Québec (suite)
Le paysage urbain
Québec comprend d’abord un cœur historique dédoublé entre la partie ancienne de la haute ville (avec sa citadelle, ses remparts, ses rues étroites, ses maisons du xviiie s. et du début du xixe s., ses édifices historiques, mais aussi quelques constructions en hauteur de date récente et peu en harmonie avec leur environnement) et les vieux quartiers de la basse ville (dont les maisons des xviie et xviiie s. sont l’objet d’une heureuse restauration) ; des rues pittoresques et accidentées raccordent ces deux parties anciennes.
Haute ville et basse ville se sont étendues vers le sud-ouest au cours du xixe s., quartier résidentiel de la bourgeoisie aisée anglophone (de plus en plus réduite) et quartier commercial dans la haute ville, quartiers populaires, de résidence et de commerce dans le prolongement de la vieille basse ville. Le processus s’est poursuivi au cours de ce siècle ; la ville rejoint maintenant sa banlieue résidentielle de l’île de Québec (Sainte-Foy, Sillery et, plus loin, Cap-Rouge). Débordant les quartiers industriels établis dans la basse ville et près de la rivière Saint-Charles, l’agglomération englobe Charlesbourg et s’étend vers les Laurentides et sur la côte de Beauport. Sur la rive droite, où Lévis, ville de cheminots et banlieue résidentielle, et Lauzon ont été longtemps les seuls noyaux semi-urbains, des quartiers résidentiels, industriels et du type highway ribbon s’allongent aujourd’hui sur 15 km en aval des ponts de Québec, modifiant rapidement le paysage (Saint-Romuald, siège d’une raffinerie et d’un parc industriel, n’était qu’un calme village il y a vingt ans).
L’extension de l’aire urbanisée peut donner l’impression d’une agglomération dynamique ; ce n’est pas le cas. Québec possède un faible pouvoir attractif sur sa région et sur l’est de la province, que les courants migratoires portent vers Montréal. Elle souffre aussi d’une industrialisation insuffisante en regard de la rapide croissance du tertiaire ; on constate même une diminution des emplois industriels par concentration ou départ des entreprises et par suite de l’automatisation, sans compensation par création d’usines nouvelles. Enfin, sa position apparaît comme de plus en plus excentrique par rapport à la « région centrale », polarisée autour de Montréal.
P. B.
➙ Canada / Montréal / Québec (province de) / Saint-Laurent.
P. G. Roy, la Ville de Québec sous le régime français (Paradis, Québec, 1930 ; 2 vol.). / R. Blanchard, l’Est du Canada français, t. II (Beauchemin, Montréal et Masson, 1935). / G. Morisset, Québec et son évolution (Université Laval, Québec, 1952).