Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
R

relations publiques (suite)

Qui influencer par les relations publiques ?

Toute institution pour atteindre ses objectifs est dépendante d’un certain nombre de groupes ; ce sont ces groupes que les relations publiques visent à influencer en leur communiquant des informations, pour les persuader que tous ces objectifs sont en concordance avec l’intérêt général. Il est certain qu’on ne peut tromper tout le monde tout le temps et que le propre de bonnes relations publiques est de ne jamais diffuser des informations fausses. Les relations publiques chercheront à toucher les futurs consommateurs, les détaillants et grossistes, le personnel même de l’entreprise, ses fournisseurs, ses actionnaires, ses banquiers, les services officiels locaux tels que les municipalités, l’État et tous les tiers intéressés de près ou de loin à son activité.


Comment influencer ces groupes ?

Les consommateurs futurs ont besoin de savoir ce qu’est le produit, comment il doit être utilisé. L’information pourra être transmise dans certains cas par l’intermédiaire des écoles professionnelles, par des notices, des films éducatifs. Le réseau de vente doit être convaincu que la société et lui-même travaillent dans le même sens et ont à défendre des intérêts communs. Il peut être bon, par exemple, de faire état des développements de l’entreprise, de ses orientations. C’est aussi une force pour une firme que d’avoir de bonnes relations avec ses fournisseurs, de les informer de ses réalisations, de ses projets, etc. L’intérêt de l’information au personnel de la firme est évident. De nombreuses firmes font état du budget qu’elles consacrent à leurs œuvres sociales, de la façon dont elles recrutent, forment et organisent les plans de carrière de leurs collaborateurs. À l’intention des actionnaires présents et potentiels, l’entreprise publie des bilans (même lorsque cela n’est pas obligatoire), informe de ses programmes d’investissements, explique et justifie au besoin l’absorption de telle ou telle société.

Pour toucher ces divers groupes de personnes, l’entreprise dispose des mass media (presse, radio, télévision), mais aussi de tous les autres moyens de communication, tels que brochures, notices, réceptions, visites, films éducatifs, lettres aux actionnaires, groupes d’études interprofessionnels, etc.


Organisation pratique des relations publiques

Il y a danger à confondre les relations publiques et la publicité dans un même service, sous prétexte qu’elles utilisent en partie les mêmes supports. Les relations publiques risquent d’être détournées de leur but, de se commercialiser, et la publicité risque d’oublier ses objectifs de rentabilité. La coordination peut se faire, mais uniquement sur les réalisations techniques, la mise en forme. Les relations publiques sont généralement placées sous le contrôle direct de la direction de l’entreprise. Le service des relations publiques dispose d’un budget pour payer son personnel et les réalisations techniques qu’il entreprend, telles que films, photos, réception, etc. En revanche, il n’achète pas d’espaces publicitaires. Les communiqués envoyés à la presse, par exemple, passeront ou ne passeront pas selon leur degré d’intérêt pour le public qu’ils cherchent à atteindre. Il faut avoir quelque chose à dire, car la transmission du message ne doit rien coûter. Les relations publiques ne peuvent être de la publicité gratuite ; les journaux et autres supports publicitaires s’en aperçoivent très vite et refusent les informations qui ne sont que de la publicité déguisée. Les relations publiques doivent apporter des informations et employer tous les moyens mis à leur disposition, dont la gamme est beaucoup plus large que les simples mass media.

F. B.

➙ Direction / Personne / Publicité / Vente.

 E. Prost, le Temps des relations publiques, t. I : l’Idée et les techniques (C. E. L. S. E., 1967). / C. Lougovoy et M. Linon, les Relations publiques. Fonction de gouvernement de l’entreprise et de l’administration (Dunod, 1969). / B. Lecoq, les Relations publiques. Pourquoi ? Comment ? (Entreprise moderne d’éd., 1970). / P. L. Genton, les Relations publiques. Promotion et humanisme des entreprises modernes (Gamma, 1971).

relativité

Ensemble de théories proposées par Einstein* en 1905 et les années suivantes, jusqu’en 1916 environ, et qui reposent, pour la relativité restreinte, sur l’équivalence, pour les lois physiques, de tous les systèmes de référence en translation uniforme et, pour la relativité générale, sur l’équivalence de tous les systèmes de référence.


Ces théories tentent donc de donner un cadre général dans lequel prennent place toutes les lois physiques. La théorie de la relativité restreinte donne un énoncé des lois de la mécanique plus général que celui de Newton, est en accord avec les lois de l’électromagnétisme de Maxwell et a permis de prédire différents effets, tels que celui de l’équivalence de la masse et de l’énergie ; cette théorie, parfaitement vérifiée par l’expérience, est universellement acceptée par les physiciens. La théorie de la relativité généralisée a permis de prédire divers effets qui, jusqu’ici, ont été confirmés par l’expérience ; elle présente une grande importance en astronomie, car elle permet de prévoir des phénomènes et des objets nouveaux (ondes gravitationnelles, trous noirs) que les astronomes essayent activement d’observer, et est le cadre de base de la cosmologie moderne. Cependant, d’autres théories de la gravitation, souvent dérivées de la relativité générale, existent et n’ont pas été toutes rejetées par l’observation.


Relativité restreinte


Concepts de base

La relativité restreinte, bien que développée au début du xxe s., a ses racines dans un passé lointain et peut être considérée comme la continuation des idées qui sont depuis Galilée* et Newton* à la base de la physique. Un concept de base très ancien est celui de la nécessité d’un système de référence pour décrire le mouvement d’un corps. Ainsi, la loi d’inertie de Newton, qui indique qu’un corps qui n’est soumis à aucune force se meut en ligne droite avec une vitesse constante, n’est valable que dans un système de référence bien défini, dans lequel on mesure la position et la vitesse de la particule. Newton imaginait qu’il existe un système de référence « absolu », système dans lequel les étoiles « fixes » ont des positions approximativement constantes, dans lequel les lois de la mécanique qu’il a énoncées (dont la loi d’inertie) sont valables. En réalité, il existe une infinité de systèmes de référence dans lesquels ces lois sont valables ; ce sont les « systèmes d’inertie », ou « systèmes de Galilée », qui sont en mouvement rectiligne et à vitesse constante les uns par rapport aux autres. L’un d’eux est le système absolu de Newton — si tant est qu’on puisse le définir dans la pratique —, mais tous sont équivalents en ce qui concerne la validité des lois de la mécanique newtonienne : c’est le principe de relativité (des lois physiques par rapport aux systèmes de référence) déjà implicite en mécanique classique et d’ailleurs explicité par divers auteurs. Soit x, y, z les coordonnées rectangulaires d’un point dans un système S où l’on définit un système d’axes Ox, Oy, Oz rectangulaires et x′, y′, z′ les coordonnées du même point dans un autre système S′ comportant des axes Ox′, Oy′, Oz′, parallèles à ceux du premier. Nous supposerons que les paramètres t et t′ décrivant le temps dans les deux systèmes sont égaux (t = t′), que les origines des coordonnées O et O′ étaient confondues pour t = t′ = 0, et que les deux systèmes se déplacent l’un par rapport à l’autre avec une vitesse uniforme v supposée portée par l’axe Ox (ou O′x′). Si l’un des deux systèmes est un système d’inertie, la condition pour que l’autre le soit s’écrit
x′ = x – vt, y′ = y, z′ = z, t′ = t.

Ces quatre équations forment la transformation de Galilée. Les lois de Newton sont valables dans tous les systèmes d’inertie liés l’un à l’autre par cette transformation.