Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
Q

Quaternaire (suite)

Au cours de la période postglaciaire, l’action de l’Homme s’est considérablement renforcée. Certes, de nombreux groupes vivent encore pendant longtemps de la chasse, de la pêche et de la cueillette prolongeant le Paléolithique par l’Épipaléolithique. Mais, en Orient, s’amorce dès le IXe millénaire une économie de production. La domestication, puis la culture des céréales favorisent la sédentarisation. Ce mode de vie néolithique se propage vers l’Europe occidentale. Succédant à la métallurgie du cuivre, l’âge du bronze, qui commence au IIIe millénaire, marque le début de la Protohistoire.

G. G.

➙ Hominiens / Néolithique / Paléolithique / Paléontologie / Préhistoire.

 P. Woldstedt, Das Eiszeitalter, Grundlinien einer Geologie des Quartärs (Stuttgart 1929). / R. F. Flint, Glacial Geology and the Pleistocene Epoch (New York, 1953 ; nouv. éd., Glacial and Pleistocene Geology, 1957). / J. K. Charlesworth, The Quaternary Era (Londres, 1957 ; 2 vol.). / K. Rankama (sous la dir. de), The Quaternary (Londres et New York, 1965-1967 ; 2 vol.). / R. Lavocat (sous la dir. de), Faunes et flores préhistoriques (Boubée, 1966 ; 2 vol.). / E. J. Cushing et H. E. Wright (sous la dir. de), Quaternary Palaeoecology (New Haven, Connect., 1967). / J. Chaline, le Quaternaire. L’histoire humaine dans son environnement (Doin, 1972).

Québec

Ville du Canada, capit. de la province de Québec*  ; 187 000 hab. (pour la ville seule).



Site et situation

Québec, fondée en 1608 par Champlain*, est une des villes les plus originales d’Amérique du Nord. Tout d’abord, la partie haute de la cité occupe un des plus beaux sites qui soient : elle domine le fleuve Saint-Laurent* d’une centaine de mètres ; de plusieurs points de la ville, on découvre à la fois les Laurentides (bord relevé du Bouclier), la côte de Beauport, la côte de Beaupré, l’île d’Orléans, les bas plateaux de la rive droite et, au lointain, les Appalaches. C’est aussi une des cités qui ont le mieux conservé ou restauré leurs quartiers anciens et leurs monuments historiques. Enfin, c’est la ville la plus française du continent nord-américain : 95 p. 100 de ses habitants sont francophones.

Le site comprend d’abord une sorte d’île rocheuse élevée d’environ 100 m, allongée du sud-ouest au nord-est sur près de 15 km, encadrée au sud-est par le Saint-Laurent et au nord-ouest par une large dépression empruntée par un bras préglaciaire du fleuve, puis par les glaciers, drainée partiellement aujourd’hui par la rivière Saint-Charles. Cette partie haute est limitée par des falaises abruptes, ou caps, surtout du côté du fleuve. Le second élément du site, ce sont les zones basses au pied de ces caps, petite plaine très étroite au sud-est entre l’« île de Québec » et le fleuve, plaines et terrasses étendues dans la dépression du nord-ouest. Cette dualité topographique a entraîné dès l’origine l’opposition d’une ville haute et d’une ville basse qui se sont développées parallèlement du nord-est au sud-ouest. Le site portuaire bénéficie de zones basses aménageables en terre-pleins et bassins à l’embouchure de la Saint-Charles et d’eaux profondes le long du fleuve.

Malgré les deux rétrécissements du fleuve qui en facilitent le franchissement (entre la vieille ville dans le nord-est de l’île de Québec et Lévis, ainsi qu’à environ 8 km en amont) et la convergence de voies indiennes traditionnelles sur la rive droite entre les étroits du Saint-Laurent (vallées de la Chaudière et de l’Etchemin), les routes terrestres n’ont pas constitué un facteur important de la situation de Québec au même titre que la localisation vis-à-vis des voies maritimes. Celle-ci a cependant été alternativement heureuse ou défavorable selon les époques et l’évolution des techniques de navigation. Au temps de la marine à voile, Québec était bien placée pour assurer le relais et le transbordement entre navigation maritime et navigation fluviale ; mais, à partir du milieu du xixe s., les navires à vapeur transatlantiques brûlèrent l’étape de Québec et, les dragages effectués en amont de cette ville aidant, remontèrent jusqu’à Montréal*. L’extension de la navigation d’hiver entre l’estuaire et Québec au début des années 1960 redonna un temps l’avantage à Québec, jusqu’à ce que le port de Montréal s’ouvre à son tour à la navigation d’hiver. Les grandes dimensions et le fort tirant d’eau des porte-conteneurs de l’avenir et des pétroliers géants devraient revaloriser la situation maritime de Québec.

La situation de la ville comporte des inconvénients en ce qui concerne sa localisation dans le réseau ferroviaire : alors que celui-ci s’est noué dès l’origine à Montréal même, Québec, reliée tardivement par rail au reste du Canada, apparaît comme un cul-de-sac, les voies ferrées transcanadiennes préférant la rive droite du fleuve. En outre, l’arrière-pays de Québec, peu peuplé et relativement peu développé, constitue un marché au pouvoir d’achat limité ; peu industrialisé, il ne contribue guère à l’activité du port.


Les fonctions

Certaines fonctions présentes constituent un héritage de celles du passé. À l’époque coloniale, française puis britannique, Québec possédait des fonctions politiques (capitale de la Nouvelle-France, puis du Bas-Canada), militaires (fort français, citadelle britannique), commerciales (exportation du bois) et religieuses. La seule industrie importante était la construction navale, florissante jusqu’en 1860.

Québec connut une crise économique aux environs de 1860. Elle perdit sa fonction militaire (départ de la garnison), sa principale industrie (l’avènement du navire à vapeur et en acier fit péricliter les chantiers navals, qui ne surent pas s’adapter à la nouvelle technique), une partie de sa population anglophone (commerçants, hommes d’affaires) et sa place dans le réseau de transports de la province (Montréal devenant le principal port maritime et centre ferroviaire).