Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

Asam (les frères) (suite)

L’ouvrage, cependant, où les frères Asam ont probablement mis tout leur art et tout leur cœur est l’église Saint-Jean-Népomucène de Munich (v. 1733), que l’on nomme souvent « Asamkirche » et qu’ils ont élevée à leurs frais. Des rochers artificiels qui mordent sur le trottoir la rattachent à leur propre maison. Peut-être, en voulant trop bien faire, ont-ils fini par surcharger la décoration, surtout en ce qui concerne la partie statuaire, dont les conditions d’éclairage naturel accentuent l’exaltation. Sans doute est-ce vers le même temps qu’ils ont édifié à Ingolstadt la salle de Santa Maria Victoria, dont le plafond, très long, a été construit sur deux points de vue. Ici encore, le foisonnement des stucs, dessinés avec beaucoup de verve, donne une certaine confusion à l’ensemble.

Les Asam ont exécuté des œuvres laïques, mais qui, dans l’ensemble, n’égalent pas leur production religieuse. Il en existe cependant de fort brillantes au château de Mannheim (1729-30) et au château d’Alteglofstein, près de Ratisbonne (1730) ; d’autres, aujourd’hui détruites, se trouvaient au château de Bruchsal. Mais Cosmas Damian n’avait pas pu y déployer ses qualités d’illusionniste, cette rare faculté qu’il avait de lier les architectures à la peinture, d’effacer les limites entre la peinture et les stucs. Les deux frères sont parmi les meilleurs représentants du baroque en Allemagne du Sud.

P. d. C.

 E. Hanfstaengl, Die Brüder Cosmas Damian und Egid Quirin Asam (Munich, 1955).

ascenseur

Installation permettant de transporter des personnes dans une cabine se déplaçant entre des guides verticaux ou faiblement inclinés sur la verticale.



Constitution

Tout ascenseur comprend la cabine, le treuil de levage avec sa poulie et le contrepoids.

La cabine est constituée par deux cadres en profilés, appelés arcade, par le socle de la plate-forme, par les parois et par le toit. Ses dimensions varient avec le nombre des personnes, c’est-à-dire avec la charge utile. Pour 2, 4 et 10 personnes, les charges utiles sont respectivement de 150, 300 et 750 kg, et les surfaces égales à 0,53, 0,93 et 2,07 m2. La hauteur minimale est de 1,90 m. Le contrepoids, en gueuses de fonte de 25 à 120 kg, doit équilibrer le poids mort, augmenté de la demi-charge utile. Les câbles sont des torons hélicoïdaux formés de fils d’acier extra-souples, résistant à 150 hectobars ; ils sont en général calculés avec un coefficient de sécurité minimal de 7 par rapport à la charge totale, poids mort compris. Aussi, les risques de rupture sont-ils quasi nuls. Le point délicat consiste dans la bonne adhérence, sans patinage, sur la poulie ; le câble ne doit donc comporter aucun « mou ». Le treuil comprend un réducteur, un frein, un moteur et une poulie d’adhérence, le tout monté sur un bâti indéformable. Le moteur est spécial, en raison de ses conditions de service : freinages courts et démarrages rapides. Le bloc d’alimentation du moteur comprend un ou deux transformateurs et un redresseur de courant. Les ascenseurs doivent être munis d’amortisseurs, soit à ressorts, soit hydrauliques, en fond de cuvette. Les portes sont à commande manuelle (battantes, coulissantes ou extensibles) ou à commande automatique. Les organes d’arrêt aux étages sont, suivant les constructeurs, placés dans la gaine ou dans la machinerie. Jusqu’à 0,80 m/s de vitesse, l’ascenseur classique est muni d’un interrupteur appelé basculeur. Au-dessus de 0,80 m/s, l’organe d’arrêt est généralement un distributeur, ou sélecteur.


Dispositions de sécurité

Elles sont de deux ordres : celles qui assurent la protection des personnes contre les accidents et celles qui assurent la protection contre l’incendie.


Protection contre les accidents

La gaine (ou cage) d’ascenseur est exclusivement réservée à la cabine et au contrepoids. Elle doit être close sur toute sa hauteur et résistante. Si la paroi interne est lisse et si la vitesse maximale est de 0,50 m/s, la porte de cabine est supprimée. Au-delà, et obligatoirement au-dessus de 1 m/s, la cabine doit comporter une porte, qui, aux arrêts, fait vis-à-vis à la porte palière ; les portes de cabine sont munies de serrures pouvant comporter diverses sécurités. En outre, les cabines doivent être munies d’un parachute, dont l’objet est de limiter la survitesse automatiquement. Enfin, la protection relève d’autres dispositifs tels que trappe de secours, bouton d’arrêt en cabine, sonnerie d’appel, clé de déverrouillage de la porte, sans oublier l’éclairage de la cabine et des abords de la gaine d’ascenseur.


Protection contre l’incendie

Le rôle contre l’incendie des portes palières et des parois de la cage est apprécié en fonction de leur résistance mécanique, de leur isolation thermique, de leur étanchéité aux flammes et de l’absence d’émission de gaz inflammables ou toxiques sous l’effet de la chaleur. Normalement, les portes palières ne sont pas prémunies contre le rayonnement calorifique. Mais il est essentiel qu’elles résistent un temps suffisant au feu pour que les flammes et la fumée ne puissent pénétrer dans la gaine et ressortir aux autres niveaux. Dans une gaine d’ascenseur, pratiquement rien n’est combustible ; mais celle-ci, en traversant les divers étages, constitue une cheminée d’appel d’air, sauf si l’on prend spécialement des dispositions particulières. Aussi convient-il de faire une distinction entre les gaines formant ou non une cheminée d’appel d’air. Le but de la protection est double :
1o permettre le fonctionnement de l’ascenseur durant un temps minimal ;
2o éviter que le feu ne se propage, par la cage, d’un étage à l’autre.

Si la gaine peut former cheminée, les parois de la cage doivent être pleines et de résistance coupe-feu d’un quart d’heure au moins, ainsi que les portes palières, qui, en outre, doivent être pare-flammes d’une demi-heure au moins ; de plus, une ouverture de ventilation doit exister entre le haut de la cage et l’extérieur du bâtiment. Des dispositions spéciales doivent être prises contre les risques d’incendie et de panique dans les établissements recevant du public. Enfin, dans les immeubles de grande hauteur (plus de 50 m pour les immeubles à usage d’habitation), les parois des cages d’ascenseur et les dispositifs de communication entre cages et étages doivent être coupe-feu de degré deux heures ; aux paliers d’étage, les portes coupe-feu de deux heures sont à fermeture automatique en cas d’incendie.

M. D.