Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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régate (suite)

Déroulement d’une régate à moteur

En règle générale, la régate est disputée en circuit fermé, tracé autour de deux bouées ou plus que les bateaux, tournant dans le sens inverse de celui des aiguilles d’une montre, laissent à babord. La ligne de départ et d’arrivée est une ligne fictive, tracée dans l’alignement de deux voyants et limitée par un pavillon à damiers. Lorsqu’il s’agit de courses brèves, le départ est le plus souvent un départ lancé : les concurrents s’efforcent de franchir la ligne le plus tôt et à la plus grande vitesse possible après le signal de départ. Ceux qui sont partis trop tôt sont disqualifiés. Dans des courses plus longues, le départ est généralement donné à l’américaine : les bateaux se groupent derrière le bateau jury, qui avance lentement ; lorsqu’ils sont bien groupés, le starter donne le départ en abaissant son drapeau. Dans une autre formule, les bateaux sont rangés bord à bord, l’arrière à l’appontement, et les moteurs sont lancés à la fin d’un compte à rebours.

Dans les épreuves qui comportent plusieurs manches, les classements sont établis par addition de points, attribués de la façon suivante à l’issue de chaque manche : le premier reçoit 400 points, le second 300, puis 225, 169, 127, 95, 71, 53, 40, 30, etc. Le vingtième n’est gratifié que d’un seul point et les bateaux qui ne terminent pas la course n’en reçoivent aucun.


Séries et classes internationales

Le mot série s’applique à un type de bateau, tel celui des hors-bord de course. Cette série se divise elle-même en classes, selon la cylindrée du moteur. Les règlements de l’Union internationale motonautique (U. I. M.) spécifient que seuls des moteurs alternatifs à piston peuvent équiper les bateaux des séries internationales. La cylindrée totale du ou des moteurs constitue la base d’admission dans la classe correspondante. Les moteurs peuvent être à deux ou à quatre temps ; l’alimentation en combustible peut se faire par carburateur ou par injection. Les moteurs rotatifs (brevet N. S. U.-Wankel) sont admis sur la base d’une équivalence de cylindrée. Les moteurs suralimentés ne sont admis que dans les classes illimitées.

Les deux grandes familles de bateaux de course en séries internationales sont les bateaux à moteur hors-bord et ceux à moteur en-bord.

• Le moteur hors-bord est un ensemble mécanique de propulsion qui peut être enlevé d’un seul bloc avec sa transmission, laquelle ne traverse la coque en aucun point.
— La série des hors-bord de course se divise en dix classes, depuis une cylindrée du moteur atteignant 175 cm3 inclusivement jusqu’à une cylindrée de plus de 2 500 cm3 (illimitée). La carène est libre.
— La série des hors-bord de sport se divise en dix classes, depuis une cylindrée du moteur atteignant 175 cm3 inclusivement jusqu’à une cylindrée de plus de 2 000 cm3 (illimitée) ; la coque doit se conformer dans chaque classe à des dimensions minimales allant de 3 m de long, 1,10 m de large, 0,30 m de profondeur du cockpit, à 5 m de long, 1,50 m de large et 0,45 m de profondeur du cockpit.

Les bateaux pneumatiques à hors-bord sont divisés en trois classes, depuis une cylindrée du moteur allant jusqu’à 500 cm3 jusqu’à une cylindrée de plus de 700 à 850 cm3. La coque a des dimensions minimales allant de 3,10 m de longueur, 1,30 m de large et 45 kg de poids à 3,70 m de long, 1,50 m de large et 60 kg de poids.

• Le moteur en-bord marin est un ensemble mécanique conçu pour la propulsion des bateaux, logé à l’intérieur de la coque dans un compartiment couvert et aéré.

Les séries des en-bord de course (exemple : racers) et des en-bord de sport se divisent en sept classes, selon la cylindrée du moteur. La première classe se caractérise par une cylindrée allant jusqu’à 1 000 cm3 inclusivement, la septième par une cylindrée de plus de 7 000 cm3 (illimitée). Dans la série des en-bord de course, la coque est libre ; dans celle des en-bord de sport, elle doit se conformer dans chaque classe à des dimensions minimales allant de 4,25 m de long et 1,40 m de large à 6,25 m de long et 1,70 m de large.

Pour la compétition de vitesse, l’Union internationale motonautique ne fait aucune distinction entre bateaux équipés de moteurs à explosion et bateaux équipés de moteurs Diesel. Cette classe n’est soumise à aucune restriction quant aux formes de la coque, au poids et à la cylindrée des moteurs.


Régate à voile

Cette course se déroule très généralement en circuit fermé, délimité soit par un certain nombre de marques de parcours mouillés à cet effet, soit par des balises ou bouées servant à la navigation ou encore par des obstacles naturels. Le plus souvent, les régates mettent aux prises de petites unités de caractère sportif, et les parcours sont de dimensions réduites, de quelques milles marins, implantés dans des eaux abritées, à proximité de la côte. Depuis quelques années s’ajoute à cette notion une conception nouvelle de la régate, pratiquée en mer par des unités plus importantes. Il s’agit de la régate de haute mer : lancée lors de la réorganisation de la « coupe du Cercle de la voile de Paris » et consistant à faire courir sur des parcours marins des bateaux de même rating, classés sans correction de temps, la course en haute mer devient une véritable régate qui met en ligne des bateaux semblables, c’est-à-dire ayant le même handicap. L’intérêt d’une régate est beaucoup plus grand à tous points de vue lorsque les bateaux qui y participent sont aussi peu différents que possible. De préférence, ils appartiennent à la même série. Toutefois, la régate de haute mer diffère de la régate de monotypes légers tant par la taille des bateaux que par les connaissances requises des équipages. Par exemple, la régate sur un petit parcours ne nécessite pas de connaissances en navigation, alors que, dans la régate de haute mer, il est indispensable de connaître avec précision et chaque fois qu’on le veut le point où l’on se trouve et de le repérer sur la carte.

Quel que soit leur genre, toutes les régates font appel à l’esprit de compétition et, par conséquent, s’opposent à la promenade ou à la croisière qui, l’une et l’autre, permettent de passer des loisirs sur l’eau, sans autre souci que de naviguer pour son seul plaisir et selon son caprice.