Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
R

radiodiagnostic (suite)

 R. Trial et A. Rescanieres, Guide pratique d’interprétation radiologique (Vigot, 1952-1954 ; nouv. éd., 1956-1960 ; 3 vol.). / P. Buffard et L. Croizet, la Pratique de radiodiagnostic clinique (Doin, 1953). / H. R. Schinz, R. Glauner et E. Uehlinger, Röntgendiagnostik, Ergebnisse (Stuttgart, 1957 ; trad. fr. Acquisitions nouvelles en radiodiagnostic, Delachaux et Niestlé, 1959). / F. De Witte, Précis de radiodiagnostic (Masson, 1963). / H. Fishgold (sous la dir. de). Traité de radiodiagnostic (Masson, 1969-1972 ; 5 vol. parus).

radiodiffusion

Ensemble des techniques d’émission d’ondes hertziennes permettant la retransmission de la parole et des sons, au profit du public en général.


Le principe de la radiodiffusion


Généralités

En principe, un émetteur de radiodiffusion est constitué par un générateur d’ondes entretenues, modulées par des signaux à fréquences audibles. Ses caractéristiques dépendent d’une législation internationale, codifiée périodiquement. Tenant compte du nombre considérable d’émetteurs mondiaux, cette législation a divisé le spectre des ondes électromagnétiques en fréquences exclusives (attribuées à un émetteur particulier), partagées (à deux ou plusieurs émetteurs suffisamment éloignés géographiquement pour qu’il n’y ait que peu d’interférences) et communes (utilisées en commun avec des émetteurs de service).

D’autre part, les premières stations de radiodiffusion utilisaient des ondes longues (kilométriques), ce qui est encore le cas pour certaines d’entre elles, mais les études sur la propagation conduisirent très vite à utiliser des ondes moyennes (hectométriques), puis des ondes courtes (décamétriques). Le choix de la longueur d’onde dépend de la partie réservée du spectre (la largeur de bande en modulation d’amplitude est de 9 kHz) et de ce qu’on attend de l’émetteur. Or, dans le premier cas, on ne peut guère admettre que dix à douze stations en ondes longues, alors qu’en ondes moyennes et courtes on peut en avoir plusieurs centaines. Dans le second, la propagation joue un grand rôle. En ondes longues, la portée est proportionnelle à la puissance de jour comme de nuit. En ondes moyennes, la propagation est assurée en visibilité directe de jour et à grande distance grâce aux réflexions sur les couches ionisées de l’atmosphère de nuit. Selon leurs fréquences, les ondes courtes se propagent le mieux soit de jour, soit de nuit.


Modulation

Un des problèmes posés aux émetteurs de radiodiffusion est celui de la modulation. En général, on utilise la modulation d’amplitude, laquelle, pour un taux de modulation de 100 p. 100, couvre la largeur de bande de 9 kHz. Cette manière de faire assure une fréquence maximale de reproduction de 4,5 kHz. Pour améliorer cette qualité, certains émetteurs utilisent la modulation de fréquence, laquelle fait varier la fréquence de l’onde porteuse au rythme de la modulation, l’amplitude restant constante. Ainsi, l’excursion de fréquence peut atteindre des valeurs très élevées ; mais, même si elle est limitée dans les cas les plus généraux, par exemple, à 25 kHz, la qualité de la transmission est bien meilleure qu’en modulation d’amplitude.

Néanmoins, avec une telle largeur de bande, ces émetteurs ne peuvent trouver place que dans des bandes réservées déjà très étroites et leur nombre en est réduit. En revanche, la modulation de fréquence est beaucoup moins sensible aux parasites à la réception, où le rapport signal sur bruit est bien plus favorable.

Quel que soit le type de modulation choisi, la chaîne d’émission comprend au début un oscillateur pilote dont la fréquence est asservie par un cristal de quartz piézoélectrique, souvent logé dans une enceinte thermostatique. Le pilote est suivi d’étages multiplicateurs (si la fréquence de l’émetteur est très élevée) et séparateurs (pour éviter toute influence parasite sur l’oscillateur). À la sortie de ces étages se trouvent des amplificateurs et finalement l’antenne, mais l’attaque par les signaux d’audiofréquences a lieu différemment suivant le type de modulation. En modulation d’amplitude, elle agit sur les étages à grande puissance, les signaux devant être très amplifiés, alors qu’en modulation de fréquence elle est appliquée sur l’oscillateur.


Réalisations

Les tubes émetteurs et modulateurs dégagent une grande quantité de chaleur, qui doit être évacuée. Dans les émetteurs relativement faibles, une simple ventilation suffit. Dans les grandes puissances, les tubes sont placés dans une chemise métallique à circulation d’eau forcée, le refroidissement étant assuré par passage dans une piscine extérieure. Un autre système est celui des tubes dits « à ébullition d’eau » (type vapotron), fonctionnant en circuit fermé. Dans tous les cas, chacun de ces tubes peut atteindre une puissance de l’ordre de 200 kW ; pour les stations les plus puissantes, le montage en parallèle n’implique pas de considérations particulières.

Pour la plupart des émetteurs en ondes longues et moyennes, l’antenne est constituée par un pylône vertical rayonnant, de hauteur maximale h < λ/2. Des brins additionnels peuvent corriger les irrégularités du diagramme de rayonnement ou, au contraire, les provoquer, par exemple pour améliorer une certaine zone d’écoute ou la réduire.

La radiodiffusion en ondes courtes a surtout pour objet d’atteindre sélectivement les régions les plus éloignées du globe. Dans ce sens, les systèmes d’antennes participent presque tous de la technique des ondes dirigées et sont donc souvent complexes. En effet, une seule station peut très bien utiliser des émissions en vingt ou trente langues au cours de la journée, destinées aux cinq continents. La propagation étant surtout ionosphérique, le choix des heures d’émission et de la fréquence d’utilisation dépend de l’insolation sur le parcours des ondes. Les organismes officiels diffusent d’ailleurs régulièrement des prévisions de propagation.

La qualité d’une émission radiophonique est essentielle pour une station de radiodiffusion. Si on laisse de côté les reportages, un grand nombre de problèmes d’origine acoustique ont dû être résolus, notamment en ce qui concerne les studios. Quelles que soient les dimensions de ceux-ci (émissions parlées, moyens et grands studios), on supprime les grandes surfaces réfléchissantes en les masquant partiellement par des matières absorbantes et en introduisant dans la salle des éléments de formes diverses. Toutefois, on ne peut aller trop loin dans cette direction, car les sons manqueraient de leur chaleur naturelle. On admet donc un certain compromis caractérisé par le temps de réverbération, lequel est de l’ordre de 1,2 s pour une salle de 2 000 m2. Cela a conduit aux grands studios spécialisés pour l’audition de grands orchestres.

H. P.

➙ Antenne / Émission / Onde / Radiotechnique / Réception / Tube.