Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
R

revêtement routier (suite)

Le filler, dont la teneur varie entre 5 et 10 p. 100 pour le béton bitumineux courant, est indispensable. La formule (2) montre l’influence prépondérante que joue le terme f sur le dosage p dans la formule (1). L’ossature du béton bitumineux est comprise dans un fuseau d’évolution. Le bitume utilisé est un bitume dur, afin d’éviter l’orniérage durant l’été. La résistance mécanique R du béton est mesurée par compression d’éprouvettes cylindriques de 10 cm de haut, à une vitesse de déformation v qui est en général de 1 mm/s, mais que l’on peut choisir différente (par exemple 1 mm/mn). La résistance mécanique R dépend essentiellement du choix de v et de la température t de l’éprouvette, généralement portée à 20 °C pour l’essai. Un essai de qualité est l’essai Duriez, dénommé aussi essai d’immersion-compression : la résistance r en compression, après immersion de sept jours, d’une éprouvette préalablement soumise au vide, doit être d’au moins les 7/10 de celle R d’une éprouvette essayée au même âge, mais sans immersion préalable. Les essais doivent tous être effectués à une température définie (par exemple + 20 °C).

La fabrication du béton bitumineux se fait généralement dans une centrale à action continue comprenant un trommel de séchage avec brûleur au fuel et un malaxeur alimenté en granulats (triés et dosés), en filler et en bitume (fabrication en central plant).


Revêtements en pavés

Les pavages sont effectués soit en gros pavés (pavés d’échantillon), soit en petits pavés (pavés en mosaïque) ; en dépit de leur grande longévité, ils ne sont presque plus utilisés sur les routes en raison de leur prix et de leur confort, jugé insuffisant. Mais ils subsistent dans les villes et les grandes agglomérations.

M. D.

➙ Autoroute / Circulation / Granulat / Mécanique des sols / Mortiers et bétons / Route.

 M. Duriez, Liants routiers (Dunod, 1946, 2 vol.). / R. Ariano, I Materiali stradali (Milan, 1948). / J. L. et B. Escario, Caminos (Madrid, 1954 ; trad. fr. Traité des routes, Dunod, 1954) / R. Coquand, Routes (Eyrolles, 1956 ; nouv. éd., 1965 ; 2 vol.). / J. Arrambide et M. Duriez, Agrégats, liants et bétons hydrauliques (Éd. du « Moniteur des travaux publics », 1959) ; Nouveau Traité de matériaux de construction (Dunod, 1961-62 ; nouv. éd., 1970-71 ; 3 vol.).

revêtement de sols

Chape ou dalle de protection de sols industriels, commerciaux ou privés.



Généralités

Un revêtement de sol doit résister à l’usure par frottement, aux chocs, aux poinçonnements, aux déformations, aux attaques chimiques, à l’humidité, au glissement, au gel, aux températures élevées, etc., ou, tout au moins, à une ou à plusieurs de ces actions, selon sa destination et son exposition.

• Les sols industriels doivent permettre le fonctionnement d’une industrie ou d’une exploitation ; de ce fait, ils sont soumis à des trafics généralement intenses, concentrés, avec des véhicules lourdement chargés, parfois encore à bandages ferrés, entraînant une usure continue, créant des efforts de cisaillement importants. D’autre part, certains sols industriels (usines et entrepôts) subissent des vibrations, des trépidations ainsi que des attaques par aspersion de liquides agressifs : acides, bases, sels concentrés, huiles minérales, solvants, etc. Il importe donc qu’ils présentent des qualités particulières, variables selon leur destination, mais toujours impératives, telles qu’absence de pulvérulence, insonorité, résistance à la fissuration, imperméabilité, absence, durant de longues périodes, de tout entretien afin d’éviter les interruptions de fonctionnement des industries. Certains sols d’usine doivent résister à des chocs thermiques ; d’autres ne doivent pas produire d’étincelles quand il s’agit d’explosifs, de matières ou de vapeurs inflammables.

• Les sols commerciaux doivent être très résistants à l’usure par abrasion sur les parcours très fréquentés et particulièrement sur les marches d’escalier, ne pas être glissants, être insonores, souples, de teintes reposantes et claires, d’un entretien très simple (sans encausticage, cause fréquente d’accidents).

• Les sols privés (ou d’intérieurs) doivent, comme les sols commerciaux, résister à l’usure, être d’un entretien facile et avoir une apparence esthétique.


Nature et diversité des revêtements de sols

On distingue les sols coulés sur place, généralement à base de béton de ciment, avec chapes adhérentes à base de produits spéciaux résistants et comportant des joints de dilatation et de retrait. Les dallages, formés d’éléments préfabriqués en usine, de dimensions très supérieures à celles des simples carrelages, sont assemblés à joints minces avec des produits très adhésifs, et leur ensemble, bien plan et monolithique, peut, ou non, être revêtu d’un enduit d’usure très adhérent. À ces deux types de revêtements traditionnels, il faut ajouter les revêtements modernes en plastiques (résines vinyliques, polyesters, épikotes) ou en caoutchouc, que l’on colle sur un support stable.


Principaux sols coulés sur place avec chape résistante

Les chapes utilisent des produits tels que le quartz, l’alumine cristallisée (corindon, hématite ou émeri), le carbure de silicium (Carborundum), les roches dures (basaltes, diorites, porphyres, quartzites, etc.).


Dalles préfabriquées

On utilise surtout la basaltine (béton très compact de basalte de Saint-Jean-le-Centenier), les dalles en fonte, les pavés Arbel (en tôle), les pavés Pontam (en fonte), le métal déployé (pour surface d’usure antidérapante), les dalles Escoyer (à base d’argile cuite) et les dalles de Beugin (faites de schistes cuits). La solution par dallages préfabriqués en usine est de plus en plus utilisée.


Utilisation de l’asphalte

L’asphalte calcaire ne fait pas d’étincelles sous le choc du métal. Il convient donc notamment dans les poudreries, les fabriques d’explosifs et les ateliers où sont manipulés des nitrates. En revanche, il est soluble dans les essences, les huiles minérales, les huiles de goudron et les solvants chlorés ou benzéniques. Les revêtements d’asphalte sont insonores, résistent à l’eau, sont doués d’une bonne isolation thermique et ne font pas de poussière ; les asphaltes siliceux résistent aux acides. Enfin, on exécute couramment des carreaux d’asphalte présentant les mêmes avantages que les chapes coulées in situ et qui ne risquent pas de cloquer.