Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

Aśoka ou Dharmāśoka (suite)

Importance historique d’Asoka

« ... Tous les hommes sont mes enfants... Il n’y a pas de devoir plus élevé que le bien de l’humanité tout entière... » Ils ne sont guère nombreux les hommes d’État qui peuvent se vanter d’avoir prêché par la parole et l’exemple une conception morale d’une telle hauteur !

Promoteur acharné de l’ahiṃsâ, soucieux du mieux-être des plus humbles, Aśoka fut fondamentalement religieux, mais tolérant envers les autres religions ; n’y a-t-il pas entre lui, père de l’Inde antique, et Gāndhī, père de l’Inde actuelle, une étonnante permanence dans la croyance en certaines conceptions morales ?

La grandeur d’Aśoka est d’avoir transcendé la simple puissance temporelle (à cet égard, d’ailleurs, l’Empire maurya était sans rival) et tenté une approche morale du gouvernement de l’Empire qui lui aurait permis d’être le « Souverain juste » (Dhammiko Dhammarāja) tant prôné par la tradition bouddhique.

J. K.

➙ Bouddhisme / Inde / Maurya.

 L. de La Vallée-Poussin, l’Inde au temps des Mauryas et des Barbares, Grecs, Scythes, Parthes et Yue-Tchi (E. de Boccard, 1930). / S. S. Bhattacharya, Açokan Epigraphes (Calcutta, 1952). / B. G. Gokhale, Açoka Maurya (New York, 1966).

asphyxie

Ensemble des troubles provoqués par l’arrêt de la respiration.


Longtemps, ce mot a été employé dans le sens que nous donnons au mot syncope (cessation des battements du cœur) et, étymologiquement, il veut bien dire « absence de pouls ». Détournée de son sens primitif, l’asphyxie est aujourd’hui la conséquence de l’arrêt de la respiration et de l’arrêt du cœur. En réalité, seule l’interprétation est changée, le résultat restant la « mort cérébrale » par manque d’oxygène (sans manque de sang) et excès d’acide carbonique. Ces deux éléments peuvent se trouver isolément dans les états dits « d’anoxie* » et « d’hypercapnie ». Il est évident que l’arrêt respiratoire produit les deux.

Tous les états qui empêchent les échanges gazeux respiratoires peuvent provoquer l’asphyxie : la submersion, la strangulation, la suffocation et aussi le confinement. Mais l’inhalation de gaz non respirables (azote, hydrogène, protoxyde d’azote) ou de gaz délétères (oxydes de carbone, sulfures gazeux) ne donne pas de véritable asphyxie. Il s’agit alors d’anoxie : tant que les mouvements respiratoires s’exercent, le gaz carbonique peut encore s’échapper. Dans les cas où le gaz carbonique serait retenu dans l’organisme par un autre effet, il y aurait hypercarbie, c’est-à-dire que ce gaz ne pourrait pas s’échapper, même si les mouvements respiratoires étaient entretenus artificiellement.

L’analyse des gaz du sang confirme quantitativement ces notions : dans l’asphyxie vraie, l’hémoglobine est désaturée et l’anhydride carbonique en excès ; dans l’anoxie pure, le taux d’anhydride carbonique peut être faible. Dans l’hypercarbie, l’oxygène peut être présent dans le sang à un taux relativement élevé.

Le dosage de ces mêmes corps dans l’air alvéolaire du poumon est aussi significatif. La pression partielle de l’oxygène est basse dans l’asphyxie, alors que le taux de CO2 est élevé, comme celui des autres occupants naturels de l’alvéole : azote et vapeur d’eau. Dans l’anoxie pure, la pression partielle du gaz carbonique est peu augmentée et peut même être diminuée. Dans l’hypercapnie seule, la concentration de l’air alvéolaire en gaz carbonique est plusieurs fois celle que l’on trouve habituellement, mais l’oxygène n’y manque pas.

L’asphyxie se termine toujours, quand elle n’est pas corrigée à temps, par l’arrêt des mouvements respiratoires spontanés (syncope respiratoire), suivi, après un temps très variable, de l’arrêt cardiaque (syncope circulatoire), qui témoigne de l’épuisement du myocarde, pourtant relativement bien adapté à une vie « anaérobie » de courte durée. De ces considérations dérivent les principes thérapeutiques sur lesquels se fondent les mesures de sauvetage modernes.
1. Le temps de survie du cœur étant indéterminé a priori, tout doit être, dans tous les cas, même apparemment désespérés, mis en œuvre pour assurer la correction de l’asphyxie.
2. La vie anaérobie du cœur est considérablement facilitée par la correction de l’acidose. D’où les indications des thérapeutiques alcalines (sérum bicarbonaté) concomitantes des gestes de réanimation physique (massage cardiaque et respiration* artificielle). [V. réanimation.]

Malheureusement, le cerveau n’a pas les mêmes facultés de survie précaire que le cœur, et un certain nombre d’asphyxiés « récupérés » restent affectés pour la vie de troubles nerveux plus ou moins graves, liés à la dévitalisation de secteurs très divers de l’encéphale.

Asphyxie des nouveau-nés

Elle affecte deux formes bien différentes suivant que l’asphyxie survient avant la naissance ou juste après. Dans la première, l’accident asphyxique a pour origine une interruption prolongée du passage de l’oxygène maternel au sang fœtal (anomalie du placenta ou du cordon). Si le délai entre cet accident et la naissance est trop long, l’enfant naît bleu, flasque, en état de mort apparente. Les chances de succès du traitement sont faibles. Dans la seconde, l’accident a pour cause l’obstruction de la respiration (quel que soit son mécanisme) après une naissance normale. L’enfant devient bleu, mais, à l’instant de l’expulsion, il était rose et tonique. Traitée immédiatement, cette asphyxie est, dans l’immense majorité des cas, rapidement levée, sans séquelle d’aucune sorte.

J.-C. Le P.

Assam

Région de l’Inde.


Marche orientale de l’Inde, l’Assam correspond approximativement à l’ancienne Kāmarūpa. Son nom actuel viendrait du sanskrit Asama (incomparable) et lui aurait été donné par la dynastie Ahom (xiiie-xixe s.). Il s’agit d’une zone de brassage ethnique, culturel et religieux qui donne à cette région, aujourd’hui encore, une physionomie particulière.