Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
R

rail (suite)

Entretien et surveillance

L’usure des rails dépend surtout du tonnage supporté par la voie et de la vitesse des trains qui y circulent. Cette usure se traduit par un écrasement de la surface de roulement et une abrasion de la face interne du champignon sous l’action des boudins des roues. En moyenne, la durée de vie des rails varie de 20 à 30 ans. Mais ils peuvent aussi être remplacés pour d’autres causes, parmi lesquelles les plus fréquentes sont les défauts métallurgiques et les « crapauds » provoqués par le patinage des roues motrices des locomotives. Ces défauts, autrefois repérés par des agents de surveillance, sont maintenant détectés au moyen de véhicules spéciaux équipés de détecteurs à ultrasons ou électromagnétiques.

Cl. M.

➙ Adhérence / Traction / Train / Voie.

rail-route

Moyen de transport des marchandises utilisant la route et le chemin de fer et destiné à éviter les transbordements dans les gares et à faciliter les expéditions et les livraisons à domicile.



Introduction

Les trains ne desservant que les gares, l’acheminement des marchandises à domicile présente des difficultés inconnues des transports routiers. Avant la Seconde Guerre mondiale, les embranchements particuliers constituaient le seul porte-à-porte réalisé techniquement pour les wagons. Bien que s’étant considérablement multipliés, ces types d’embranchements ne s’appliquent qu’à un tiers environ du tonnage transporté et n’intéressent qu’un nombre restreint d’expéditeurs et de destinataires. Les chariots porte-wagons ont quelquefois été utilisés pour acheminer les wagons chargés dans les établissements impossibles à raccorder au chemin de fer, mais cette méthode n’est applicable que dans quelques cas spéciaux. En revanche, le transport des véhicules routiers sur des wagons a connu un plus grand succès et reste un moyen commode de concilier les deux modes de transport.

Mais l’emploi des containers et des transcontainers, spécialement conçus pour faciliter l’acheminement de charges complètes de marchandises sans rupture de charge par plusieurs modes de transport, semble dans les conditions du monde moderne le moyen le mieux adapté aux transports rail-route.


Transport des véhicules routiers

Pour le transport des marchandises, les techniques rail-route utilisent presque exclusivement les semi-remorques, qui présentent l’avantage de ne pas avoir de moteur lourd à transporter. Elles sont munies, en plus des roues à pneus utilisées sur les parcours routiers, de petites roues à boudins permettant le roulement sur des rails fixés sur la superstructure des wagons porteurs. Elles sont chargées ou déchargées à l’aide de tracteurs routiers par l’intermédiaire de quais en bout qui permettent de remplir ou de vider un train à la cadence de 25 remorques à l’heure. Ce procédé a connu un large développement aux États-Unis, mais la hauteur limite, imposée par le gabarit ferroviaire européen, ne permettant pas l’utilisation de remorques de gros volume, les chemins de fer d’Europe utilisent des wagons spéciaux appelés kangourous et équipés de pont-levis rabattables. Le transport des voitures de tourisme connaît également une large expansion en raison du développement de l’automobile et de l’encombrement qui en résulte sur les grands itinéraires. Les voitures, chargées sur des wagons à deux étages et capables de circuler à 140 km/h, sont acheminées dans des trains auto-couchettes offrant ainsi à l’usager une vitesse ainsi qu’une sécurité élevées sur une partie de son parcours et lui permettant de retrouver son autonomie pour les parcours terminaux.


Transport par containers

Le container a d’abord été utilisé avant la Seconde Guerre mondiale sous le nom de cadre. C’était alors une simple caisse en bois utilisée pour les déménagements par voie ferrée ou par voie maritime, puis il fut employé pour faciliter le groupage des colis et le transport de charges complètes n’utilisant que très partiellement la capacité des wagons. Le volume des containers varie de 3 à 14 m3 environ, et la charge utile est de l’ordre de 2 à 4 t. La création des transcontainers, apparus en 1965 dans les transports maritimes, a contribué au développement de ce mode de transport. Construits selon des normes internationales, les transcontainers ont une longueur de 3, 6, 9 ou 12 m, et leur poids total en charge varie de 10 à 30 t. En raison des avantages matériels qu’elles pouvaient en retirer, les compagnies ferroviaires se sont équipées de wagons spécialisés et de portiques destinés à la manutention des containers et des transcontainers dans des centres terminaux où ils sont placés sur des remorques routières également spécialisées. Cette technique de transports a entraîné la création de trains-blocs pouvant circuler à 120 km/h, dont l’exemple le plus connu est celui des freight-liners britanniques et qui sont constitués de wagons groupés en rames de composition homogène circulant entre deux centres sans passer par les gares de triage. De même, les trains Trans-Europ-Container-Express (TECE), qui circulent avec la régularité d’un train de voyageurs, sans stationnement aux frontières, ont été mis en service en Europe occidentale pour faciliter les échanges internationaux. En France, la Société nationale des chemins de fer a confié à la Compagnie nationale des cadres (C. N. C.) le soin de s’équiper en transcontainers, tandis qu’elle s’est chargée de la constitution du parc de wagons porteurs et de la mise en place des chantiers terminaux. Elle a mis en service les trains-blocs Transcontainers-Express qui relient les grands centres entre eux. En progression constante d’environ 20 p. 100 par an, le trafic par containers et transcontainers ouvre aux chemins de fer des possibilités nouvelles en matière de trafic marchandise.

Cl. M.

➙ Chemin de fer / Container / Exploitation / Triage / Wagon.