Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
Q

Québec (province de) (suite)

 M. Bernard, le Québec change de visage (Plon, 1964). / D. Johnson, Égalité ou indépendance (Éd. Renaissance, Montréal, 1965). / R. Rumilly, Histoire de la province de Québec (Montréal, 1966). / G. Bergeron, le Canada français après deux siècles de patience (Éd. du Seuil, 1967). / F. Ouellet, Histoire économique et sociale du Québec, 1760-1850 (Fides, Montréal, 1967). / R. Lévesque, Option Québec (Laffont, 1968). / P. Vallières, Nègres blancs d’Amérique. Autobiographie précoce d’un « terroriste » québécois (Maspero, 1969). / La Réaction tranquille, numéro spécial de Socialisme québécois (Montréal, 1971). / L. Bergeron, Petit Manuel d’histoire du Québec (Éd. québécoises, 1971). / G. Turi, Une culture appelée québécoise (Éd. de l’Homme, Montréal, 1971). / J. Marcel, le Joual de Troie (Éd. du jour, Montréal, 1973). / C. Prulhière, Québec ou Presqu’Amérique (Maspero, 1974). / M. Rioux, les Québécois (Éd. du Seuil, 1974). / J. Hamelin (sous la dir. de), Histoire du Québec (Privat, Toulouse, 1976).

Queensland

État d’Australie.


Immense (1 727 522 km2), l’État est très peu peuplé (1 800 000 hab.). La capitale, Brisbane*, groupe 45 p. 100 de la population totale. La plupart des habitants sont d’origine européenne ; les aborigènes sont peu nombreux (30 000) ; ils vivent soit dans des réserves, soit dans la banlieue de Brisbane.

Le premier établissement européen date de 1824, et le Queensland est resté dans la dépendance de la Nouvelle-Galles du Sud jusqu’en 1859. Devenue colonie indépendante, puis, en 1901, État de la Fédération australienne, le Queensland connut un essor rapide grâce à l’exploitation de gisements miniers et à la mise en valeur de richesses agricoles.

Traversé par le tropique du Capricorne, l’État a un climat tropical au nord et subtropical au sud. Mais les précipitations sont très inégales selon les régions, et, en fonction du climat, du relief et des activités humaines, trois grands ensembles peuvent être distingués : la côte orientale, les hautes terres de la Cordillère australienne, le grand bassin intérieur.

La côte orientale est la partie la plus riche et la plus peuplée de l’État. Des plaines littorales ou sublittorales aux riches sols d’alluvions ont été défrichées, et, grâce au climat chaud et bien arrosé (de 1 à 3 m de pluies), elles sont cultivées en canne à sucre. Les plantations ont commencé après 1860, grâce à l’utilisation d’une main-d’œuvre importée des Nouvelles-Hébrides et des îles Salomon. Ces Mélanésiens ont été rapatriés après 1901, car l’Australie voulait éviter des problèmes raciaux ; les grandes plantations ont été morcelées en exploitations familiales européennes, des farms de 30 à 40 ha, qui se sont révélées parfaitement rentables. La culture est devenue de plus en plus scientifique et mécanisée (la coupe elle-même se fait avec des machines), les surfaces cultivées ont été considérablement accrues, et les sucreries, coopératives ou entreprises privées, non seulement alimentent le marché australien, monopolisé par la Colonial Sugar Refining Company, mais exportent vers de nombreux pays, en particulier le Japon. Des petites villes animées, de 25 000 à 30 000 hab., sont nées des activités sucrières (Bundaberg, Mackay, Cairns).

Il existe dans la zone côtière quelques autres cultures commerciales (ananas), et l’élevage du gros bétail tient une place importante : les prairies naturelles permettent soit l’élevage des vaches laitières, en particulier au sud (Moreton) pour le ravitaillement de Brisbane, soit l’engraissement, pour la viande, de bêtes venues de l’intérieur du pays ; la viande, préparée en particulier dans les abattoirs de Rockhampton et de Townsville, est en grande partie exportée.

En dehors des industries alimentaires, les usines sont assez rares, sauf autour de Brisbane, où certaines entreprises utilisent le charbon d’Ipswich et le pétrole de Moonie. Plus au nord, le port de Gladstone possède une énorme usine d’alumine, qui utilise le charbon de Callide (également expédié vers le Japon) et la bauxite venue par caboteur de Weipa, le plus grand gisement du monde, situé sur la rive occidentale de la péninsule du cap York ; une partie de la bauxite de Weipa est directement exportée. Townsville, qui a une université et devient la capitale du Queensland du Nord (60 000 hab.), a une grosse raffinerie de cuivre.

La zone littorale du Queensland connaît enfin un développement rapide du tourisme, favorisé par le climat : de belles plages au sud de Brisbane attirent les adeptes du « surf » ; plus au nord, les merveilleux récifs de la Grande Barrière et des îlots parsèment l’immense lagon.

La Cordillère australienne est en fait une zone de plateaux et de hautes plaines constitués des roches les plus variées, cristallines, volcaniques ou sédimentaires, et disloqués par des failles. Les altitudes atteignent rarement 1 500 mètres. Le rebord oriental, tourné vers les vents d’est pluvieux, reçoit plusieurs mètres d’eau par an ; les rivières sont profondément encaissées et les forêts sont encore assez étendues. Ailleurs, elles ont été éclaircies ou même détruites pour faciliter un élevage extensif du gros bétail. Dans de rares secteurs, la mise en valeur a été plus poussée : le plateau volcanique d’Atherton, au sud-ouest de Cairns, est une active région d’élevage laitier et de culture du mais et du tabac. Au sud, à la limite du bassin intérieur, les plaines des Darling Downs constituent la principale zone céréalière du Queensland.

Les immenses étendues du Grand Bassin intérieur, peu arrosées, balayées en été par des vents brûlants, ne peuvent être utilisées que par un élevage de plus en plus extensif vers l’ouest ; aux limites de l’Australie-Méridionale, dans le Channel Country, on arrive au véritable désert. Des puits artésiens permettent d’abreuver bêtes et gens. Au sud du tropique, les moutons mérinos forment de beaux troupeaux, mais, plus au nord, ils sont remplacés par des bovins, qui parcourent des domaines couvrant plusieurs milliers de kilomètres carrés. Les bêtes destinées aux abattoirs sont conduites à pied ou sur d’énormes camions à remorques vers les têtes de ligne des voies ferrées (Cloncurry), qui les transportent vers la côte. La densité de la population est infime, sauf dans la zone minière de Mount Isa : l’affleurement du socle ancien au milieu de la plaine explique la présence de riches gisements de plomb, de zinc et de cuivre, exploités par une société américano-australienne. La côte du golfe de Carpentarie, bordée de mangroves, est déserte.

A. H. de L.

➙ Australie / Brisbane.