place encore vide dans le tableau périodique des éléments. Ce corps fut découvert par son spectre de rayons X : la loi de Moseley relie en effet les fréquences de ces raies au numéro atomique de l’élément. Il fut appelé rhénium, en hommage à la Rhénanie, région d’origine d’Ida Tacke.


État naturel

C’est un élément rare qui est surtout présent dans certaines molybdénites MoS2, dont quelques échantillons naturels en contiennent jusqu’à 20 ppm, alors que longtemps on avait pensé pouvoir le trouver dans les minerais de manganèse.


Atome

L’état fondamental électronique correspond à 1s2, 2s2, 2p6, 3s2, 3p6, 3d10, 4s2, 4p6, 4d10, 4f 14, 5s2, 5p6, 5d5, 6s2. Son rayon atomique est de 1,28 Å, et l’énergie de la première ionisation est de 7,87 eV. C’est l’homologue du manganèse dans la 3e série de métaux de transition.


Corps simple

Ce métal, de densité égale à 20,5, a un point de fusion très élevé (3 170 °C). On l’obtient par réduction du perrhénate d’ammonium par l’hydrogène à 400 °C ; il n’a pas d’emploi industriel. À l’état pulvérulent, il s’oxyde lentement à chaud dans l’oxygène en donnant l’oxyde Re2O7. Avec le chlore à chaud, il donne ReCl5 et avec le fluor sous pression il fournit le fluorure ReF7, qui est le seul heptafluorure métallique connu. L’acide chlorhydrique ou l’acide sulfurique n’ont qu’une action inappréciable. L’acide nitrique le transforme en acide perrhénique HReO4.