Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
R

radiodiffusion (suite)

La radiodistribution

Système de diffusion par câbles des émissions de radiodiffusion.

Par définition, le terme de radiodiffusion s’applique à tous les systèmes utilisant des ondes électromagnétiques pour la transmission à distance de signaux modulés à fréquences audibles (radiotéléphonie), quel que soit le mode de modulation (amplitude, fréquence, phase). Il s’agit donc d’une technique très générale, la radiodistribution n’en étant qu’un cas particulier.

Bien qu’il ne se soit, naturellement, pas agi de radiodiffusion, on pourrait faire remonter sa naissance à 1878, année au cours de laquelle l’Administration postale suisse autorisa la diffusion, par les lignes téléphoniques, de l’opéra Don Pasquale depuis Bellinzona. Cette expérience eut des échos en France, où le théâtrophone permit à certains privilégiés d’écouter à domicile les représentations de l’Opéra de Paris. Ces réalisations furent sans suite, en raison surtout de la sensibilité médiocre de tout le système. Après la Première Guerre mondiale, la radiodiffusion avait déjà pris une extension considérable, mais on pouvait faire deux remarques. D’une part, on assistait à une prolifération des antennes sur les toits ; d’autre part, dans certaines régions ou dans les agglomérations, la propagation des ondes subissait des perturbations gênantes, baisse de sensibilité ou rapport signal/bruit trop faible (parasites trop intenses).

La solution de ces deux problèmes fut trouvée par la réalisation des antennes collectives. Celles-ci sont érigées en des points aussi élevés que possible et comportent à leur base un amplificateur des signaux reçus. Les toits ne sont donc plus encombrés, et les zones d’ombre sont fortement réduites. De telles antennes peuvent aisément alimenter tout un petit village ou un quartier entier. Les émissions étaient reçues par une antenne dans une centrale radio d’où partaient les lignes aboutissant chez les abonnés, principalement en Suisse, en Belgique, aux Pays-Bas et en Allemagne. Les lignes, constituées de câbles sous plomb, dont les deux fils présentaient la même impédance par rapport à la terre, étaient réalisées de telle sorte que les phénomènes de diaphonie et d’atténuation en fonction de la distance soient aussi réduits que possible. La bande passante était naturellement celle des communications téléphoniques. La centrale radio comprenait autant de récepteurs qu’il y avait d’émissions à retransmettre. L’abonné disposait d’un sélecteur de programmes, analogue au cadran d’appel téléphonique, qui lui permettait de choisir son émission préférée. Dans les cas les plus simples, il suffisait à l’abonné de brancher un haut-parleur sur une prise spéciale afin d’éviter une confusion avec les prises de courant habituelles.

La radiodistribution a eu une assez grande extension en Europe (sauf en France) avant le début de la Seconde Guerre mondiale, mais elle n’a plus guère progressé depuis, en raison, d’une part, des grands progrès réalisés par l’industrie électronique, et, d’autre part, des facilités de choix de l’auditeur entre des centaines d’émissions. La seule innovation technique qui se soit développée est celle des antennes collectives, avec pour corollaire la réalisation des antennes de télévision, dont la grande largeur de bande utile allait permettre la diffusion simultanée des images et du son.

H. P.

 Encyclopédie de la radioélectricité (Chiron, 1938).


Radiodiffusion - Télévision française

Le service public national de radiodiffusion-télévision française assume dans le cadre de sa compétence la mission de répondre aux besoins et aux aspirations de la population, en ce qui concerne l’information, la communication, la culture, l’éducation, le divertissement et l’ensemble des valeurs de civilisation. Il participe à la diffusion de la culture française dans le monde.


Historique

Les premières émissions de radiodiffusion réalisées en France ont lieu en 1921, à partir de la tour Eiffel par les soins de l’administration des Postes, Télégraphes et Téléphones. En 1922, un poste émetteur d’État est créé à l’École supérieure des P. T. T., tandis qu’une station privée est autorisée à effectuer des essais. En 1923, le monopole de l’État sur les communications télégraphiques (affirmé en 1851) est étendu à l’émission et à la réception de signaux radioélectriques. En 1926, sont fixés les principes d’une réglementation générale de la radiodiffusion, visant notamment, pour l’avenir, à rétablissement d’un réseau homogène dont l’exploitation serait, dans sa totalité, assurée par l’État. La même année, un service de radiodiffusion est créé au sein de l’administration des P. T. T. avec mission d’assurer, notamment, l’installation et l’exploitation du réseau d’État. Parallèlement des autorisations d’émettre, précaires et révocables, sont accordées à des stations privées. Le développement de l’infrastructure du réseau d’État nécessitant la création de ressources régulières, une redevance d’usage sur les postes récepteurs est instituée en 1933. En 1939, la radiodiffusion est séparée de l’administration des Postes, Télégraphes et Téléphones et érigée en administration autonome. Des textes publiés en 1941 et en 1942 définissent l’objet et les attributions de la Radiodiffusion nationale. À partir de 1945, l’exploitation de la radiodiffusion en France est assurée sous le régime du monopole de l’État. Successivement administration publique jusqu’en 1949, puis établissement public placé sous la tutelle du ministre de l’Information de 1959 à 1964, la Radiodiffusion-Télévision française est, avec la loi du 27 juin 1964, transformée en Office de radiodiffusion-télévision française (O. R. T. F.) placé sous l’autorité du ministre de l’Information. La loi du 3 juillet 1972 précise le service public national de l’Office de radiodiffusion-télévision française et modifie son statut.

Administré par un président-directeur général et par un conseil d’administration de quatorze membres, cet Office est organisé en unités fonctionnelles qui prennent la forme de régies ou éventuellement d’établissements publics, à l’exclusion de toute emprise d’intérêts économiques privés. Il est placé sous la tutelle du Premier ministre.