Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
R

radiotechnique (suite)

Une autre application, due à l’ingénieur français Lucien Lévy (1892-1965) et qui devait être mondialement généralisée, fut l’adoption du montage superhétérodyne, dit également « à changement de fréquence », dans lequel le signal reçu était mélangé au signal d’un oscillateur local, la fréquence de battement (fréquence intermédiaire) étant amplifiée plus facilement et finalement détectée.

Des progrès furent aussi réalisés dans le domaine des fréquences audibles par les haut-parleurs électrodynamiques, d’abord à excitation séparée, puis avec des aimants permanents. De même, les microphones — qui, à l’origine, n’étaient que les pastilles microphoniques de téléphone — subirent des perfectionnements adaptés à leurs utilisations (studios, reportages, etc.), leurs courbes de réponse correspondant de très près aux possibilités de l’oreille.

Peu de temps après la fin de la Première Guerre mondiale, on utilisa ce qu’on appelait alors les ondes courtes (décamétriques). À peu près ignorées par les organismes officiels, les radioamateurs devaient leur donner une impulsion constante qui depuis ne fit que s’accélérer. On savait déjà en 1921 que des signaux avaient pu franchir l’Atlantique sur une longueur d’onde de 200 m ; mais, en novembre 1923, un Français, Léon Deloy, dont l’indicatif était F8AB, réussit une liaison bilatérale avec les États-Unis sur une longueur d’onde de 109 m. Passionnés par ce développement de la radiotechnique, les très nombreux radioamateurs explorèrent cette nouvelle gamme d’ondes qui, avec des puissances infimes, parfois de l’ordre du watt et même moins, leur permettait de communiquer avec l’hémisphère austral. Puis les laboratoires officiels de recherches les suivirent dans cette voie. De grandes stations d’émission sur ondes courtes furent créées sur des longueurs d’onde s’étageant entre 70 et 16 m et même 13 m, leur intérêt se démontrant par le fait qu’avec une puissance de quelques kilowatts on obtenait des résultats comparables à ceux qui nécessitaient 1 000 kW sur des ondes plus longues. De plus, les dimensions des aériens étant plus petites, il devenait possible de concentrer les signaux en faisceaux et de les diriger vers tel ou tel point du globe. Enhardis par les résultats déjà obtenus, les chercheurs, amateurs et officiels, se tournèrent vers l’exploration des fréquences encore plus élevées (tout d’abord ondes métriques et décimétriques). De grandes difficultés surgissaient, tant à l’émission qu’à la réception. Malgré l’utilisation de tubes électroniques à faibles capacités internes, les temps de transit des électrons s’opposaient au traitement des très hautes fréquences. D’autre part, les dimensions des circuits étant d’autant plus réduites que les fréquences augmentaient, on arrivait assez vite à une limitation, malgré l’utilisation de lignes de Lecher. La solution fut trouvée quelques années avant la Seconde Guerre mondiale avec le magnétron, organe essentiel de ce qu’on appelait en France la détection électromagnétique. Les nécessités militaires au cours des hostilités firent progresser la radiotechnique à pas de géant, au point qu’aujourd’hui la gamme des ondes centimétriques est complètement explorée et qu’il en est à peu près de même pour les ondes millimétriques et même pour les ondes submillimétriques.

Dans le domaine des applications générales, trois chercheurs de Bell Telephone Laboratories, John Bardeen (né en 1908), Walter Houser Brattain (né en 1902) et William Bradford Shockley (né en 1910), inventèrent en 1948 le transistor, ce semi-conducteur qui joue exactement le rôle d’un tube électronique sans en avoir les inconvénients (haute tension, dégagement de chaleur). Sa durée de vie est quasiment illimitée, ce qui explique sa très large diffusion.

La miniaturisation a conduit depuis à réaliser le câblage des appareils avec la technique des circuits imprimés par photogravure, rassemblant tous les éléments sur une petite plaquette isolante. Plus récemment, la technique des circuits intégrés a permis de concentrer tous les éléments d’un amplificateur dans un volume aussi restreint que celui d’une tête d’épingle. Enfin, l’une des plus prodigieuses réalisations de la radiotechnique est la télévision, aboutissement d’une longue série d’études et de recherches menées par l’élite des savants du monde entier.

H. P.

➙ Antenne / Circuit imprimé / Circuit intégré / Émission / Onde / Radar / Radiodiffusion / Réception / Télévision / Tube.

 A. Berget, la Télégraphie sans fil (Hachette, 1914). / E. Branly, la Télégraphie sans fil (Pavot, 1922 ; nouv. éd., 1925). / P. Hemardinguer et H. Piraux, les Ondes courtes et ultracourtes (Dunod, 1935). / X. Reynes, Radiotechnique appliquée (Dunod, 1939).


Quelques grands producteurs d’appareils de radiodiffusion et de télévision

V. également électrique (industrie de la construction).


Braun AG.,

société allemande constituée en 1961 sous forme de société anonyme. Son origine remonte à 1921 avec la création d’un établissement en nom propre constitué cette année-là par Max Braun (1890-1951) en vue d’exploiter un atelier d’appareils de radio. En 1951, les fils de Max Braun reprennent l’affaire et la transforment en société en nom collectif. Des filiales sont créées dans la plupart des grands pays industriels de l’Europe occidentale, au Japon, au Canada, en Argentine et au Moyen-Orient. La société mère assure l’essentiel de la production en Allemagne. Une quinzaine de filiales de vente se répartit les marchés à l’étranger. Avec un chiffre d’affaires consolidé d’environ 500 MDM, le groupe est l’un des premiers constructeurs européens d’appareils de radio et de télévision, d’électrophones et de magnétophones. Outre les appareils électroniques, Braun AG. fabrique de nombreux biens de consommation divers, notamment des caméras et des projecteurs, dans le domaine audiovisuel, et du petit appareillage électrique ainsi que des rasoirs et des briquets dans le domaine de l’équipement ménager. Contrairement à la majorité de ses concurrents européens ou américains, Braun AG. produit peu de biens d’équipement. Seuls les appareils de mesure et de visualisation entrent dans la gamme de ses fabrications. Depuis 1961, les fabrications de la société allemande intéressent le groupe américain Gillette Company, qui accroît progressivement sa participation au capital pour l’amener au niveau actuel de 95 p. 100.


Decca Ltd,